|  Terme gaulois identifié aussi bien au sein d'anthroponymes, d'ethnonymes, d'hydronymes et de théonymes, où il est très majoritairement utilisé comme préfixe. Les formes eri-, ere-, aeri- et ieri- (= ēri-) pourraient s'y rapporter. X. Delamarre (2003) y identifie un équivalent du préfixe vieil-irlandais er- / ir-, également rencontré en breton et en gallois (er-), qui dérive d'un ancien *eri-. Dans ces différents cas, il est tentant de rapporter ce terme à la préposition indo-européenne *peri-, "autour / alentour" (Cf. chute du 'P' initial). Par la suite, X. Delamarre (2007 ; 2008) a privilégié l'idée que ce terme serait la contraction d'un plus ancien *eperi- / epero-, comparable au sanskrit ápara- (*ep-ero-), signifiant "derrière / après / à l'ouest de / plus tard". À partir de ces avancées, ce même auteur a identifié plusieurs significations qu'a pu prendre ce terme plus tardivement.
  Considérant que les anciens Indo-Européens s'orientaient face au soleil levant, l'arrière, derrière, désignait donc l'ouest, comme le démontrent également le sanskrit ápara- et l'irlandais íar-. Ainsi, l'Ἠριδανός / Eridanos (*ēri-danos) était littéralement "le fleuve de l'ouest", Ericus (*ēri-co-) était probablement "celui de l'ouest / l'occidental", le dieu Aericura / Erecura (*ēri-cūrā), possiblement "vent-arrière / vent d'ouest", etc. (Delamarre, 2008 ; 2019).
  Par extension, X. Delamarre (2008 ; 2019) indique que ce terme a pu prendre le sens de "descendant".Il y en aurait un équivalent en irlandais avec iarm-ua, qui se rapporte à la génération des petits-enfants et en gallois, avec wyr, "petit-fils". Ainsi, Ericus (*ēri-co-) pourrait également avoir été "le descendant", tout comme Ereginia (*ēri-geno-), "celle qui vient derrière" (> "descendante"), Cintuierus (*cintu-ēro-), "premier descendant", etc. Une inscription provenant de Bavière rhénane pourrait même employer le terme dans l'expression [SI]BI ET SVIS ERI [C]VRAVERVNT, "… pour eux-mêmes et leurs descendants, ont pris soin (de faire)" (CIL 13, 6140). Des lectures alternatives, peu convaincantes, existent cependant (Delamarre, 2019).
 
 Sources épigraphiques
 | Inscription d'origine inconnue (CIL 13, 6140) D(IS) M(ANIBVS) ATREXSTVS MOXSI ET CONIVGI EIVS MATO [SI]BI ET SVIS ERI [C]VRAVERVNT
 | 
"Aux dieux Mânes . Atrexstus  (fils de) Moxsus, et son épouse Mato, pour eux-mêmes et leurs ERI , ont pris soin (de faire ce monument)." |