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 Victumulae - Ville de Gaule cisalpine, elle fut mentionnée sous la forme Ὀυερκέλλοις par Strabon (Géographie, V, 1, 12), Victumularum aurifodinae "les mines d'or de Victumula" par Pline (Histoire naturelle, XXXIII, 78), ou encore ab Victumulis et ad Victumulas par Tite-Live (Histoire romaine, XXI, 45 ; 57). La localisation précise de cette ville n'est pas connue, même si il y a consensus pour la situer au niveau des célèbres gisements aurifères de la Bessa, où deux localités prétendent en être l'héritière : San Secondo (Salussola) et Bessa di Vermogno (Zubiena), toutes deux situées dans le sud-ouest de la province de Bielle.
Dans le cadre de la guerre qui opposa les Gaulois aux Romains entre 226 et 222 av. J.-C., les consuls Publius Furius Philus et Caius Flaminius Nepos soumirent plusieurs populations du sud et de l'ouest du territoire des Insubres, pour les couper d'alliés potentiels, avant de s'attaquer frontalement à ces derniers (223 av. J.-C.). C'est certainement dans ce cadre que les Romains installèrent un poste fortifié à Victumulae (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 57).
A la fin de l'année 218 av. J.-C., peu après sa victoire sur les Taurins, Hannibal fit stationner son armée près de Victumulae et depuis cette même position, Maharbal lança une expédition pour ravager le territoire des alliés de Rome. Les Romains tentèrent visiblement de rejoindre cette position voisine du camp carthaginois, avant d'être défaits à la bataille du Tessin (novembre 218 av. J.-C.). Malgré sa proximité avec la base-arrière des Carthaginois, cette ville fidèle à Rome et le refuge des populations de la région ayant échappé aux pillages. Ce ne fut qu'au cours de l'hiver 218-217 av. J.-C. que la ville fut finalement attaquée et prise par Hannibal et ses défenseurs massacrés (Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 57).
L'exploitation des célèbres mines d'or de la région de Victumulae (Pline, Histoire naturelle, XXXIII, 78 ; Strabon, Géographie, V, 1, 12) fut semble-t-il la cause d'un conflit ayant opposé les Salasses et l'un de leurs voisins (les Libiciens ?), qui fut exploité par le consul Appius Claudius Pulcher, pour justifier une nouvelle intervention romaine dans la région (143 av. J.-C.).
Au Ier s. ap. J.-C., cette ville se trouvait sur le territoire du municipe de Vercellae (Verceil), impliquant qu'elle ait pu être du ressort des Libiciens immédiatement avant la conquête romaine (Pline, Histoire naturelle, III, 138 ; XXXIII, 78). Pour une raison inconnu, un senatus consulte vint y encadrer très strictement l'exploitation de l'or (Pline, Histoire naturelle, XXXIII, 78).
| Pline, Histoire naturelle, III, 138 : "Pour les richesses minérales, elle ne le cède à aucune contrée ; mais l'exploitation en a été interdite par un ancien sénatus-consulte, qui voulut qu'on ménageât l'Italie."
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| Pline, Histoire naturelle, XXXIII, 78 : "J'ai dit plus haut qu'un antique sénatus-consulte avait défendu aux mineurs d'attaquer l'Italie : sans cette loi, aucune terre ne serait plus productive en métaux. Il existe une loi censoriale relative aux mines d'or d'Ictimules, dans le territoire de Vercelles, par laquelle il était défendu aux fermiers de l'Etat d'employer plus de cinq mille ouvriers à l'exploitation."
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| Strabon, Géographie, IV, 6, 7 : "Le territoire des Salasses a un autre avantage, celui de contenir des mines d'or : anciennement, au temps de leur puissance, les Salasses avaient la propriété pleine et entière de ces mines, de même qu'ils étaient les seuls maîtres des passages dans cette partie des Alpes. La proximité du Durias contribuait singulièrement à faciliter leur exploitation en leur fournissant l'eau nécessaire au lavage des terrains aurifères, d'autant qu'ils avaient multiplié en tous sens les canaux de dérivation jusqu'à épuiser même le courant commun."
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| Strabon, Géographie, V, 1, 12 : "Les mines, en revanche, sont laissées aujourd'hui dans une sorte d'abandon, ce qui tient sans doute à ce qu'elles auront été reconnues moins productives que celles de la Transalpine et de l'Ibérie ; mais il fut un temps où l'exploitation en était poussée fort activement, d'autant qu'on avait trouvé de l'or à Vercelli, bourg voisin d'Ictomuli. Ictomuli n'est aussi qu'un gros bourg. Les deux localités sont situées dans les environs de Placentia."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 45 : "Ces harangues, ont, de part et d'autre, échauffé le courage des soldats. Les Romains s'empressent de jeter un pont sur le Tessin, et construisent un fort pour défendre le pont. Tandis qu'ils s'occupent de cet ouvrage, Hannibal envoie Maharbal avec un détachement de cinq cents cavaliers numides, pour ravager les terres des alliés de Rome. Il lui recommande surtout de ménager les Gaulois, et de mettre tout en oeuvre pour attirer les chefs dans son parti. Le pont terminé, l'armée romaine passe sur le territoire des Insubres, et s'arrête à cinq milles de Victumulae. C'est là qu'Hannibal était campé : il rappelle en toute hâte Maharbal et son corps de cavalerie, et, à l'approche de la bataille, croyant que ses discours, ses exhortations n'ont pas encore assez animé l'ardeur des soldats, il convoque une nouvelle assemblée, et leur annonce les récompenses positives sur lesquelles ils peuvent compter après la victoire ; des terres en Italie, en Afrique, en Espagne, à leur choix, libres de tout impôt pour le propriétaire et ses enfants ; l'équivalent en argent, s'ils le préfèrent ; la promesse du droit de cité à Carthage pour les alliés qui le demanderaient ; des avantages réels pour ceux qui voudront retourner dans leur pays, et un établissement digne d'exciter l'envie de leurs concitoyens."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 57 : "Après quelques jours de repos, et sa blessure à peine cicatrisée, il se remet en campagne pour attaquer Victumulae, autre marché que les Romains avaient fortifié pendant la guerre des Gaulois. Il était devenu le séjour d'une foule d'habitants des peuplades voisines, et la crainte du pillage y avait alors rassemblé presque toute la population des campagnes. Cette multitude, animée par le bel exemple qu'avait montré la garnison de Plaisance, court aux armes, et s'avance contre Hannibal. C'était plutôt un rassemblement qu'une armée en bon ordre. L'action s'engagea sur la route même ; mais, comme il y avait, d'un côté, une foule sans discipline, de l'autre, des soldats sûrs de leur général, une poignée de monde suffit pour mettre en déroute trente-cinq mille hommes environ. Le lendemain la place capitula, et reçut garnison. On somme les assiégés d'apporter leurs armes ; ils obéissent. Tout à coup le signal est donné aux vainqueurs de piller la ville, comme si elle eût été prise d'assaut ; il n'y manque aucune des horreurs qui d'ordinaire, dans l'histoire, signalent la prise des cités ; tant la brutalité, la barbarie, et la plus cruelle insolence s'exercèrent contre ces malheureux vaincus." |
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Espace Découverte
[ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
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