Pline attribue l'invention du savon (sapo) aux Gaulois dans son Histoire naturelle, utilisé pour se laver les cheveux. Diodore de Sicile parle d'eau de chaux pour le même usage. cf, pour ces deux auteurs, Extraits des auteurs grecs concernant l'histoire et la géographie des Gaules. Tome1 / Cougny.- Errance, 1986.- p.404.

X. Delamarre écrit *sapo- = "sapin" avec un ?, en expliquant que ce mot serait pré-celtique, probablement indo-européen, et qu'il viendrait d'un peuple indo-européen installé dans les Alpes dès le Néolithique (Delamarre, 2003, p. 227).

Une chose est sûre : l'hygiène était une préoccupation constante des anciens Celtes. V. Kruta mentionne dans son article "hygiène" la présence d'objets de toilette dans les tombes celtiques tant masculines que féminines, avec forces (ciseaux) et rasoirs pour les hommes et nécessaires de toilettes et miroirs pour les femmes. Les femmes sénones ont adopté l'usage masculin chez les Grecs et les Etrusques du strigile. cf, (Kruta, 2000, p. 675). V. Kruta insiste sur l'écart entre les représentations d'origine celtique (Gundestrup et fourreau de Hallstatt) d'hommes d'apparence très soignée et l'aspect désordonné de la tradition figurative hellénistique.

Le Vivre l'histoire Hors-série n° 2, Gaulois & Romains présente des reconstitutions remarquables des nécessaires de toilette gaulois : forces, rasoirs, pinces à épiler, arrache-tiques, gratte-oreilles, le tout relié par un anneau, peignes en os et en corne, p. 34 ainsi qu'une démonstration de coiffure "hérissée" à l'argile.

Une autre source ancienne que Pline (Histoire Naturelle, XXVIII,191) nous indique la provenance du savon. Arétée de Cappadoce nous dit (cur.morb.diut.; 2,13) : "Les boulettes nitreuses des Celtes, qu'on appelle aujourd'hui Gaulois, avec lesquelles ils lavent leur linge, et nommées savon, lavent bien le corps humain". Ceci corrobore les connaissances d'Asclépiade de Pruse, le médecin de Cicéron, et de Gallien (un peu plus tard) qui utilise l'adjectif gallique quand il parle de savon. L'utilisation du savon est cependant sensiblement différente de celle citée par Pline (usage médical contre les scrofules et usage comme teinture capillaire)

En ce qui concerne la période gallo-romaine nous avons plus d'indications sur les usages, principalement médicaux du savon : Felix Crassus, Marcellus Empiricus...

Quoi qu'il en soit Ammien Marcellin était épaté par la propreté des Gaulois : "Tous cependant (les Gaulois) sont d'une grande propreté et d'une élégance soignée, et dans ces régions, surtout chez les Aquitains, on ne pourra jamais voir ni homme ni femme si pauvres soient-ils couverts de haillons malpropres comme ailleurs"