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Fondation de la colonie romaine d'Eporedia (100 av. J.-C.)
 Au cours du consulat de Lucius Valerius Flaccus et Caius Marius, sur l'ordre des livres sibyllins, une colonie romaine fut déduite à Eporedia (Ivrée) (Pline, Histoire naturelle, III, 123 ; Strabon, Géographie, IV, 6 ; Velleius Paterculus, Histoire romaine, I, 15). La fondation de cette colonie répondait à deux attentes ; à l'instar des autres colonies, elle était destinée à contrôler le territoire sur lequel elle était déduite, mais elle devait également servir de poste de défense contre les Salasses de la vallée de la Doire Baltée (Strabon, Géographie, IV, 6).
Selon toute vraisemblance, le territoire sur lequel a été déduite la colonie romaine de Eporedia n'appartenait pas aux Bagiennes, peuple de la haute-vallée du Tanaro, contrairement à ce qu'affirme Velleius Paterculus (Histoire romaine, I, 15). Deux hypothèses, peut-être complémentaires, peuvent être émises quant à l'attribution antérieure de ce territoire :
| ● | Il pourrait s'agir de terres confisquées aux Salasses à l'issue de la campagne d'Appius Claudius Pulcher (143 av. J.-C.).
| | ● | La déduction de cette colonie romaine est contemporaine du projet de loi agraire du tribun de la plèbe Lucius Appuleius Saturninus (100 av. J.-C.). Cette loi visait à partager les terres sur lesquelles les Cimbres s'étaient imposés avant la bataille de Vercellae (30 Juillet 101 av. J.-C.). Il est donc possible de croire que ce fut autour d'Eporedia que les Cimbres s'étaient fixés. | D'après les sources épigraphiques, les citoyens de cette colonie furent intégrés à la tribu Pollia.
| Pline, Histoire naturelle, III, 123 : "La onzième région, qui vient ensuite, prend du Pô le nom de Transpadane ; elle est tout entière dans l'intérieur des terres, mais elle n'en reçoit pas moins toutes choses de la mer par l'utile canal de son fleuve. Villes : Vibi Forum, Segusio ; colonies, à partir du pied des Alpes : Augusta des Taurins, de l'antique nation des Ligures, et où le Pô commence à être navigable ; puis Augusta Praetoria des Salasses, auprès des deux passages des Alpes ; les portes Graïques et les portes Poenines (on rapporte que les Carthaginois ont passé par celles-ci, et Hercule par celles-là) ; la ville d'Eporedia, fondée par le peuple romain sur l'ordre des livres sibyllins (les Gaulois appellent Eporédicos les bons écuyers)."
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| Strabon, Géographie, IV, 6 : "Ensuite pourtant Auguste les soumit complètement et les vendit tous comme butin, après les avoir transportés à Eporédia, colonie fondée par les Romains pour en faire un poste de défense contre ces Salasses."
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| Velleius Paterculus, Histoire romaine, I, 15 : "Narbonne en Gaule fut fondée sous le consulat de Porcius et de Marius, il y a environ cent cinquante-trois ans. Vingt-trois ans après, ce fut Eporédia, chez les Bagiennes, l'année où Marius consul pour la sixième fois eut comme collègue Valérius Flaccus. Il ne me serait pas facile de citer des colonies établies après cette date, si ce n'est des colonies militaires." |
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