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Le partage des terres prises aux Sénons et aux Picéniens (232 av. J.-C.)
 Après avoir éliminé les Sénons (283 av. J.-C.), les Romains prirent possession de leur territoire, lequel devint un ager publicus sous le nom d'Ager Gallicus. Dans un premier temps, la déduction de colonies fut la forme de distribution des terres privilégiée. Dans ce cadre, au cours du IIIe s. av. J.-C., trois colonies y furent fondées, toutes situées à proximité du littoral : Sena Gallica en 283 av. J.-C., Ariminum en 268 av. J.-C. et Aesium en 247 av. J.-C..
Au cours du consulat de Marcus Aemilius Lepidus et Marcus Publicius Malleolus (232 av. J.-C.), le tribun de la plèbe Caius Flaminius Nepos proposa l'assignation nominale (uiritim) de lots de terres de l'Ager Gallicus et de l'Ager Picenus, aux citoyens pauvres (Cicéron, De la vieillesse, IV ; Polybe, Histoire générale, II, 21 ; Valère Maxime, Faits et dits mémorables, V, 4, 5 ; Varron, Économie rurale, I, 2, 7). Cette proposition de loi agraire rencontra une vive hostilité du sénat et de nombreux patriciens. De l'avis de Cicéron (Premières Académiques, II, 5) et Polybe (Histoire générale, II, 21), cette générosité n'était pas désintéressée et visait avant-tout à obtenir le soutien de la plèbe. Malgré une forte opposition sénatoriale, la Lex Flaminia de agro Gallico et Piceno uiritim diuidundo ("loi de Flaminius sur le partage des terres gauloises et picéniennes") fut adoptée (Cicéron, De l'invention oratoire, II, 17 ; De la vieillesse, IV ; Premières Académiques, II, 5 ; Polybe, Histoire générale, II, 21 ; Valère Maxime, Faits et dits mémorables, V, 4, 5).
| Cicéron, Brutus, XIV : "Ajoutons C. Flaminius qui, pendant son tribunat, fit ordonner par une loi le partage des terres conquises dans la Gaule et dans le Picénum, et qui, étant consul, fut tué à la bataille de Trasimène : il exerça, dit-on, par la parole, beaucoup d'influence sur le peuple."
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| Cicéron, De l'invention oratoire, II, 17 : "La discussion porte-t-elle sur les mots : comme il faut les définir, c'est une question de définition. Prenons pour exemple la cause suivante : " Le consul C. Flaminius qui, pendant la seconde guerre Punique, mit la république dans un si grand danger, était tribun du peuple, lorsque, malgré le sénat, malgré l'opposition de tous les bons citoyens, il porta les Romains à se soulever, en leur proposant la loi agraire. Son père vient l'arracher de la tribune où il présidait l'assemblée du peuple. Il est accusé de lèse-majesté.""
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| Cicéron, De la vieillesse, IV : "Il ne fît pas éclater plus de courage sur les champs de bataille qu'au Forum : consul pour la seconde fois, tandis que son collègue Sp. Carvilius gardait le silence, il s'opposa de toutes ses forces au tribun du peuple G. Flaminius, qui partageait au peuple par tête, et contre l'autorité du sénat, les champs du Picénum et de la Gaule ; augure, il osa dire que tout ce qui servait la république était accompli sous de bons auspices ; tout ce qui lai portait atteinte, sous de mauvais."
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| Cicéron, Premières Académiques, II, 5 : "ils en viennent ensuite à ces partisans du peuple mieux connus, un C. Flaminius, qui pendant son tribunal, quelques années avant la seconde guerre punique, porta une loi agraire malgré le sénat, et fut dans la suite nommé deux fois consul"
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| Polybe, Histoire générale, II, 21 : "Cinq ans après cette alerte, sous le consulat de M. Lépidus, les Romains se partagèrent les terres du Picénum, cette partie de la Gaule d'où, après leur victoire, ils avaient chassé les Sénons. Ce fut C. Flaminius qui, pour se concilier la faveur de la plèbe, proposa cette motion ; or on peut dire que ce fut la première cause de la corruption des moeurs romaines et aussi celle de la guerre que les Romains eurent plus tard à soutenir contre les Gaulois."
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| Valère Maxime, Faits et dits mémorables, V, 4, 5 : "L'autorité paternelle fut également puissante sur l'esprit de C. Flaminius. Étant tribun du peuple, il voulait partager par têtes un canton de la Gaule, et malgré la résistance et les efforts du sénat, il avait déjà publié une loi à cet effet ; insensible et aux prières et aux menaces, inflexible même à l'appareil d'une armée destinée à agir contre lui, s'il persistait dans sa résolution, il était à la tribune, présentant de nouveau sa loi au peuple, lorsque son père vient l'y saisir. Déconcerté, il cède à une autorité privée : il descend de la tribune, sans que la multitude, ainsi trompée dans son espérance, fasse entendre le moindre murmure. (An de R. 521.)"
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| Varron, Économie rurale, I, 2, 7 : "M. Caton n'a-t il pas écrit ces mots dans son livre des Origines : " On appelle ager Gallicus Romanus le territoire qui fait l'objet d'une distribution par lots individuels, en deçà des d'Arminium, au-delà du Picenum. "" |
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