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L'Etain : question et hypothèse

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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110 messages • Page 2 sur 8 • 1, 2, 3, 4, 5 ... 8

Messagede Pierre » Ven 27 Fév, 2004 13:29

Comment donc de l'Aluminium alors que ce métal ne réapparait qu'a la fin du 19 siécle en EUROPE


En fait au XIXème, ce qui est découvert, c'est la méthode de séparation de l'aluminium. Il était connu bien avant, mais pas moyen de l'isoler.


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Les routes de l'étain

Messagede ejds » Mer 12 Mai, 2004 10:54

Les routes de l'étain?
L’âge de bronze, qui apparut en Europe vers 1700 ans av JC, inaugure une étape de l’évolution humaine. La cassitéride (minerai d’étain) constitue un facteur de richesse des tribus natives qui extraient le minerai d'une part, d'une autre celles qui en font le fret (apparemment les peuples marins de la pointe armoricaine dominés à son apogée par les Vénètes); puis celles des négociants qui s'enrichissent, achètent ou troquent; puis finalement par celles des artisans qui en dépendent pour un armement de qualité, la fabrication des objets courants domestiques ou pour l'agriculture...
Mais qu'elles étaient vraiment les routes commerciales: le contournement des côtes ouest européennes pour rejoindre la mer Méditerranée, les caravanes de chevaux comme proposé par Diodore ou les voies fluviales? Ou une mixture des trois? :shock:

Strabon, liv. III. Les Celtes d’Espagne.
8. les Galates prétendent que chez eux se trouvent les mines les plus riches, - celles qui sont dans le mont Cemméne et celles qui se trouvent au pied de la Pyrènè.
9. (Posidonius dit que.... l’étain.....) s’exporte des (îles) Brettaniques à Massalie.
11. ..... Artémidore contredisant (Erastosthène) prétend qu’il dit faussement..… entre autres choses, que dans les parages septentrionaux de l’Ibérie, la navigation est plus commode que par l’Océan pour se rendre dans la Celtique, qu’il s’est trompé de même dans tout ce qu’il a avancé sur la foi de ce charlatan de Pythéas.

Diodore, liv. V. Ibérie; l’argent et l’étain.
XXXVIII. .... L’étain se rencontre aussi en beaucoup d’endroits de l’Ibérie, non pas qu’on le trouve à la surface du sol, comme quelques-uns l’ont répété dans leurs histoires, mais en fouillant la terre, et en le faisant fondre de la même façon que l’argent et l’or. C’est au dessus du pays des Lusitans qu’il y a de nombreuses mines d’étain; elles sont dans les petites îles de l’Océan situées en face de l’Ibérie et, en raison de ce fait, appelées Cassitérides.
On exporte aussi beaucoup d’étain de l’île Brettanique dans la Galatie qui est située en face, et par l’intérieur de la Celtique, les marchands le font passer, chargé sur des chevaux, chez les Massaliôtes et dans la ville qu’on nomme Narbôn: c’est une colonie des Romains, laquelle, en raison de sa situation favorable et de sa richesse, est le principal marché de ces contrées.


Diodore, Liv. V. La Bretagne.
XXI. Après avoir discouru de l’Océan qui longe la Lybie, et des îles qui s’y trouvent, nous allons passer ailleurs et parler de l’Europe.
– Près de la Galatie parocéanique, en face des forêts nommées Hercynies, lesquelles, à ce que nous avons appris, sont les plus grandes de l’Europe, il y a dans l’Océan plusieurs îles dont la plus grande est appelée Brettanique. Anciennement, elle n’avait jamais été envahie par des forces étrangères, et, à ce que nous avons appris, ni Dionysos, ni Héraclès, ni aucun de nos autres héros ou potentats n’y avait porté la guerre. De nos jours, Gaius Caesar, celui, qui à cause de ses exploits, a été surnommé dieu, est le premier de ceux dont on garde la mémoire, qui ait subjugué cette île et qui, après avoir défait les Brettans, les ait forcés de payer des tributs fixes; mais à ce sujet, nous enregistrerons avec détail tout ce qui s’est fait, en temps opportun. Nous allons discourir à présent de cette île et de l’étain qu’elle produit.
– On dit que les peuples qui habitent la Brettanique sont autochtones et qu’ils conservent dans leurs usages quelque chose de la vie ancienne. Ainsi, dans leurs guerres, ils se servent de chars comme les anciens héros des Hellènes s’en servaient, selon la tradition, à la guerre de Troie; ils ont de modestes maisons construites le plus souvent en chaume² et en bois. La récolte des blés se fait chez eux en coupant les épis mêmes que l’on serre dans des granges couvertes; ils égrènent chaque jour les épis les plus anciens et les manipulent de façon à en faire leur nourriture. Ils sont simples de mœurs et fort éloignés de l’astuce et de la méchanceté des mœurs d’aujourd’hui. Ils ont un genre de vie fort modeste et bien différent du luxe qui naît de la richesse. L’île est très peuplée, la température de l’air y est extrêmement froide, parce que l’île est située sous l’Ourse même. Il y plusieurs rois et chefs qui vivent en paix entre eux.

²ou en roseaux.

Diodore, V. 22. Bibliothèque historique.
Les habitants de la Bretagne, voisins du promontoire appelé Belérion², se distinguent par leur affection pour les étrangers; ils doivent même à leurs relations avec des marchands étrangers d’avoir des mœurs plus douces. Ce sont eux qui préparent l’étain en traitant avec un soin ingénieux la terre où il se trouve. Cette terre est pierreuse avec des filons terreux d’où provient le métal traité et épuré par la fusion. On le façonne ensuite en forme d’astragales et on le transporte dans une île voisine de la Bretagne, nommée Ictis². A marée basse, l’espace qui sépare les deux îles étant à sec, on transporte sur des chariots dans la dernière de grandes quantités d’étain: il se produit là, en effet, un phénomène qui est propre aux îles voisines de la terre et situées entre l’Europe et la Bretagne: lors des hautes marées, le canal qui les sépare de la terre ferme s’emplit et elles apparaissent comme des îles; mais, à la marée basse, la mer se retire, elles sont à sec sur un large espace et alors ce sont des presqu’îles.
De là, les marchands qui achètent l’étain aux gens du pays le transportent en Gaule; finalement, traversant à pied la Gaule en trente jours, ils conduisent à dos de cheval leurs charges à l’embouchure du Rhône.

² Extrémité de la Cornouailles.
² Probablement Saint Michael’s Mount près de Penzance.

e.
Dernière édition par ejds le Mer 12 Mai, 2004 22:03, édité 3 fois.
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Messagede Tectosage » Mer 12 Mai, 2004 11:35

Merci Ejds, pour toutes ces références, passionnant !
Mais rien pour ma zone d'interrogation...

Il était question d'une thèse sur le sujet, à Toulouse. Mais je ne suis qu'un spectateur en cette affaire, je vais relancer mes sources d'information.

Merci encore et bien cordialement
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Messagede Tectosage » Dim 30 Jan, 2005 18:39

Bonjour,
Je profite des évocations de ejds pour relancer le sujet sur l'étain, p't'être bien que les nouveaux arrivants au forum amèneront de la matière à moudre...

Résumé : Nous sommes de -1700 à -800 pour la période dite du bronze, et ensuite de -800 au -3èm à ... notre ère, âge dit du fer, mais le bronze est toujours dans cet âge du fer une matière largement employée. Pour faire du bronze il faut du cuivre et de l'étain (parfois du plomb ?). Le cuivre se trouve autour de la méditerranée sans trop de difficultés, en fait je n'ai pas vraiment enquêté sur l'origine du cuivre. Et l'étain, plus rare, plus difficile à trouver, est donc une denrée précieuse. Les textes évoquent surtout son exploitation dans lîle de Bretagne (Angleterre aujourd'hui). deux questions sont posées ici :
- Y aurait-il des mines d'étain antiques en Bretagne actuelle, notamment dans les vallées de Vilaine et d'Oust ? Quel serait l'influence des Vénêtes en cette affaire ? Simples commerçants ou/et expoitants des minerais ?
- Quels sont les voies d'acheminement des minerais, comment et contre quoi sont-ils échangés ?

<< Le Point sur Burdigala >>
Posté le: Dim 30 Jan, 2005 11:09 Sujet du message: Mercato, d'après ejds, extrait :

"""Et pour Tecto, quant aux difficultés d'acheminement rencontrées par voie fluviale, elle parait avoir été résolue par acheminement par voie terrestre """

<< L'Etain : question et hypothèse >> (extrait d'un message de ejds)

http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?t=1785

ejds a écrit:Les routes de l'étain?
L’âge de bronze, qui apparut en Europe vers 1700 ans av JC, inaugure une étape de l’évolution humaine. La cassitéride (minerai d’étain) constitue un facteur de richesse des tribus natives qui extraient le minerai d'une part, d'une autre celles qui en font le fret (apparemment les peuples marins de la pointe armoricaine dominés à son apogée par les Vénètes); puis celles des négociants qui s'enrichissent, achètent ou troquent; puis finalement par celles des artisans qui en dépendent pour un armement de qualité, la fabrication des objets courants domestiques ou pour l'agriculture...
Mais qu'elles étaient vraiment les routes commerciales: le contournement des côtes ouest européennes pour rejoindre la mer Méditerranée, les caravanes de chevaux comme proposé par Diodore ou les voies fluviales? Ou une mixture des trois? :shock:

Strabon, liv. III. Les Celtes d’Espagne.
8. les Galates prétendent que chez eux se trouvent les mines les plus riches, - celles qui sont dans le mont Cemméne et celles qui se trouvent au pied de la Pyrènè.
9. (Posidonius dit que.... l’étain.....) s’exporte des (îles) Brettaniques à Massalie.
11. ..... Artémidore contredisant (Erastosthène) prétend qu’il dit faussement..… entre autres choses, que dans les parages septentrionaux de l’Ibérie, la navigation est plus commode que par l’Océan pour se rendre dans la Celtique, qu’il s’est trompé de même dans tout ce qu’il a avancé sur la foi de ce charlatan de Pythéas.

Diodore, liv. V. Ibérie; l’argent et l’étain.
XXXVIII. ...
On exporte aussi beaucoup d’étain de l’île Brettanique dans la Galatie qui est située en face, et par l’intérieur de la Celtique, les marchands le font passer, chargé sur des chevaux, chez les Massaliôtes et dans la ville qu’on nomme Narbôn: c’est une colonie des Romains, laquelle, en raison de sa situation favorable et de sa richesse, est le principal marché de ces contrées.


Diodore, Liv. V. La Bretagne.
XXI. Après avoir discouru de l’Océan qui longe la Lybie, et des îles qui s’y trouvent, nous allons passer ailleurs et parler de l’Europe.
– On dit que les peuples qui habitent la Brettanique sont autochtones et qu’ils conservent dans leurs usages quelque chose de la vie ancienne. Ainsi, dans leurs guerres, ils se servent de chars comme les anciens héros des Hellènes s’en servaient, selon la tradition, à la guerre de Troie; ils ont de modestes maisons construites le plus souvent en chaume² et en bois. .

²ou en roseaux.

Diodore, V. 22. Bibliothèque historique.

De là, les marchands qui achètent l’étain aux gens du pays le transportent en Gaule; finalement, traversant à pied la Gaule en trente jours, ils conduisent à dos de cheval leurs charges à l’embouchure du Rhône.

² Extrémité de la Cornouailles.
² Probablement Saint Michael’s Mount près de Penzance.

e.


A Tolosa chez les Tectosages entre Burdigala et Narbôn il semble que l'on soit sur un site d'échange, "un marché" où l'on troque des minerais (étain ?) contre du vin et des céramiques et autres produits manufacturés, de luxe. L'une des caractéristiques archéologique de ce site est l'abondance de restes d'amphores (mais aussi de diverses monaies et des énigmatiques puits cultuels...). Les vestiges d'amphores sont si abondants qu'ils font penser à des "embalages jetés". Cette théorie, aujpourd'hui en faveur, suppose l'acheminement de vin de la méditerranée jusqu'à Tolosa où on échange ce vin contre : du minerai, des esclaves peut-être, et quoi d'autre ? Le vin serait amené jusqu'à Tolosa par portage, ânes ( Qu'en penses-tu Pan ?), ou mulets et chevaux ? Ensuite les embalages resteraient à Tolosa (Les amphores ????) .
Mais comment amène-t-on les minerais et emmène-t-on le vin ? D'où la proposition des tonneaux gaulois sur chariots... Les gaulois utiliseraient des véhicules et les romains du portage !!! Bizarre non ??

A mon avis la même question se pose pour la voie fluviale de la Loire. Je connais moins bien sa géographie mais je crois me souvenir qu'elle n'est pas navigable bien loin.

Voilà un résumé un peu rapide des discussion précédantes où j'oublie Dionysos et pour(tant il y aurait une belle thèse à faire sur la présence Dionysiaque sur cette trajectoire du vin-étain, pas vrai ejds ?

Cordialement

tecto
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Messagede gérard » Dim 30 Jan, 2005 20:53

Tectosage a écrit: "Je ne sais pas si cela à quelque chose à voir mais je me suis souvent demandé pourquoi la toponymie montrait du bretonnant même en pays non bretonnant comme en Loire-Atlantique mais pratiquement pas sur les bassins de Vilaine et de l'Oust ?????"

Justement, on ignore trop souvent qu'une (petite) partie de la Loire-Atlantique a été bretonnante, à l'ouest grosso modo d'une ligne la Roche-Bernard – St-Nazaire. Le breton dialectal local s'est éteint dans ce secteur au 20e siècle. Il a fait l'objet de quelques études de linguistes (Ernault, Le Roux –le papa de Françoise Le Roux récemment décédée je crois-, et actuellement G. Buron). Ce secteur était donc bretonnant, autant que la presqu'île de Rhuys par exemple.

Pour l'étain, je me suis aussi posé les mêmes questions que vous.
Il y a un gisement de cassitérite à Abbaretz (encore exploité au 20e siècle), mon grand-père
m'a raconté comment, gamin, il a failli se perdre dans les galeries un dimanche, avec un copain (avant 1914). Le terril se détache sur l'horizon, à droite, quand on va de Nantes à Rennes.
Ce gisement d'Abbaretz-Nozay était déjà exploité dans l'Antiquité, période gallo-romaine au moins, et peut-être même avant.
Il était exploité en ouvrant des tranchées dans le sol, si je me souviens bien des articles de Claude Champaud, qui a étudié le sujet, publiés en 1955 et 1957 dans les Annales de Bretagne.
Si les voies fluviales et maritimes étaient préférées à l'époque pour le transport, 2 solutions à partir d'Abbaretz: l'Erdre puis la Loire amont ou aval (Portus Brivatus?) ou la Vilaine (Pénestin?).
Une monnaie carthaginoise aurait été trouvée à Abbaretz, m'a dit un universitaire.

Cordialement,
Gérard
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Messagede Tectosage » Lun 31 Jan, 2005 18:50

gérard a écrit:Ce gisement d'Abbaretz-Nozay était déjà exploité dans l'Antiquité, période gallo-romaine au moins, et peut-être même avant.
Il était exploité en ouvrant des tranchées dans le sol, si je me souviens bien des articles de Claude Champaud, qui a étudié le sujet, publiés en 1955 et 1957 dans les Annales de Bretagne.
.
Une monnaie carthaginoise aurait été trouvée à Abbaretz, m'a dit un universitaire.

Cordialement,
Gérard


Bonjour et merci pour ces informations.
Je vais essayer de me procurer ces références. Je ne penses pas que ce soit accessible pat le réseau. Qui sait ?

Cordialement
Tecto
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Parisii

Messagede ejds » Dim 13 Fév, 2005 0:50

Commerçants et monnaie
Un texte mettant en relief la chronologie des peuples commerçants, l'importance des routes fluviales et de la monnaie : :shock: :?

Route de l’étain
S’il est préférable d’étudier l’occupation du sol avec les temps romains, il est en revanche possible d’esquisser un tableau de l’activité commerciale. Les témoignages des auteurs antiques, comme Strabon et Diodore, attestent l’importance du trafic de l’étain de Grande Bretagne vers la Méditerranée dans les derniers siècles de l’âge du fer. La rareté des gisements d’étain, indispensable pour la fabrication du bronze, implique l’ancienneté de ce trafic. La route fluviale de la Seine était l’une des plus commodes, et l’attestation de son utilisation peu avant l’ère chrétienne ne signifie nullement qu’il s’agissait d’un fait récent.
Ce trafic dans lequel les commerçants grecs de Marseille jouaient un rôle primordial était également contrôlé par les peuples gaulois, notamment par les Parisii, dont le territoire exigu suscita peut-être l’activité d’un peuple commerçant. L’importance du monnayage des Parisii ne s’explique que de cette manière. Emise un demi-siècle seulement avant la perte de l’indépendance gauloise, les monnaies d’or, inspirées des statères macédoniens, sont d’une fort belle facture et leur style atteste des relations avec les peuples de l’Ouest de la Gaule, comme avec ceux du Nord et de la Belgique.

Histoire de l’Ile-de-France et de Paris, Michel Mollat, Editeur Edouard Privat, 1971, p. 28, 29.


Monnaie à suivre, par là, sur le fil : :shock: :lol:

Par ici la monnaie

http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... php?t=1724

e.
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Mari

Messagede ejds » Lun 21 Fév, 2005 22:42

Houla, hé, on s'endort ici.:51::51:

Ca ne bouge pas beaucoup dans la forge, faudrait donc extrapoler, aller chercher du bois, souffler sur les braises !! :lol::101::lol:

Allez, un p'tit voyage découverte pour s'éclaircir les idées : :shock: :shock:

AFP a écrit:Le mystère de Mari, en Syrie,
levé par un archéologue français


Le mystère de Mari, antique cité de Mésopotamie (aujourd'hui en Syrie) est enfin levé grâce aux découvertes de l'archéologue français Jean-Claude Margueron : Mari n'a pu exister qu'en raison de son rôle de "formidable foyer de métallurgie".

Dans un ouvrage passionnant, "Mari, métropole de l'Euphrate", (Picard/erc), celui qui fut pendant 25 ans directeur des fouilles du site, livre ses conclusions. "Mari a été une des premières – villes nouvelles – de l'humanité. Créée ex nihilo, en une seule fois, dans le but précis de devenir ce foyer".

Un concept stupéfiant pour une époque - 3000 à 2900 ans avant J.C. - où les villes se développaient à partir de villages ou comptoirs, et qui montre le degré d'anticipation urbanistique auquel était parvenus les Mésopotamiens.

"Comment une ville a-t-elle pu se développer au IIIe millénaire avant J.C. en plein désert, dans une région dépourvue de cuivre et dans une vallée drainée par un Euphrate aux crues dévastatrices rendant toute agriculture aléatoire?"

Dans une interview à l'AFP, Jean-Claude Margueron, 70 ans, réitère la question qui l'a hanté des années durant, alors que Mari, découverte en 1933 par son prédécesseur André Parrot, avait livré ses trésors les plus visibles.

Ce fut, en 1935, le temple d'Ishtar, la statue du roi Lamgi Mari, puis le Grand Palais du IIe millénaire, et d'autres temples, de fabuleuses sculptures. Enfin, des quartiers d'habitation et une partie d'un palais du IIIe millénaire.

Quand Jean-Claude Margueron prend la direction des recherches en 1979, la plupart des pièces les plus spectaculaires ont déjà été retrouvées. Demeure la question : "Qu'est-ce qui a justifié l'existence de Mari?".

Il lui faudra, pour le découvrir, passer des milliers d'heures à scruter sous-sols et terrasses, quartiers d'habitation, tracés des rues, mais aussi les environs, l'ancien lit de l'Euphrate et d'autres sillons alluvionnaires.

"Alors, ce furent des découvertes, pas toujours spectaculaires visuellement, rarement immédiates, mais très importantes sur le plan de la compréhension du site, de son intégration dans le milieu géographique, historique, économique".

"La" révélation de Mari - étayée depuis une dizaine d'années, mais inédite jusqu'à ce jour -, étant l'existence d'un formidable foyer de métallurgie, datant de quelque 2900 ans avant J.C.

"En fait, la métallurgie était partout dans la ville. C'est l'existence de cette activité lucrative - Mari fabriquait quantité d'armes et d'outils - qui justifie tout ce que nous avions trouvé auparavant".

Jean-Claude Margueron repère ainsi un canal de navigation, longeant la rive gauche (est) de l'Euphrate sur 120 km, qui permettait d'acheminer des montagnes du Taurus (actuelle Turquie) le cuivre et le bois nécessaires aux activités de fonte de Mari.

Il découvre également qu'un canal d'irrigation, sur la rive droite du fleuve, permettait une agriculture qui n'aurait pas existé, faute de précipitations suffisamment abondantes. Et qu'un canal de raccordement, qui traversait Mari d'amont en aval du fleuve, évitait les inondations et permettait ancrage et décharge des bateaux.

"Pourquoi des hommes auraient-ils entrepris des travaux d'une telle ampleur - Mari était aussi protégée par une digue et entourée d'un double rempart -, s'ils ne devaient déboucher sur rien?"

"Les bâtisseurs de Mari, conclut l'archéologue, connaissaient les profits qu'ils pourraient retirer d'une plaque tournante économique entre le sud de la Mésopotamie et le Nord, entre l'est et la Méditerrannée".

"Les innombrables richesses archéologique découvertes à la faveur des fouilles montrent qu'ils avaient vu juste".

http://actu.voila.fr/Article/article_cu ... xrf4a.html

© AFP. le 20-02-2005


Pour en savoir plus sur la ville de Mari et sur Jean-Claude Margueron : :shock: :shock:

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/article ... cier_id=65

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Hypoceltes

Messagede ejds » Ven 04 Mar, 2005 11:50

Les Hypoceltes et l’étain
D’où venaient’ils ? : :shock: :shock:

L'ÉPAVE DE BAGAUD 2
Fouille : Luc Long, DRASSM

Située par 18 mètres de fond au nord de l'île de Bagaud (entre Port-Cros et Porquerolles), cette épave se présentait comme une masse concrétionnée.
Ce concrétionnement généralisé de l'épave doit son origine au chargement de fer que transportait le navire sous forme de petits lingots de 2 à 3 Kg, témoignage du commerce des matières premières d'Ouest en Est dans l'Antiquité (fin du IIe et début du Ier siècle av. J.-C.).

Lingot d'étain, détail des timbres à l'effigie d'Hermès.
Selon l'inscription circulaire, iI s'agirait de Celtes, et plus précisement d'"Hypoceltes" groupés, pour l'exploitation commerciale de cet étain, autour d'un grec nommé Herakleidès.

http://www.culture.gouv.fr/culture/arch ... /bag-s.htm

…


Le même site, mais autrement : :shock: :)

http://www.culture.gouv.fr/culture/arch ... /bag-s.htm

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Sérinde

Messagede ejds » Ven 11 Mar, 2005 12:58

Etonnantes îles et routes de l’étain
Routes de l’étain… Voyages d’occident qui appellent une série d’impressions plaisantes et confuses, comme cette mythique Sérinde, oasis perdues des routes de la soie, bazars des cités opulentes où se font les échanges et s’affairent des marchandes voilées : :shock:

http://mapage.noos.fr/sacados/lectures/lectures71.htm

De longues caravanes de chevaux traversent la Gaule, des flottilles de bateaux remontent ou descendent le courant des fleuves, de ports en ports, d’îles en îles, lourdement chargés de tissus bigarés, matières premières ou de luxe, armement, outillage et riches bijoux et objets de parure, vaisselles d’apparat, fragiles céramiques, vins fins, parfums et épices rares…

Les mystérieuses routes de l’étain, des principales étapes du commerce caravanier à la marine marchande, c’est encore, depuis l’Antiquité, dans le sillage tant convoité de ces nautes mercatores negotiatores, de ces voyageurs aventuriers, partis à la rencontre de régions mal connues et aux populations belliqueuses, la longue histoire des savoirs, la mouvance des dieux et des idées portées de place en place, enrichit ici et là d’éléments exotiques, et rapportant parfois de leurs excursions de surprenants récits : :shock: :shock:

Le contexte archéologique

[…] Si la figurine italique de Nivillac est bien sans équivalent connu en Gaule, elle n'est pas pour autant isolée : la chronique des routes de l'étain occidental est périodiquement alimentée par la découverte de nouveaux jalons plus ou moins assurés, tandis que le serpent de mer de l'antique Corbilo, l'emporion de l'étain dans l'estuaire de la Loire, se réveille de temps à autres : il est en effet irritant de ne pas voir explicitement inscrites dans le sol des pays de l'Ouest les traces de l'intense quête de ce métal qui manquait au Bassin méditerranéen.

Ce trafic était si important par ses implications économiques et techniques, donc "stratégiques", qu'il fallait en cacher les "routes" terrestres, fluviales et/ou maritimes aux peuples concurrents : lorsqu'en 147 avant J.-C., assiégeant Carthage et libérant ainsi pour Rome la route maritime de l'étain, Scipion Emilien voulut se renseigner sur la Bretagne, ni les gens de Marseille, ni la délégation de Narbonne, ni celle de Corbilo (région de Saint-Nazaire ou de Nantes ?), "les villes les plus considérables de la Gaule", ne lui donnèrent d'informations : ils protégeaient ainsi le chemin des Cassitérides et les secrets de leur richesse.

Ce serait donc principalement à l'épuisement de l'étain méditerranéen que l'on devrait les contacts précoces entre les marchandises (et/ou les hommes ?) de la Méditerranée, les populations gauloises de l'intérieur et les peuples des rivages atlantiques.

Le Pseudo-Scymnos, au Ier siècle avant J.-C., et le poète Avienus, vers 370 après J.-C., indiquent que l'étain de Tartessos arrivait de la Celtique. Or, port phénicien de la Bétique (Andalousie), Tartessos était un relais de redistribution des métaux du Nord-Ouest (notre Grand-Ouest et la Grande-Bretagne ?) vers le Bassin méditerranéen. Mais Avienus écrivait huit siècles après les "événements", c'est-à-dire dans la position de Victor Hugo rédigeant la Légende des siècles d'après la Chanson de Roland (3) .

Après sa fondation, vers 600, Massilia la phocéenne concurrence les Tartessiens en ouvrant une route terrestre par les vallées du Rhône et de la Saône jusqu'au Mont Lassois (Côte D'Or): le gigantesque et somptueux cratère en bronze de Vix a pu servir à l'assurer de l'amitié d'un prince commandant cette route de l'étain, route qui empruntait ensuite la vallée de la Seine puis la Manche, par navigation fluviale et maritime, portage et troc de peuple à peuple. Au début du règne de Tibère, le géographe grec Strabon raconte que l'étain mettait trente jours pour parvenir de l'île d'Ictis (peut-être Mount Batten, dans la rade de Plymouth, plutôt que l'île de Wight ou Saint-Michael's Mount, devant Marazion), jusqu'à l'embouchure du Rhône (4) Ictis était elle-même, d'après Strabon, à six jours de navigation des îles Cassitérides (peut-être les Scilly ou Sorlingues, au sud-ouest du Cornwall).

Au VIe siècle, Marseille semble s'être assurée le monopole du trafic de l'étain vers la Méditerranée mais l'archéologie peine à le confirmer : les monnaies et les céramiques massaliètes sont rares dans la Gaule chevelue. Ce monopole aurait cessé aux Ve et IVe siècles, époque des riches tombes à mobilier italique de Bourges et d'Orléans, probablement en raison de luttes intestines chez les Gaulois ou, peut-être, de l'intrusion de nouvelles populations : les Celtes aux longues épées de fer de La Tène s'installent sur l'axe Moselle-Rhin vers 500 puis progressent vers l'Ouest et le Sud de la Gaule.

Aux Ve et IVe siècles, le trafic de l'étain aurait donc repris par la route océane et les Carthaginois fréquentaient seuls les Cassitérides. Pour tenter de rétablir son propre pouvoir sur l'étain, métal stratégique, Marseille s'essaie aux voyages maritimes vers les Cassitérides : c'est ce que rappellerait la relation de la "circumnavigation" du Marseillais Pythéas autour des Iles Britanniques (et jusqu'à la légendaire île de Thulé, l'actuelle Islande probablement), qu'il faut dater de la fin du IVe siècle, vers 320-300 avant J.-C. Certains remontent même cette "exploration" jusque vers 330 et considèrent que Pythéas aurait pu être envoyé en reconnaissance vers l'Occident par Alexandre qui achevait alors de soumettre l'Asie et aurait pu avoir été tenté d'étendre son pouvoir vers l'Atlantique…

Marseille aurait rétabli son commerce terrestre de l'étain à la fin du IVe et au IIIe siècle mais elle aurait été, alors, concurrencée par la route fluviale et terrestre ("à dos de cheval", écrit Strabon) de Narbonne à Bordeaux par "l'isthme gaulois", c'est-à-dire par le cours de l'Aude, le seuil de Naurouze et la vallée de la Garonne.

Le site de Bordeaux semble désormais avoir été occupé de manière quasi ininterrompue du VIe siècle avant J.-C. jusqu'à la conquête romaine, au milieu du Ier siècle avant J.-C., comme l'ont montré des fouilles récentes. L'arrivée massive des amphores vinaires italiques au IIe siècle avant J.-C. correspond peut-être à la volonté des Bituriges Vivisques de prendre leur part des richesses créées par les Vénètes et/ou les Namnètes à la faveur du commerce de l'étain par la voie fluvio-terrestre Loire-Rhône, jusqu'à Marseille. C'est aussi, bien entendu, la manifestation de la pugnacité commerciale des Romains qui se traduira bientôt, en 121, par la conquête et la création de la Provincia (la Provence) et celle d'une partie de la future Narbonnaise (Languedoc-Roussillon), constituée en province en 27 avant notre ère.

Ainsi, tout objet d'origine méditerranéenne trouvé en Gaule profonde, le long des axes fluviaux ou près des rivages atlantiques, est volontiers rapproché de ce trafic qui permettait aux Gaulois d'approvisionner, en étain du moins, le domaine gréco-phénico-italique. Si les musées de l'Ouest conservent un certain nombre de fibules (broches) italiques parvenues en Gaule vers la fin du VIIIe siècle et le début du VIIe (5) , les bronzes figurés votifs archaïques sont rares et cela se conçoit aisément puisqu'ils n'appartenaient pas à la culture gauloise qui ne produisait pas de figurines.

http://culture.cg44.fr/Musee/collection ... llac3.html

Jacques Santrot
Conservateur en chef
Directeur du musée Dobrée
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Arganto-nios

Messagede ejds » Ven 11 Mar, 2005 13:20

Arganto-nios
Arganto-nios, Arganthonios ou encore Argentonio "l'argenté", était un roi qui aurait régné sur la ville de Tartessos ou Tarsis, comptoir marchand qui renfermait de nombreux trésors culturels aux dires de Strabon : « Tarsis renfermait de nombreuses richesses et plus particulièrement des textes de lois, des textes en prose vieux de 6000 ans ».

HÉRODOTE D'HALICARNASSE
Histoires.

LIVRE I; CHAPITRES 163-167, 196.


CLXIII. Ces Phôcaeens (d’Ionie) sont les premiers des Hellènes qui aient pratiqué la navigation de long cours; et l'Adrias et la Tyrrènie et l'Ibérie et Tartéssos; ce sont eux aussi qui en ont montré le chemin. Or ils naviguaient, non sur des vaisseaux ronds, mais sur des navires à cinquante rames. Arrivés à Tartessos, ils devinrent les amis du roi des Tartessies, dont le nom était Arganthônios : ce prince régna à Tartessos quatre-vingts ans, et en vécut en tout cent vingt.

Les Phôcaeens devinrent si fort ses amis que d'abord il les invitait à quitter l’Ionie, pour habiter dans son pays; en tel lieu qu'ils voudraient et qu'ensuite, n'ayant pu les y décider mais ayant appris que le Mède s’agrandissait à leurs dépens, il leur donna de l'argent pour entourer la ville d'un mur, et il leur en donna sans l'épargner; car l'enceinte de ce mur ne comprend pas peu de stades, et il est tout en grandes pierres bien jointes.


http://remacle.org/bloodwolf/livres/cougny/polybe.htm

…


Saint-Renan
Tout cela pour revenir au début du fil de Tectosage où il s'avère que la très ancienne vallée de l'Aber Ildut constituait l'un des plus riches gisements d'Europe.
Dès l'âge du bronze (~1800 avant J.-C. en Armorique), le minerai d'étain, la cassitérite, était exploité dans la région de Saint-Renan :

http://plouzweb.free.fr/etain.htm

Archives: :shock: :shock:
1957. L'âge de l'Etain s'ouvre à Saint-Renan

L'index pointé vers le ciel, l'homme avait doctement déclaré: "Ici, il y a de l'étain, même dans nos menhirs!". Maire de Plouzané et conseiller général dans les années 50-60, Paul Larreur possédait, outre un robuste bon sens, l'art de manier l'humour. Et aussi l'image. Car ses propos ne tombaient pas là comme ça, par hasard.

Obélix était au courant
Oublié pour un moment l'uranium. Dûment porteurs d'un permis de recherche, les deux hommes poursuivent leurs investigations. Armés de tamis, à la manière de chercheurs d'or, voire de pelles pour fouiller plus en profondeur, des ouvriers se référent sur la carte à des découpages bien précis de la zone. En utilisant les mêmes méthodes rudimentaires que les Indonésiens, gros producteurs d'étain, ils peaufinent les premières estimations.

Résultat: avec une moyenne de 750 grammes de cassitérite au mètre-cube, le gisement de Saint-Renan se livre. Mieux: il est considéré comme l'un des meilleurs du monde. Charles Pavot, en son for intérieur, était sûr du résultat. Avec quelques historiens de ses amis, il avait en effet, dans le même temps, étudié l'histoire de cet armateur grec, Arganto-nios, qui effectuait, vers 650 avant J-C, des transports de minerai d'étain depuis de mystérieuses îles Cassitérides (tiens, tiens!) vers le non moins mystérieux port de Tartessos, près de Cadix.

Pas de doute pour Charles Pavot: ces fameuses Cassitérides n'étaient autre que les îles de l'archipel de Molène et le port d'embarquement pouvait bien se situer à Landunvez: Argantonios chargeant à Argenton, comment résister à l'analogie des noms?...

Ici, arrêt sur image pour laisser ricanier les historiens "sérieux". Il n'empêche que sur le site on retrouvera plus tard les traces de la fonderie d'étain exploitée par un Obélix local et qu'aujourd'hui, tout compte fait, les historiens ricanent moins.

http://www.letelegramme.com/index.cfm?p ... atichtml=1

Yves CARIOU
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Messagede Tectosage » Ven 11 Mar, 2005 16:34

Texte très, très intéressant, merci ejds pour tes recherches.

Tecto
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Abbaretz

Messagede ejds » Mer 16 Mar, 2005 9:43

Une mine d'étain vénète ou pictone ? :shock: :?

La mine d’étain d’Abbaretz

Le sommet du terril formé par l’accumulation des déchets stériles sortis de la « mine » d’étain domine du haut de ses 80 mètres au-dessus du sol un paysage varié de plaine cultivée.
Ce site est un véritable témoin de l’activité industrielle. En effet dès la fin du Néolithique, on y exploite, à la surface du sol, la cassitérite : principal minerai dont on extrait l’étain-métal. A cette époque, on l’utilise pour la fabrication du bronze.
Vers 150 avant JC, une tribu celte (Vénète ou Picton) extrait le métal sur une longueur de 10 km environ : minerai vendu aux Carthaginois et aux Grecs. Après la conquête romaine par Jules César, le site minier, placé sous la protection d’un camp militaire, devient l’une des plus importantes sources d’étain du monde antique permettant la fabrication de 6 à 9000 tonnes de bronze jusqu’au 3 ème siècle de notre ère. Elle reste ensuite en sommeil pendant quinze siècles.

Davy signale le 27 juin 1882 la découverte de ce minerai au Bois Vert : « isolé par moi de la gangue quartzique qui le renferme ; il est brun, cristallin, sa densité dépasse 6, au chalumeau, avec addition de soude et au fer de réduction, il donne un métal blanc d’argent.
A tous ces caractères, il est facile de reconnaître la cassitérite. Le filon de quartz blanc renferme en outre du mica blanc, de la tourmaline et un minerai fortement altéré, trace probable du mispickel qui accompagne toujours l’étain »
[…]

http://www.musee-bretagne.fr/francais/m ... etin47.htm

AMEBB

La mine d’étain d’Abbaretz en photos :) :

http://stjoabbaretz.free.fr/mine.htm

Et sur les tourmalines et tourmalinites en Bretagne : :shock:

http://www.minerauxetfossiles.com/revue ... info56.htm

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Himilcon

Messagede ejds » Jeu 02 Juin, 2005 10:48

Consolidation des routes maritimes pré-existantes
Avant les années 500 av JC, Hannon serait parti, avec quelques 60 pentécontores et 30 000 hommes et femmes, établir des colonies et des comptoirs d’échanges avec les populations indigènes d’Afrique.
Et vers la même période, suite à la visite controversée d’Himilcon dans les eaux britanniques, on peut certainement penser qu’une réouverture des routes maritimes pré-existantes et que des liens commerciaux se soient consolidées entre Puniques et peuples marins bordant les côtes, – dont les Vénètes – , seuls à même d’affronter et maîtriser les mers nord-occidentales :

Les routes de la navigation commerciale

C’est au tournant de l’époque archaïque et de l’âge classique que se situent deux actions exploratoires qui ont pour résultat de faire entrer dans l’orbite méditerranéenne des espaces maritimes extérieurs. La première que nous envisagerons est l’expédition du carthaginois Himilcon en Atlantique. Peut-être devant son déclin en Méditerranée Carthage a-t-elle voulu s’assurer le monopole du commerce maritime de l’étain; toujours est-il qu’Himilcon repris la route des Tartessiens vers la Bretagne, mais nous ignorons s’il est allé jusque dans l’île ou si, vers le nord, son voyage s’est arrêté à l’Armorique.

Les routes extra-méditerranéennes
La grande route maritime de l’Occident est celle de l’étain. Très ancienne et très discutée elle est devenue, après la destruction de Tartessos et l’expédition d’Himilcon, l’apanage de Carthage qui ferme le détroit de Gibraltar aux navires étrangers. Mais la cité punique ne doit pas elle-même exploiter la route jusqu’à la Bretagne, la marine vénète doit servir de relais. Cependant vers 300 un navigateur marseillais, l’illustre Phytéas, a réussi à forcer le blocus et a dirigé une véritable expédition de découverte dans les eaux occidentales. Il remonta jusqu’aux îles Britanniques dont il dut faire le périple, poussa au-delà jusqu’à la mystérieuse Thulé, eut peut-être connaissance de la banquise, et reconnut les rivages de la Baltique. Mais déjà la réputation des Marseillais devait être bien établie; en effet la plupart des auteurs anciens ont refusé de reconnaître la réalité des navigations de Pythéas accusé d’être un imposteur, si bien qu’il fallut attendre la chute de Carthage, puis la conquête de César pour que les Méditerranéens retrouvent les routes de l’Atlantique et de ses mers bordières. […]

Après le développement des régions occidentales dans la vie du monde romain les routes de l’Atlantique et de la Manche - mer du Nord ont pris une grande importance. Elles sont en rapport avec les routes méditerranéennes soit par le détroit de Gibraltar, soit par les isthmes gaulois (vallée de la Garonne, de la Loire et de la Seine, soit par l’axe Rhône-Rhin.
C’est d’ailleurs là un problème presque insoluble pour l’étude de l’expansion des produits méditerranéens en Gaule : quand nous trouvons, par exemple, une amphore vinaire italienne dans un pays de la Loire moyenne, y est-elle venue par l’Océan et la Loire inférieure, ou par le Rhône et, après un court portage, la Loire supérieure?

De toute manière l’importance des ports de l’Atlantique nous atteste celle la navigation océanique qui reliait la péninsule Ibérique aux grands estuaires gaulois et aux îles britanniques. Cependant un problème là encore reste peu clair. Les études de R. Dion ont montré les difficultés qui existaient pour la navigation antique pour passer de l’océan Atlantique dans la Manche*, et comme le périple de la Bretagne est dépeint comme une véritable expédition, devons-nous considérer qu’il y avait deux domaines de navigation presque totalement isolés l’un de l’autre. Rien ne permet de l’affirmer, ni de le nier.

*R. Dion, Itinéraires maritimes occidentaux dans l’Antiquité. Bull. de l’association des Géographes français, n° 243-244, 1954, p. 128-135.

La marine dans l’Antiquité, Jean Rougé, Collection SUP, 1975. p 172-173 et 201.

Le périple de Pythéas
Pour illustrer le plausible voyage d’Himilcon, une reprise "du bon lien qui fait du bien" sur Pythéas (déjà présenté par Muskull) :

http://infog.free.fr/Pytheas/fla2/index.html

sur le fil Les îles au nord du monde... :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... =6564#6564

e. :lol: (Ohiiooo!!, ça « soukait » ferme déjà à l’époque...)
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Messagede gérard » Jeu 02 Juin, 2005 17:57

Citation:
La mine d’étain d’Abbaretz

Le sommet du terril formé par l’accumulation des déchets stériles sortis de la « mine » d’étain domine du haut de ses 80 mètres au-dessus du sol un paysage varié de plaine cultivée.
Ce site est un véritable témoin de l’activité industrielle. En effet dès la fin du Néolithique, on y exploite, à la surface du sol, la cassitérite : principal minerai dont on extrait l’étain-métal. A cette époque, on l’utilise pour la fabrication du bronze.
Vers 150 avant JC, une tribu celte (Vénète ou Picton) extrait le métal sur une longueur de 10 km environ : minerai vendu aux Carthaginois et aux Grecs. Après la conquête romaine par Jules César, le site minier, placé sous la protection d’un camp militaire, devient l’une des plus importantes sources d’étain du monde antique permettant la fabrication de 6 à 9000 tonnes de bronze jusqu’au 3 ème siècle de notre ère. Elle reste ensuite en sommeil pendant quinze siècles.

Davy signale le 27 juin 1882 la découverte de ce minerai au Bois Vert : « isolé par moi de la gangue quartzique qui le renferme ; il est brun, cristallin, sa densité dépasse 6, au chalumeau, avec addition de soude et au fer de réduction, il donne un métal blanc d’argent.
A tous ces caractères, il est facile de reconnaître la cassitérite. Le filon de quartz blanc renferme en outre du mica blanc, de la tourmaline et un minerai fortement altéré, trace probable du mispickel qui accompagne toujours l’étain » […]

http://www.musee-bretagne.fr/francais/m ... etin47.htm

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Curieux, tout de même, ces attributions aux Vénètes ou aux Pictons:

on est en plein territoite namnète!

gg
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