Atepomarus - Nom typiquement celtique évoqué sur plusieurs inscriptions lapidaires provenant d'Aquitaine, de Lyonnaise, de Narbonnaise et du Norique, mais également relevé sur des dédicaces de potiers dont les productions ont été exportées dans les différentes provinces de Gaule et dans les deux Germanies. Cet anthroponyme est un composé en *ate-epo-maros. ate- est un préfixe intensif, ou caractérisant la répétition, associé ici à -epo-, qui signifie "cheval de selle" et à -mâros, "grand". Ce nom peut donc se traduire par "le très grand cavalier". Les variantes Atepomarius et Atpomarus sont également attestées. Ce nom est également attesté dans deux mythes rapportés par Plutarque ; Atepomaros, l'un des héros fondateurs de Lyon, et le roi gaulois Atepomaros ayant mené une guerre contre Rome, mais également en tant que théonyme (Cf.Atepomarus).
Un potier du nom d'Atepomarus a officié à Lezoux au milieu du Ier s. ap. J.-C., comme l'attestent la découverte de nombreuses estampilles de potier à son nom, sur des céramiques gallo-romaines de formes diverses. Il est réputé pour ses vases originaux et richement ornés, avec couronnes de feuillages et autres décorations géométriques, et autres articles de vaisselle, tels que des assiettes (Vertet, 1962 ; Bet, 1988 ; Hartley & Dickinson, 2008). Les oeuvres de ce potier furent diffusées dans les provinces de Gaule aquitaine, de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise, de Gaule narbonnaise, de Germanie inférieure et de Germanie supérieure. Les estampilles utilisées furent diverses, on y rencontre aussi bien son nom seul au nominatif ATEPOMARVS ou au génitif, plus ou moins abrégé ATEP(OMARI), ATEPOM(ARI), ATEPOMAR(I), ATEPOMARI. Parfois, les formules employées furent plus longues, telles que ATEPO(MARI) M(ANV) "de la main d'Atepomarus", ATEPOMA(RVS) FEC(IT) "Atepomarus a fait", ou encore ATEPOMAR(I) O(FFICINA), OF(FICINA) ATEP(OMARI) et OF(FICINA) ATEPO(MARI) "Atelier d'Atepomarus".
Chez les Celeienses
Une inscription fort lacunaire découverte à Trbovlje (Basse-Styrie, Slovénie), dans l'ancienne province du Norique, évoque une personne portant ce nom. Son état de conservation ne permet pas, hélas, de déterminer les liens qui l'unissaient aux autres personnes mentionnées.
Une inscription de Narbonne, évoque un autre Atepomarus. Cette inscription funéraire a été posée par Venusta, son affranchie, pour elle-même et pour Melissus, l'affranchi de cette dernière.
Inscription de Narbonne (CIL 12, 5216) VENVS[T]A ATEPOMARI LIBERTA SIBI ET MELISSO LIB(ERTO) SVO VIVA FECIT
"Venusta, affranchie d'Atepomarus, pour elle-même et pour son affranchi, Melissus, a fait (ce monument) de son vivant."
"(?)elius Magnus, fils d'Atepomarus, citoyen sénon, curateur de Cenabum, de son vivant, pour lui-même, a fait (ce monument)."
Sources
• P. Bet, (1988) - "Groupes d'ateliers et potiers de Lezoux (Puy-de-Dôme) durant la période gallo-romaine", in : L. Rivet (éd.), Actes du congrès d'Orange, 12-15 mai 1988, Marseille, Société française d'étude de la céramique antique en Gaule, pp.221-241
• X. Delamarre, (2003) - Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 440p. • B. R. Hartley & B. M. Dickinson, (2008) - Names on Terra sigillata : An Index of Makers' Stamps and Signatures on Gallo-Roman Terra Sigillata (samian ware). Volume 1, A to AXO, Bulletin of the Institute of Classical Studies Supplements, Londres, 429p.
• H. Vertet, (1962) - "Les vases caliciformes gallo-romains de Roanne et la chronologie des fabriques de terre sigillée de Lezoux au début du Ier siècle", Gallia, vol.20, pp.351-380
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique