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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > villes et oppida celtiques / oppida / Paris (Lutèce, Lutecia)
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Encyclopédie Celtique

Paris (Lutèce, Lutecia)

Les villes Celtiques
Nom antique:Lutecia / Lutetia / Lukotokia
Ville:Paris
Localisation:Ile de France (Localisation imprècise)
Peuple:Parises


Oppidum principal des Parisii. Jules césar le situe sur une île de la seine, beaucoup ont cru y voir l'île de la Cité, mais l'archéologie démontre qu'il n'y a pas eu d'occupation de cette île avant l'époque d'Auguste. Par contre la cité gallo-romaine sera belle et bien bâtie sur cette île.

Lutèce entre dans l'histoire

En 53 avant J.-C. les Gaulois mirent le feu à la ville, à l'arrivée du légat de Jules César, Labienus. S'ensuivit ensuite une bataille entre les Gaulois et les Romains (Voir notre fiche, "la bataille de Lutèce")

Jules César, La guerre des gaules, VII, 57: "Tandis que ces événements se déroulent du côté de César, Labiénus, laissant à Agédincum, pour garder les bagages, les troupes de renfort qu'il venait de recevoir d'Italie part vers Lutèce avec quatre légions. C'est la ville des Parisii, située dans une île de la Seine. [...] Ayant observé l'existence d'un marais continu qui déversait ses eaux dans la Seine et rendait l'accès de toute la région fort difficile, il [Camulogène] s'y établit et entreprit de nous interdire le passage."

Où se situait la Lutèce gauloise évoquée par César ?

- Découverte de vestiges gaulois hors des îles de la Seine à Paris

La rive gauche de la Seine possède la plus grande occurrence de vestiges peut-être contemporains de la guerre des Gaules. Quatre sites appartenant probablement à deux ensembles distincts ont livré des indices intéressants :

Le premier ensemble est la Montagne Sainte-Geneviève, avec deux sites distincts, le Sénat, et la Rue Cujas.

- Au Sénat (C) tout d'abord, a été mise au jour en 1974 la sépulture d'un cavalier, inhumé au fond d'un puit, dont l'équipement combine pièces gauloises (fourreau d'épée)et romaines (boucle de ceinture, clou de caliga). Cette sépulture pourrait être d'époque césarienne puisqu'elle a été datée des années 60-40 av. J.-C.

- Rue Cujas (D), à l'emplacement du forum de la ville romaine, furent mises au jour des fosses contenant des restes alimentaires, du torchis , ainsi qu'un nombre important de fragments de céramiques indigènes (La Tène II) et italiques (Dressel I), d'objets en bronze, notamment fibule de la Tène III et six monnaies gauloises associées avec du matériel contemporain de la transition indépendance / romanisation.

Le deuxième ensemble, la rive gauche de la Seine, la rue de la Bucherie (A et B), a livré lors de fouilles en 1982, des céramiques gauloises montées sans tour, des céramiques dites " gallo-belges " associées avec des fragments d'amphores Dressel I b, des céramiques d'importation, ainsi qu'un potin sénon.

Dans la mesure où la seule source antique qui évoque la Lutèce gauloise, César, situe cet oppidum sur une île de la Seine ces découvertes ne peuvent en aucune façon marquer son emplacement. De plus, malgré la découverte d'objets indubitablement indigène associés avec du matériel italique augustéen suppose une occupation postérieure à la conquête.


- L'identification officielle

L'Île de la Cité (1), est considérée depuis toujours comme le site de la Lutèce gauloise. Cette île couvre aujourd'hui une superficie de 21 ha., mais était-ce le cas au Ier siècle av. J.-C. ?

Certainement pas, jusqu'au XVIe - XVIIe siècle, la partie occidentale de l'île était constituée d'une série d'îlots inondables très étroits. L'île de la cité correspondait grossièrement alors à ce qu'elle était au IVe s. ap. J.-C. lorsque celle-ci fut agrandie et fortifiée. Sa superficie dépassait alors à peine 10 ha. L'ouverture de la crypte archéologique sur le parvis de la cathédrale a permit de se faire une idée de la topographie de l'île au Haut-Empire. Tout d'abord le quai était situé très à l'intérieur de l'île, plaidant pour une largeur du lit mineur bien plus importante que l'actuelle, réduisant encore, considérablement la superficie de l'île. Pour la rendre constructible, les romains ont tout d'abord remblayé cet espace, notamment sa partie centrale où tout laisse à penser que des chenaux la parcouraient. L'île de la Cité n'a jamais, avant le Haut-Empire, dépassé les 5 ha. Il y a aujourd'hui 4 à 7 mètres de remblais recouvrant l'île ce qui tend à laisser penser qu'elle était parfaitement inapte à une installation humaine de type oppidum. Il faut également souligner le fait que les fouilles réalisées n'ont en aucun cas révélé l'existence de mobilier laténien.

- Les autres petites îles habitées

La seconde île parisienne, l'Île Saint-Louis (2), a été également proposée. Sa superficie actuelle est inférieur à celle de l'Île de la Cité, mais semble être restée relativement stable dans le temps. Jusqu'au XVIIe s. cet espace est resté inoccupé car inondable. Il semblerait que les berges aient livré un certain nombre d'éléments, qui n'ont hélas pas fait l'objet de publication (F).

Différents travaux menés au cours des XIXe et XXe s. ont révélé l'existence d'un certain nombre d'îles, rattachées aux deux rives de la Seine au cours de l'histoire et de paléochenaux comblés. Différents sites ressortent particulièrement :

La confluence entre la Seine et la Bièvre se faisaient avant l'édification des remparts de la rive gauche, sous le règne de Philippe Auguste par le biais d'un delta. Certains chenaux aboutissaient au niveau du quartier de Saint-Michel, d'autres au niveau du Jardin des Plantes, isolant une longue île, elle aussi inondable, dominée par la Montagne Sainte-Geneviève où s'élèvera dés le Haut-Empire la ville romaine. La construction du Pont Sully (3), entre la rive gauche actuelle de la Seine et l'Île Saint-Louis, a permis de mettre à jours l'existence de niveaux d'occupation allant du Néolithique jusqu'à la fin de l'époque romaine (E). La faible superficie fouillée ne permet en aucun cas l'interprétation des vestiges mis à jour, ni de préciser leur nature.

Les travaux majeurs entrepris durant les années 1990. sur la rive droite de la Seine, dans le quartier de Bercy (4) ont permit de reconnaître un bras du fleuve aujourd'hui abandonné, isolant probablement une petite île occupée du IIIe millénaire av. J.-C. au IVe s. av. J.-C (H). Les découvertes jugées les plus intéressantes sont celles d'une barre d'étain et d'une fibule tout à fait comparable à celles produites en Italie du nord au VIIe s. av. J.-C., démontrant l'existence d'un commerce avec les régions méditerranéennes dés cette époque, par l'axe Seine - Rhône.

- La grande île Saint-Martin

Le chenal de la Seine repéré à Bercy soulève une interrogation, l'éventuelle survivance tardive de la Paléo-Seine, qui depuis la Gare de Lyon et Bercy s'écoulait au pied des collines servant de cloison à la cuvette de Paris : Belleville - Ménilmontant, Montmartre, Chaillot, au niveau des actuels Grands Boulevards. Ce cour aujourd'hui disparu est un héritages de la dynamique fluvio-torrentielle, contemporaine du dernier épisode froid du Weichsélien. Ce tronçon de vallée était-il drainé au Ie s. av. J.-C. ? S'il est sûr que lors des crues de 583, 1281 et 1910, la Seine reprendra en partie son cour ancien, il n'est pas certain qu'il y ait eu écoulement pérenne lorsque Labiénus approcha Lutèce. On notera néanmoins que jusqu'au milieu du XVIIIe s. (avant le comblement de cet espace) une quarantaine de ponts et gués traversaient ce qui alors était appelé " les fossés du Roi ". Entre le cour actuel de la Seine et le cour ancien se dessine une île très vaste de près de 560 ha. Les altitudes sont peu élevées au dessus du lit majeur sur de grande superficies laissant supposer l'existence de vastes superficies marécageuses peut-être inadaptées aux installations humaines durables. Lors de l'inondation centennale de 1910, la Seine a réoccupé certaines portions de son ancien chenal, mais a également atteint certains points bas à l'intérieur de l'île, dite Île Saint-Martin (5).

C'est à A. Lombard-Jourdan, (1985), que l'on doit l'idée que la Lutèce gauloise fut sur la rive droite de la Seine actuelle, sur un territoire correspondant aux 4 premiers arrondissements parisiens. L'auteur a estimé que seule une centaine d'ha était située en zone non inondable, donc pouvait faire l'objet d'une installation permanente. Les " monceaux " étaient des buttes dominant de quelques mètres les secteurs inondables de l'île, qui furent utilisés dés l'époque romaine tardive et mérovingienne pour l'édification d'églises et de hameaux sur la rive droite. Ils étaient au nombre de quatre dans la partie orientale de l'île (celle dont le peuplement est le plus ancien) ; Saint-Martin-des-Champs, Saint-Merry et Saint-Gervais-et-Saint-Paul, et Saint Germain l'Auxerrois, tous répartis sur un espace de moins de deux kilomètres de côté. C'est justement à proximité immédiate du monceau de Saint-Germain l'Auxerrois, le long de la voie se dirigeant vers Rouen au travers des méandres de la Seine, que furent mis à jour, entre 1983 et 1993, lors des travaux du Grand-Louvre (G), des restes d'établissements agricoles allant du Ve millénaire av. J.-C. à La Tène. L'établissement laténien est celui qui a laissé le plus de vestiges, avec silos et sépultures à inhumation avec épée et anneaux.

Ces découvertes tendent à donner raison à A. Lombard-Jourdan, tant l'importance des vestiges découverts dépassent ceux mis à jour partout ailleurs dans la capitale. Le rôle des monceaux semble donc déterminant. Cette importance se ressentira jusque dans la structuration des faubourgs de la ville gallo-romaine sur la rive droite. L'axe Sens - Rouen passe sur les bandes de terre reliant les monceaux, sur lesquels des nécropoles ont été mises à jour.

On notera l'urbanisme particulier de la ville romaine. En effet, traditionnellement, la ville romaine se développe autour de deux axes se recoupant perpendiculairement, le cardo et le decumanus. Dans le cas de Lutèce, il y a deux cardo (le boulevard Saint-Michel et la rue Saint-Jacques) et pas de réel decumanus. On remarque par contre sur la grande île, un système à peu près symétrique avec double cardo (rue Saint-Denis et rue Saint-Martin), lesquels sont recoupés perpendiculairement par la rue st honoré, ancien axe Rouen - Melun.

A. Lombard-Jourdan, imagine la Lutèce gauloise comme une série de monceaux reliés par des ponts, l'ensemble constituant un oppidum d'une centaine d'hectares. Les voies romaines de la rive droite reprennent-elles l'emplacement des ces passages ? Faut-il voir dans le carrefour majeur de Châtelet situé très exactement entre les différents monceaux l'emplacement de l'ancienne Lutèce?

Le déplacement de la ville romaine en direction des hauteurs de la Montagnes Sainte-Geneviève, le Mons Lucotitius, pourrait être la traduction spatiale de la pax romana, les villes privilégiant des espaces facilement aménageables plutôt que des espaces facilement défendables.



Sources:
  • D. Busson, (1998), Paris 75., Carte archéologique de la Gaule, Paris, Académie des inscriptions et belles lettres.
  • P.-M. Duval, (1961), Paris antique, des origines au troisième siècle, Paris, Hermann.
  • A. Fierro, (2000), Mystères de l'histoire de Paris, Paris, Editions Parigramme.
  • Lutèce. (1984) Paris de César à Clovis. Exposition aux musées Carnavalet et de Cluny. 1984-1985. Paris : Société des amis du musée Carnavalet.
  • A. Lombard-Jourdan, (1985), Aux origines de Paris. La genèse de la rive droite jusqu'en 1223. Paris Editions du CNRS.
  • M. Poux, (1999), Puits funéraires d'époque gauloise à Paris (Sénat). Montagnac : M. Megoil, Protohistoire européenne, 4.
  • M. Roblin, (1971), Le terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque, Paris, A. et J. Picard.
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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