La construction du mur d'Hadrien (122-136/138 ap. J.-C.)

Lorsque Hadrien vint dans la province de Bretagne (122 ap. J.-C.), il prit la décision de mettre un terme aux incursions des peuples du nord de l'île, par un système de défenses imperméable. Il fit reculer la frontière de la province jusqu'au niveau de l'isthme séparant les estuaires de la Solway et de la Tyne. S'inspirant de ce qui avait été fait le long du limes de Germanie et de Pannonie, Hadrien entreprit de faire relier les différents forts par un rempart continu, long de 117 km (soit 80 mille pas, cf. l'inscription de de Jarrow, CIL 07, 498 ; RIB-01, 1051 ; AE 1947, 123). Pour ce faire, il fit appel à un homme d'expérience, Aulus Platorius Nepos. D'après le cursus honorum de cet homme, conservé sur une inscription découverte à Aquilée (CIL 05, 877 (p 1025) ; AE 1959, 155), avant qu'Hadrien ne lui confie le gouvernement de la province de Bretagne, Aulus Platorius Nepos était gouverneur de la province de Germanie inférieure. Dans le cadre de cette fonction qu'il occupa entre 119 et 122 ap. J.-C., c'est à lui qu'avait relevé la charge d'ériger le limes visant à protéger le nord de la Gaule des incursions germaniques. Les sources épigraphiques contemporaines de ces travaux abondent et permettent de préciser quelles troupes ont contribuer à l'édification de ce limes :

Bien que l'inscription de Jarrow (CIL 07, 498 ; RIB-01, 1051 ; AE 1947, 123) laisse entendre le contraire, au terme du mandat d'Aulus Platorius Nepos (qui prit fin entre 124 et 127 ap. J.-C.), le rempart n'était visiblement pas terminé. En effet, deux inscriptions provenant de Carvoran mentionnent le fait que deux centuries travaillaient encore à son édification, sous le commandement du préfet de cohorte Titus Flavius Secundus. Or, d'après une troisième inscription provenant également de Carvoran (CIL 07, 748 ; RIB-01, 1778), il apparaît que Titus Flavius Secundus était le préfet de la cohorte I Hamiorum Sagittarrium, du temps du césar Lucius Aelius (136-138 ap. J.-C.).