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En 16 av. J.-C., des Pannoniens poussèrent les Noriques à prendre part à une expédition contre l’Istrie. Leurs exactions furent de courte durée, puisqu’ils furent vaincus par Publius Silius Nerva, qui leur imposa un nouveau traité (16 av. J.-C.). La notion de "Pannoniens" semble avoir désigné initialement les populations illyriennes et celtiques, parfois fortement entremêlées, qui étaient établies entre la Save et la Drave. Dans le cadre de cette attaque, il convient d’incriminer les populations qui étaient à la fois voisines des Noriques et de l’Istrie, et plus précisément celles établies dans la haute-vallée de la Save, comme l’observait justement A. Mócsy (1974). Si tel fut bien le cas, il faudrait donc attribuer ces faits à ce que les sources plus anciennes appelaient les Taurisques, théoriquement entrés dans l’orbite de Rome dans le cadre des campagnes d’Octavien en Illyrie (35-33 av. J.-C.).

Alors que le royaume du Norique entra relativement pacifiquement dans la clientèle de Rome (15 av. J.-C.), il n’en fut pas de même de leurs proches voisins méridionaux. Ainsi, au cours du consulat de Gnaeus Cornelius Lentulus et Marcus Licinius Crassus Frugi (14 av. J.-C.), une partie de la Pannonie s’agita de nouveau et les pillages reprirent. Les rares sources ne permettent pas d’identifier assurément les populations rebelles, mais Florus les situe entre la Save et la Drave (Abrégé de l'Histoire romaine, II, 24), tandis que Velleius Paterculus précise que leur soulèvement fut perçu comme une menace immédiate pour l’Italie (Histoire romaine, II, 96) (1). Ces indications invitent à localiser le foyer de l’insurrection dans les hautes-vallées de la Save et de la Drave, dans la portion la plus occidentale de la Pannonie (Mócsy, 1974 ; Wilkes, 1992). Aucune source n’invite à penser que de nouvelles conquêtes auraient été réalisées lors de cette campagne, ce qui amène à penser que ce fut principalement les Taurisques des régions d’Emona (Ljubljana, Haute-Carniole, Slovénie) et de Celeia (Celje, Basse-Styrie, Slovénie) qui furent visés, peut-être aussi un certain nombre d’autres peuples de la région comprise entre la Save et de la Drave tels que les Latovices, les Varcians et les Colapians. L’empereur Auguste dépêcha donc Marcus Vinicius, légat en Illyrie, pour écraser cette révolte. Les peuples insoumis furent finalement vaincus successivement sur les rives de la Save et la Drave, et l’ensemble de leurs armes détruites (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 22 ; Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, II, 24). Cette victoire romaine fut décisive, mais fut-elle définitive ? Dés l’année suivante, les velléités de soulèvement furent grandes dans cette même région, ou plus à l’est.

Notes

Sources littéraires anciennes