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Victoire de Publius Cornelius Scipio Nasica sur les Boïens (printemps / été 191 av. J.-C.)
 Non-content d'avoir reçu la soumission des principaux notables boïens (192 av. J.-C.), le Sénat de Rome confia au consul Publius Cornelius Scipio Nasica la charge de marcher contre ce peuple (Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 1). Le consul prit la route du territoire des Boïens après avoir été retardé par diverses cérémonies religieuses (Histoire romaine, XXXVI, 1 ; 36 ; 37) à la tête de l'armée consulaire qui avait servi sous le commandement de Lucius Quinctius Flamininus l'année précédente (Histoire romaine, XXXVI, 37).
Les détails de cette campagne ne nous sont connus que de manière très parcellaire, grâce aux Annales de Valérius Antias (citées par Tite Live, Histoire romaine, XXXVI, 38) et aux déclarations du consul lui-même, tenues lorsqu'il réclama les honneurs d'un triomphe pour cette campagne victorieuse (Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 40). Ainsi, Publius Cornelius Scipio Nasica a affronté une armée de 50000 Boïens lors d'une grande bataille rangée, deux mois après le début de sa campagne. Au terme de sanglants combats, il remporta la victoire, avant de prendre d'assaut le camp gaulois (Histoire romaine, XXXVI, 40). D'après le bilan de Valérius Antias, 28000 Boïens furent tués, 3400 faits prisonniers, et ils perdirent également 1200 chevaux, 247 chars et 124 enseignes. Au cours de ce même affrontement, les Romains n'auraient perdu que 1484 hommes (1).
Suite à ce désastre, les Boïens capitulèrent immédiatement après les combats (Histoire romaine, XXXVI, 38) ou deux jours après (Histoire romaine, XXXVI, 40), mettant ainsi un terme à cette guerre. Publius Cornelius Scipio Nasica reçut cette soumission, et la rendit irrévocable en se faisant livrer des prisonniers et en confisquant la moitié du territoire des vaincus (Histoire romaine, XXXVI, 39). Les conditions de cette soumission ne furent visiblement pas considérées comme suffisantes pour garantir une paix durable. Les Romains décidèrent donc d'aller bien plus loin et de régler les problèmes causés par les Boïens de manière définitive.
De retour à Rome, le consul Publius Cornelius Scipio Nasica reçut les honneurs du triomphe.
(1) Tite Live accordait peu de crédit à de nombreux passages des Annales de Valérius Antias, mais y recourait néanmoins fréquemment, faute de sources alternatives. Dans ce cas précis, Tite Live reprend le bilan publié par Valérius Antias, tout en précisant qu'il serait largement exagéré (Histoire romaine, XXXVI, 38). Le nombre de Boïens tué est néanmoins assez conforme à celui figurant dans les déclarations de Publius Cornelius Scipio Nasica (Histoire romaine, XXXVI, 40), laissant supposer que ce passage puisse également être un emprunt à Valérius Antias.
| Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 1 : "Les consuls P. Cornélius Scipion, fils de Cnéius, et M.' Acilius Glabrio, à peine entrés en charge, reçurent du sénat, avant de s'occuper de leurs provinces, l'ordre d'offrir aux dieux les grandes victimes dans tous les temples où le lectisterne a communément lieu la plus grande partie de l'année, et de leur demander que la guerre nouvelle qui avait été résolue tournât à l'avantage et à la gloire du sénat et du peuple romain. Tous ces sacrifices eurent un plein succès; les premières victimes assurèrent à la république la faveur des dieux ; et les haruspices annoncèrent que cette guerre devait reculer les limites de l'empire et promettait aux Romains des victoires et des triomphes. […] L'autre consul, qui aurait l'Italie pour département, avait ordre de marcher contre les Boïens avec l'une des deux armées consulaires de l'année précédente, à son choix, et de renvoyer l'autre à Rome où elle formerait les cohortes urbaines et se tiendrait à la disposition du sénat."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 36 : "L'autre consul, P. Cornélius Scipion, avait le département de la Gaule ; avant de partir pour aller combattre les Boïens, il pria le sénat de lui accorder la somme nécessaire aux frais des Jeux que, pendant sa propréture en Espagne, il avait, au milieu d'un combat douteux, fait voeu de célébrer. Sa demande parut extraordinaire et peu fondée. En conséquence, il fut décidé " que, comme il avait fait ce voeu de sa propre autorité, sans consulter le sénat, il n'avait qu'à prendre sur les dépouilles qu'il avait sans doute réservées pour cette solennité ou bien la célébrer à ses dépens ". Ces Jeux durèrent dix jours."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 37 : "Ce fut après avoir apaisé les dieux et par l'exécution des voeux et par l'expiation des prodiges que le consul partit pour sa province, où il enjoignit au proconsul Cn. Domitius de licencier son armée et de retourner à Rome ; pour lui, il s'avança avec ses légions sur les terres des Boïens."
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| Tite Live, Histoire romaine, XXXVI, 38 : "Environ deux mois après, le consul P. Cornélius livra bataille aux Boiens et les vainquit. Si l'on en croit Valérius Antias, il leur tua vingt-huit mille hommes, leur fit trois mille quatre cents prisonniers, et s'empara de cent vingt-quatre enseignes militaires, de douze cent trente chevaux et de deux cent quarante-sept chars ; la perte des vainqueurs ne fut que de quatorze cent quatre-vingt-quatre hommes. Tout en ajoutant peu de foi aux nombres donnés par cet écrivain plus porté que tout autre à l'exagération, on ne peut douter de l'importance de cette victoire qu'attestent et la prise du camp et la prompte soumission des Boiens aussitôt après la bataille et les supplications décrétées à ce sujet par le sénat et l'immolation des grandes victimes."
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| Tite Live, Histoire romaine, XXXVI, 39 : "Pendant les mêmes jours, M. Fulvius Nobilior, qui revenait de l'Espagne ultérieure à Rome, obtint les honneurs de l'ovation. On porta devant lui douze mille livres pesant d'argent en barres, cent trente mille d'argent monnayé et cent vingt-sept d'or. Le consul P. Cornélius se fit livrer des otages par les Boiens et confisqua presque la moitié de leur territoire afin que le peuple romain pût y envoyer des colonies, s'il le jugeait à propos. Puis il partit pour Rome où il se croyait sûr d'obtenir le triomphe, licencia son armée et lui donna rendez-vous aux portes de la ville pour le jour de la solennité."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXXVI, 40 : "Quant à lui, il réclamait cet honneur pour avoir défait les Gaulois Boïens en bataille rangée, forcé leur camp, reçu, deux jours après le combat, la soumission de la nation entière et assuré la paix dans l'avenir en se faisant livrer des otages. Mais ce qui ajoutait encore à l'importance de son succès, c'est qu'il avait dans cette bataille tué tant de Gaulois que jamais avant lui général romain n'en avait eu tant à combattre ; des cinquante mille hommes qu'il avait en face de lui, plus de la moitié avait péri ; des milliers de prisonniers étaient en son pouvoir ; il ne restait aux Boïens que des vieillards et des enfants."
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 | Reddition d'une partie des Boïens (192 av. J.-C.) |
Les Boïens sont expulsés d'Italie (191-190 av. J.-C.) |  |
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Espace Découverte
[ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
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