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Les unités "bretonnes" dans la Notitia Dignitatum

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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7 messages • Page 1 sur 1

Les unités "bretonnes" dans la Notitia Dignitatum

Messagede Agraes » Dim 26 Oct, 2008 21:22

Une autre synthèse pour le forum de l'antiquité tardive, concernant les unités militaires pouvant être identifiées comme d'origine insulaire dans la Notitia Dignitatum, répertoriant l'ensemble des troupes et offices de l'empire vers 400.
http://magister.olympe-network.com/foru ... f=39&t=242

LES UNITES "BRETONNES" DANS LA NOTITIA DIGNITATUM

Avant-propos
Les noms ethniques de la Notitia Dignitatum (document de la fin du IVe siècle/début du Ve) permettent d'identifier une partie des unités comme étant d'origine bretonne ou gaélique, il en reste que pour beaucoup d'autres nous n'avons pas d'idée du recrutement d'origine.
La synthèse qui suit a pour but de répertorier ces différentes unités, celles explicitement bretonnes, mais aussi d'autres qui ont pu être composées de Bretons.

Les Bretons des franges occidentales de l'île, les plus faiblement romanisés, constituaient probablement d'excellentes recrues, fières de leur appartenance à l'empire mais toujours forts de leur vertu guerrière. Rome toléra d'ailleurs - les encourageant même peut être - les royautés locales du futur Pays de Galles ou des Dumnonii à rester armées pour assurer leurs défenses contre les barbares irlandais.
Immédiatement au nord du mur d'Hadrien, on trouvait plusieurs tribus bretonnes alliées à l'empire. Si la région entre les murs d'Hadrien et d'Antonin n'était officiellement plus sous contrôle romain, les territoires des Damnonii, Selgovae, Votadini et autres étaient probablement à certaines époques des royaumes clients de Rome, états tampons contre les incursions des Pictes. L'état major romain pouvait y recruter ses exploratores ou éclaireurs.
Enfin, de nombreux Gaéls s'installèrent dans l'antiquité tardive en Britannia. S'ils étaient souvent hostiles, certaines de leurs dynasties comme celle des rois du Dyfed devinrent des alliés de Rome.
A ces recrues potentielles, on doit ajouter les citoyens de la Bretagne romaine, bien sur eux aussi susceptibles d'être enrôlés.

I - Les troupes bretonnes dans le diocèse des Bretagnes

Une bonne partie des troupes stationnées en Bretagne insulaire, même si provenant d'autres régions de l'empire, ont du voir leurs rangs composés de Bretons à un moment ou à un autre de leur histoire. Ces troupes furent successivement retirées de l'île par Maximus Magnus, Stilicho et Constantin III, même si une petite partie d'entre elles restèrent peut-être en arrière après 407. La Notitia Dignitatum, nous donne l'état de ces forces vers 400, soit après l'usurpation de Maxime et avant celle de Constantin III, et probablement avant que Stilicho ramène plusieurs de ces légions sur le continent, mais les difficultés du document ne permettant pas de déterminer lesquelles avec précision.
On trouve trois commandements en Britannia, à savoir deux comtes et un duc.
A noter qu'on connaît mal les troupes assignées à la défense du littoral occidental, et leur commandement, même si les fortifications (comme Caerwent ou Caernarfon) sont bien existantes.

1) Comes Britanniarum
Le Comes Britanniarum commandait aux Comitatenses, l'armée mobile.
Pour mémoire, on retrouve sous ses ordres :
Victores iuniores Britanniciani
Primani iuniores
Secundani iuniores
Equites catafractarii iuniores
Equites scutarii Aureliaci
Equites Honoriani seniores
Equites stablesiani
Equites Syri
Equites Taifali


Au moins deux de ces unités peuvent être identifiés comme à recrutement breton :

Victores iuniores Britanniciani
Parfois identifiés comme les Victores iuniores que l'on retrouve en Espagne.

Image
Secundani iuniores
L'hypothèse la plus populaire voudrait qu'il s'agisse de la Secunda Britannica que l'on retrouve sous les ordres du Magister equitum per Gallias.
On en reparlera plus loin.

2) Comes litoris Saxonici per Britanniam
Un autre comte (?) avait la charge des troupes stationnées dans la série de forts assurant la défense du litus saxonicum.

On retrouve sous son commandement des troupes de limitanei :
Praepositus numeri Fortensium
Praepositus militum Tungrecanorum
Praepositus numeri Turnacensium
Praepositus equitum Dalmatarum Branodunensium
Praepositus equitum stablesianorum Gariannonensium
Tribunus cohortis primae Baetasiorum
Praefectus legionis secundae Augustae
Praepositus numeri Abulcorum
Praepositus numeri exploratorum


Certaines de ses unités sont peut être les mêmes que mentionnés sous le commandement du Comes Britanniarum, à savoir la Secunda Augusta stationnée à Rutupiae/Richborough dans le Kent. Elle est connue dès le haut empire comme Legio II Augusta Britannica et aurait donné naissance à plusieurs unités au bas empire.

Les exploratores en qualité d'éclaireurs seraient plutôt des indigènes.

Les Abulci stationnés à Anderita/Pevensey portent un nom d'origine brittonique, dérivé de *bulc, brèche, ou entaille, que l'on retrouve d'ailleurs dans le nom de l'épée mythique d'Arthur, Caledfwlch en Gallois, "dure entaille". On les retrouve aussi sur le continent, Anderita étant probablement leur centre de recrutement.

3) Dux Britanniarum
Le dux commandait aux unités limitanei stationnées dans le nord de la Bretagne, notamment sur le mur d'Hadrien. Certaines unités sont là encore peut être les mêmes que d'autres sous les ordres des deux comes, ce n'est pas clair.

Les préfectures :
Praefectus legionis sextae
Praefectus equitum Dalmatarum
Praefectus equitum Crispianorum
Praefectus equitum catafractariorum
Praefectus numeri barcariorum Tigrisiensium
Praefectus numeri Nerviorum Dictensium
Praefectus numeri vigilum
Praefectus numeri exploratorum
Praefectus numeri directorum

Praefectus numeri defensorum
Praefectus numeri Solensium
Praefectus numeri Pacensium
Praefectus numeri Longovicanorum
Praefectus numeri supervenientium Petueriensium


Les tribuns et préfets du mur :
Tribunus cohortis quartae Lingonum
Tribunus cohortis primae Cornoviorum
Praefectus alae primae Asturum
Tribunus cohortis primae Frixagorum
Praefectus alae Sabinianae
Praefectus alae secundae Asturum
Tribunus cohortis primae Batavorum
Tribunus cohortis primae Tungrorum
Tribunus cohortis quartae Gallorum
Tribunus cohortis primae Asturum
Tribunus cohortis secundae Dalmatarum
Tribunus cohortis primae Aeliae Dacorum
Praefectus alae Petrianae
Praefectus numeri Maurorum Aurelianorum
Tribunus cohortis secundae Lingonum
Tribunus cohortis primae Hispanorum
Tribunus cohortis secundae Thracum
Tribunus cohortis primae Aeliae classicae
Tribunus cohortis primae Morinorum
Tribunus cohortis tertiae Nerviorum
Cuneus Sarmatarum (no officer listed)
Praefectus alae primae Herculeae
Tribunus cohortis sextae Nerviorum


Les exploratores, directores, vigiles sont des unités d'éclaireurs, et donc très probablement à recrutement indigène : peut-être des hommes provenant des tribus bretonnes alliées à Rome comme les Votadini.
Les Superventores Petuarienses proviennent du fort de Petuaria, défendant l'estuaire de l'Humber. Il s'agît peut-être de troupes de marine chargés de repousser les raids des pirates pictes et germaniques et de surveiller la côte du Yorkshire actuel.

La Cohors Prima Cornoviorum était recrutée chez les Cornovii de la région de Wroxeter/Viroconium, centre de pouvoir d'ailleurs très important à la période sub-romaine, capitale du royaume du Powys ou de Pengwern.

II - Les troupes bretonnes sur le continent

Des unités à recrutement insulaire étaient naturellement affectées ailleurs dans l'empire, et suite à l'usurpation de Maxime les soldats qui débarquèrent avec lui en 383 ne revinrent jamais dans l'île. Des problèmes dans les révisions de la Notitia font qu'on rencontre certaines unités à la fois en Bretagne et sur le continent.

1) Dux tractus Armoricani et Nervicani
La tradition veut que les Bretons de l'armée de Maxime furent installés dans le nord de la Gaule. Ils y auraient renforcé le dispositif de défense du tractus armoricanus. Cependant, mis à part peut-être les Superventores de Nantes si l'on les considère comme liés aux Superventores Petuarienses que l'on a rencontré en Bretagne, aucune des unités ne peut être déterminée comme bretonne. Certes, il est fort possible que des Bretons aient été recrutés par la suite au sein de ces unités après leur installation en Armorique. Les unités armoricaines, des limitanei en charge de la défense des côtes gauloises contre les pirates germaniques et irlandais, semblent avoir été retirées de leurs garnisons et promues au statut de pseudocomitatenses, rejoignant l'armée de manœuvre. On peut supposer que des Bretons reprirent leurs postes, comme l'indique l'occupation continue de forts du tractus comme Alet ou le Coz-Yaudet, du IVe au VIe siècle.
On retrouve aussi des colonies à l'intérieur des terres attribuables à des lètes germaniques mais aussi probablement aux Bretons pour la civitas des Ossismes, dès la fin du IIIe siècle. Ces établissements ne sont pas répertories dans la Notitia Dignitatum. Ils permettaient probablement de compléter le système de défense du tractus armoricanus, et de réserves de recrutement.

On citera pour mémoire les troupes du dux du tractus armoricain :

Tribunus cohortis primae novae Armoricanae
Praefectus militum Carronensium
Praefectus militum Maurorum Benetorum
Praefectus militum Maurorum Osismiacorum
Praefectus militum superventorum
Praefectus militum Martensium
Praefectus militum primae Flaviae
Praefectus militum Ursariensium
Praefectus militum Dalmatarum
Praefectus militum Grannonensium


2) Magister equitum per Gallias
Comme évoqué précédemment on retrouve sous ses ordres les unités du tractus armoricanus. Il commande à des unités de cavalerie et d'infanterie.
Voici les troupes identifiables comme bretonnes.

Image
Britones - Auxilia Palatina
Le nom ethnique est évident.

Image
Atecotti Honoriani seniores - Auxilia Palatina
Les Atecotti ne sont pas "bretons" à proprement parler, mais probablement irlandais. Léon Fleuriot les faisait venir du nord de la Bretagne, et explique leur nom par un celtique *Ate (préfixe d'intensité) et *Cot, en breton coz, dans le sens de "vieux", "ancien" ; ce qui donne les "très anciens".
Les théories plus récentes en font des Irlandais, et explique leur nom par une latinisation d'un gaélique Aitheachtuatha, "tribu payant tribut". Le sens de ce terme est proche de celui de Deisi, "vassaux", qui désignent des tribus soumises et considérées comme inférieures par les autres Gaéls. Des Deisi, expulsés d'Irlande, s'installèrent ainsi dans le sud du Pays de Galles et s'allièrent par la suite aux Romains de Maximus Magnus.
C'est probablement un phénomène similaire qui poussa les Atecotti à la piraterie, chassés suite aux événements politiques irlandais. On les retrouve impliqués dans la série d'attaques contre la Bretagne, aux côtés des Pictes et des autres Scotti.
Il s'agit donc plutôt d'un terme générique désignant un certain type de tribu plutôt qu'une tribu en particulier, et certains d'entre eux étaient peut-être installés en Britannia, dont les Deisi du Dyfed.
Il peut s'agir de prisonniers de guerre ou deditices, mais aussi de barbares ayant cherché emploi auprès de Rome. La tradition irlandaise parle ainsi de l'une des versions de la mort du haut-roi Niall Noigiallach, tué dans les Alpes en combattant pour les Romains, après avoir passé de longues années à se battre contre eux en Britannia.

On retrouve des Scotti, ou Irlandais, dans les écrits de Saint-Jérôme qui les aurait rencontré aux abords de Trèves, au IVe siècle, et leur prête une réputation de sauvagerie et même de cannibalisme. Il s'agit peut être d'une des unités d'Atecotti :

Que vous dirai-je des autres nations, puisque moi-même, étant encore jeune, j’ai vu des Scotti dans la Gaule, qui, pouvant se nourrir de porcs et d’autres animaux dans les forêts, aimaient mieux couper les fesses des jeunes garçons, et les tétons des jeunes filles! C’étaient pour eux les mets les plus friands.
Saint-Jérôme, Lettres.

Image
Atecotti iuniores Gallicani - Auxilia Palatina
Ces Atecotti sont dits Gallicani, peut-être parce que issus d'une communauté installée en Gaule ?

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Secundani Britones ou Secunda Britannica - Legio Comitatenses
Détaillons maintenant un peu l'historique de la Secunda Britannica que nous avons déjà rencontré en Bretagne. Elle semble issue de la fragmentation de la Legio II Augusta Britannica que l'on retrouve à Brittenheim ou Bretzenheim, villa Britannica près de Mayence au haut empire.
Elle était notamment basée à Rutupis (Richborough) sur le litus saxonicum, et il est intéressant de noter que l'usurpateur Maxime est qualifié par Orose de Rutupinus latro.
A noter que la vie de saint Dalmas mentionne une Legio Britannica vers 533 dans la région d'Orléans, peut être une survivance de cette unité d'après Léon Fleuriot.

Image
Praesidienses - Legio Comitatenses
Unité probablement nommée d'après le fort de Praesidium dans le nord de la Bretagne insulaire, passée sur le continent avec Maxime ou Stilicho.

Anderetiani - Legio Pseudocomitatenses
Leur nom évoque irrésistiblement celui du fort d'Anderita/Pevensey sur littoral saxon, peut être y était ils recrutés à l'instar des Abulci, mais il peut aussi être expliqué selon Léon Fleuriot par un préfixe intensif *ante- et un radical *ret, "course", ce seraient donc les "super-coureurs".
Ils auraient servi le Dux Mogontiacensis (en Germanie) avant de rejoindre l'armée de campagne.
On retrouve également une classis Anderetianorum sur la Seine, et on connaît entre autres par Végèce la valeur des marins bretons dans la flotte romaine.

Abulci - Legio Pseudocomitatenses
On a déjà rencontré le numerus Abulcorum à Anderita/Pevensey sur le litus saxonicum et leur centre de recrutement, et par ailleurs expliqué leur nom, bien brittonique.

A noter que les Exploratores et les Defensores seniores sont aussi pour certains des troupes venus de Bretagne (entre autres).

3) Comes Hispenias
Des différentes unités sous les ordres du Magister Peditum, on retrouve sous le commandement du comes Hispenias :

Image
Invicti iuniores Britones - Auxilia Palatina

Image
Exculcatores iuniores Britanniciani - Auxilia Palatina
Ces derniers sont mentionnés seulement comme Exculcatores iuniores pour l'Ibérie mais on peut penser qu'il s'agit de la même unité.

4) Comes Illyricum & Magister Militum per Illyricum
L'Illyrie vu en 388 la défaite de Maximus Magnus contre Théodose, empereur d'Orient, et certaines des troupes de l'usurpateur semblent avoir été affectées dans la province dès lors.

Image
Seguntienses - Auxilia Palatina
Cette unité formait vraisemblablement le fer de lance de l'armée de Maxime. Ils venaient sans doute du fort de Segontium, actuellement Caernarvon dans le nord du Pays de Galles. La tradition brittonique fait partir l'armée de Maxime, ou plutôt Macsen Wledig tel qu'il est désigné chez les Gallois, de cette région.

Image
Latini - Auxilia Palatina
Soazick Kerneis évoque à leur sujet une possible corruption du nom des Liathain, Deisi irlandais installés dans le Dyfed et alliés de Maxime. Il s'agît donc peut-être d'insulaires, aucune certitude à leur sujet.

Sous les ordres du Magister Militum per Illyricum dans la Pars Orientem on retrouve :

Image
Britones seniores - Legio Palatina
Leur nom mentionne explicitement leur origine.

Image
Atecotti - Auxilia Palatina
Leur nom et origine ont été explicités ci-dessus.

4) Magister Peditum per Italia
On retrouve en Italie :

Image
Atecotti Honoriani iuniores - Auxilia Palatina
Leur nom et origine a été expliquée précédemment.

Image
Sabini - Auxilia Palatina
Selon Soazick Kerneis, peut être une corruption d'un original Sabrini, désignant des Bretons du bord de la Severn.

III - Les Bretons dans la Pars Orientem

On retrouve plusieurs unités bretonnes en Orient. Il est possible que certaines d'entre elles soient d'anciennes troupes de Maxime, envoyées au loin suite à leur soutien envers l'usurpateur.

Ala quarta Britonum
Mentionnés sous le commandement du Dux Thebaidos en Egypte.

Les unités stationnées en Illyrie ont déjà été mentionnées.

SOURCES :
http://www.ne.jp/asahi/luke/ueda-sarson ... terns.html
Les Origines de la Bretagne, Léon Fleuriot.
Les Celtiques: servitude et grandeur des auxiliaires bretons sous l'Empire Romain, Soazick Kerneis (voir la fiche de lecture : http://magister.olympe-network.com/foru ... f=39&t=167)




Benjamin Franckaert
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Letavia - Troupe de reconstitution des Bretons armoricains aux alentours de l'an 500.

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Messagede ejds » Dim 09 Nov, 2008 10:30

Un historique sur les régiments auxiliaires romains, et que les peuples assujettis à Rome, les socii, devaient fournir. Quelques informations complémentaires sur l'accueil des troupes auxiliaires à cheval ou à pied dans les camps romains (castra), puis dans la protection des limites fortifiées de l'Empire (limes) permettent de mieux connaître cet impressionnant et complexe dispositif militaire, mosaïsme de peuples, brassage de coutumes et de religions, qui allait perdurer pendant quelques siècles pour imposer et tenter de maintenir la paix romaine.

Les importants fondements ont étaient décisifs plus particulièrement avant, pendant, puis après la guerre civile entre Pompée et César qui note les curieux convois avec grands équipages des Gaulois.


CASTRA

Ce que l'on connaît du modèle de campement d'une armée romaine en campagne, constamment le même, disposé selon un plan arrêté, et qui a été repris dans les variantes d'illustrations :

A. Adam a écrit:Dans la partie inférieure du camp les troupes se rangeaient de la manière suivante : la cavalerie au milieu ; des deux côtés, les triarii, les principes, les hastati ; près d'eux, des deux côtés, étaient placées la cavalerie et l'infanterie des alliés : suivant un usage remarquable, on distribuait toujours ces troupes de manières qu'elles fussent séparées les unes des autres pour prévenir les conspirations que leur rassemblement aurait pu faire éclater (ne quid novoe rei molirentur).


ANTIQUITES ROMAINES, ou tableau des mœurs, usages et institutions des Romains ; par Alexandre Adam, Chez Verdière, 1826. Seconde édition, Tome second, p. 161.

Image------ Image
Histoire sommaire de l'Antiquité, G. ------- La civilisation antique, A. Amman et E.-C.
Ducoudray, Hachette & Cie, 1905, p. 237.--.--Coutant, Librairie Fernand Nathan, 1908, p. 177.


Image---Image

9 – Un camp romain. Forum : emplacement où le général réunit ---- Dictionnaire latin de poche, Librairie Générale
les troupes pour les haranguer. Augurale : emplacement où le------ Française, 2000, p. XXI.
général prend les auspices. Quaestorium : tente du questeur,
magistrat financier qui accompagne l'armée.
Rome et les débuts du Moyen Age, Librairie Armand Collin,
1964, p. 21.


Les Auxilia, ou troupes auxiliaires, sont recrutées parmi les non-citoyens, à quelques exceptions près, jusqu'à l'Édit de Caracalla en 212. Elles comprennent diverses unités de taille réduite, rassemblant environ 500 hommes (quingenaria) ou 1000 hommes (millaria) :
-----. Alae, ailes composées de cavaliers (equitatae), qui, occupant les ailes de l'armée, et que l'on appelait pour cette raison évidente (Tite-Live, XXIX, 21 ; Gell., XVI, 4.).
-----. Cohors ou corps d'infanterie formées de fantassins.
-----. Cohors equitatae, unités mixtes associant fantassins et cavaliers ou désigne aussi des détachements de cavalerie mais plus rarement (Pline, Ep. X. 107).
-----. Numeri ou corps de troupes supplétives recrutés parmi les contingents des alliés, roitelets ou peuples extérieurs à l'empire. Les troupes alliées avaient probablement à-peu-près les mêmes armes et les mêmes sous-officiers que les légions romaines. Les recrutements se font en application de traités conclus avec les chefs autochtones, avec conservation de leurs caractères nationaux, combat avec leurs tenues et armement traditionnel, pratiques et tactiques éprouvées. Ces soldats, naturellement exclus de la cité romaine sont classés dans la catégorie des deditices, anciens barbari devenus peregrini et ayant résisté les armes à la main.
-----. Vexillarii, troupes, dont les hommes prélevés sur des unités permanentes, sont regroupées le temps d'un objectif militaire ou mission spécifique (maintien de l'ordre, travaux publics... ) et sous le même étendard ou drapeau (vexillum).

Les unités auxiliaires assistent les légions ou peuvent être employées isolément. Sur le plan tactique, les auxilia n'ont qu'un rôle secondaire d'appoint. Alae et cohors sont jointes à une légion pour éclairer sa marche, protéger ses flancs et ses arrières, formant ainsi une armée dont le légat ou général commandeur de légion assume le mouvement d'ensemble.


LIMES

-------Image
The story of Greece and Rome, by J. C. and H. G. Robertson, J. M. Dent Sons Ltd, 1928, p. 293.

Toutefois, au IVè siècle ap. J.-C., leur rôle dans la surveillance des vastes étendues et frontières naturelles ou construites est important, en Bretagne par exemple où, effectivement, aucune légion n'est en contact direct avec le Mur d'Hadrien, mais bien en retrait.

Malheureusement, à la différence des légions, la liste complète des auxilia ne peut être établie avec certitude pour une époque donnée. On en ignore bien souvent l'effectif total, leurs dates de création ou de dissolution, les lieux et la durée de leur engagement et par manque de textes, de documentations militaires ou de stèles, célébrant leurs passages ou leurs victoires, que l'on connaît leurs affectations et leurs cantonnements.

La Notitia Digniatum permet de se faire une idée des troupes auxiliaires engagées particulièrement par provinces et déploiement. Ainsi, les troupes auxiliaires engagées en Afrique du Nord.

La dénomination d'une unité, ala ou cohors, comprend un numéro d'ordre, parfois le nom de l'empereur qui l'a créé, et en complément un nom qui fait le plus souvent référence à un peuple qui le composait ou fournissait, au moins à l'origine, le recrutement sur une base ethnique ou provinciale. Aussi, le nombre, les titres et récompenses.

Par exemple, l'Ala I Flavia Augusta Britannica milliaria civium Romanorum bis torquata ob virtute, Aile I de la Flavia Augusta brittanique, composée de mille hommes, citoyens romains, deux fois récompensés de torques. La citoyenneté romaine était accordée à ceux qui avait combattu pour l'Empire.

Cette unité d'élite dont on en retrouvera les traces en Pannonia Inferior et Superior, en Dacia, puis séjournant en Mauritania entre 148-150. Le corps de vexillatio brittones, était probablement engagé pour contrôler les mouvements rapides des populations nomades. Une stèle indique : Amelius Nectoreca, centurion des vexillaires de Bretagne qui sert en campagne à Volubilisis, a érigé (l'autel), à ses frais, et l'a dédié à Invictius.

A ce sujet, la présence romaine en Afrique du nord a été particulièrement active au deuxième siècle av. J.-C. Sous Auguste, la Legio III Augusta, était l'unique légion romaine chargée de surveiller le plus vieux limes : la défense de l'Afrique du nord romaine, aux frontières par endroits constituée de montagnes de l'Atlas et de déserts jusqu'au bord du Nil.

LE PLUS VIEUX LIMES : LA DÉFENSE DE L'AFRIQUE ROMAINE

Philippe RICHARDOT

http://www.stratisc.org/rihm_76_Richardotwps.html

La Maurétanie césarienne n'avait pas de légion en permanence mais des détachements occasionnels. Elle était surtout gardée par des troupes auxiliaires connues de façon abondante à partir de la dynastie des Sévères au début du IIIe siècle. Un diplôme militaire de 107, trouvé à Césarée, capitale de la province, énumère les troupes de Maurétanie, trois ailes et dix cohortes :

- ailes :
- Ire Nervienne Auguste Fidèle,
- IIe des Thraces Auguste,
- des Parthes ;

- cohortes :
- Ire Auguste Nervienne Rapide,
- Ire des Corses citoyens romains,
- Ire des Pannoniens,
- Ire des Nuiritains,
- Ire Flavienne des Musulames,
- Ire Flavienne des Espagnols,
- IIe des Bretons,
- IIe des Breuques,
- IIe des Gaulois,
- IVe des Sycambres.

Plus de la moitié des unités sont espagnoles ou gauloises. Il était facile Pour l'Empire de faire transiter des renforts par le détroit séparant la Tingitane de l'Espagne. Volubilis, à l'intérieur des terres, est entourée par un périmètre de sécurité de 60 km de diamètre. Au sud, le camp de Tocolosida abritait deux ailes (Gaulois et Syriens Hamiens). A l'ouest, le fort de Sidi Moussa était occupé par une cohorte de Parthes. Au nord, plus menacé semble-t-il, trois forts ont été identifiés : celui d'Ain Schkor occupé par la cohorte des Asturiens et Galiciens du Ier siècle jusque sous Sévère Alexandre, puis par la IVe cohorte milliaire de Tongres ; un deuxième défendu par la Ire cohorte des Espagnols et une vexillation de Bretons ; puis un troisième comportant la IVe cohorte de Gaulois.

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Dernière édition par ejds le Dim 09 Nov, 2008 11:29, édité 1 fois.
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Messagede Marc'heg an Avel » Dim 09 Nov, 2008 11:04

Bravo à tous les deux.

Ca, c'est de l'Histoire, avec un grand H.

JC Even :wink:
"Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".

Hugues de Saint-Victor.
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Messagede ejds » Dim 23 Nov, 2008 18:53

En passant, une drôle d’allusion de la présence des dolmens en Afrique du Nord et des Gaulois qui servaient dans les armées romaines, où la manière de revoir l'histoire : :)

algerie-dz.com a écrit: Luna --------------------21/09/2003, 21h41

Berbères, Gaulois et dolmens

http://www.algerie-dz.com/forums/archiv ... -5611.html

La recherche des origines aurait dû, semble-t-il, tirer un bénéfice plus sûr du développement de l’Archéologie en Afrique du Nord, et particulièrement de la fouille des monuments funéraires mégalithiques si nombreux en Algérie orientale et en Tunisie centrale. Hélas ! dans ce domaine, plus encore qu’ailleurs, les préjugés ethniques, voire nationaux, devaient engendrer les pires erreurs. Les dolmens nord-africains attirèrent très tôt l’attention des voyageurs européens. Shaw, dès le milieu du XVIIIe siècle, signalait ceux de Beni Messous près d’Alger. En 1833 le capitaine Rozet les décrit sous le nom de "monuments druidiques voisins de Sidi Ferruch". Le chirurgien Guyon fut le premier en 1846 à y entreprendre des fouilles. Dans le compte rendu très sérieux qu’il présenta à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres il écrit : "ils ont tout à fait l’aspect des monuments druidiques que j’ai vus à Saumur et sur d’autres points de la France. Aussi quelques archéologues les attribuent aux Gaulois qui servaient dans les armées romaines, mais on serait tout aussi autorisé à les rapporter aux Vandales…".

Le désir de retrouver, de part et d’autre de la Méditerranée, les mêmes faits archéologiques, expliquait et justifiait en quelque sorte la présence "celtique" puis française en Algérie. Cela paraît encore chez l’un des meilleurs archéologues et arabisants du Second Empire, L. Ch. Feraud qui commence ses recherches en 1860. Trois ans plus tard il entreprend, avec le paléontologue anglais Christy (celui-là même qui, avec E. Lartet, commençait l’exploration préhistorique de la vallée de la Vézère), les fouilles de la vaste nécropole mégalithique de Ras el Aïn Bou Merzoug, dans le voisinage de Constantine et acquiert la conviction que les dolmens sont les tombeaux des "Gallo-romains" établis en Afrique.

À cette époque héroïque de l’archéologie préhistorique tous les arguments, même les plus spécieux, étaient présentés pour affirmer l’origine celtique, donc française, des dolmens algériens. En 1862 paraissait, dans la série des célèbres Guides Joanne, l’itinéraire historique et descriptif de l’Algérie de L. Piesse. À la page 71 de cet opuscule on trouve une description sommaire des dolmens de Beni Messous attribués à une "légion armoricaine". "Cette hypothèse, ajoute L. Piesse, peut s’appuyer sur une inscription tumulaire trouvée à Aumale. On y lit qu’un nommé Gargilius, tribun, commandant des vexillaires et d’un corps indigène était aussi chef d’une cohorte bretonne, décurion d’Auzia et de Rusguniae en l’année 263 de l’ère chrétienne ... ". Or Gargilius Martialis avait, en réalité, commandé la première cohorte des Astyres dans la province de Bretagne (c’est-à-dire la Grande Bretagne) avant de venir en Afrique où il périt sous les coups des Bavares révoltés. On voit que les rapprochements proposés par L. Piesse n’étaient qu’une amusante suite de contresens.

A suivre :arrow:

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Messagede Viduernos » Sam 29 Nov, 2008 11:19

Superbe travail, félicitations, Agraes. :D
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Viduernos
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Messagede ejds » Mer 21 Jan, 2009 12:44

Concernant la dissolution et le rapatriement des unités auxiliaires "bretonnes", une période charnière décisive et étendue peut-être comprise lors du démantèlement et du départ définitif des troupes romaines de l’île de Bretagne en l'an 410, jusque vers l’an 476, date de la fin de l’Empire romain d’Occident.

tai_gong_wang, sur le fil Arthur, a écrit:De plus Gildas et Bède suggèrent que les Romains les ont formés dans ce but avant de partir. La résistance à l'envahisseur Saxon en est une preuve. Non ?

Agraes, sur le fil Arthur, a écrit:En lisant Gildas, on s'aperçoit que le péril majeur à partir de la fin du Ve siècle n'est pas irlandais ou picte, mais bel et bien saxon. Seuls les Saxons sont appelés barbares, sans doute parce que les seuls restés majoritairement païens à l'époque.

Durant le IIIè siècle, le péril que représentait les Saxons — ou plutôt la coalition de peuplades germaniques plus ou moins coordonnées et solidaires (Saxes, Angles, Jutes, Francs, Frisons, Bataves… ) —, dans la partie septentrionale de l’Empire romain était devenu considérable. La mer du Nord était en passe de devenir une « mer germanique », c’est-à-dire que particulièrement la puissance navale romaine, à peu près absente, s'illustrait par son inefficacité.

Les littoraux nord de l’île de Bretagne et de la Gaule seront renforcés successivement par les différents empereurs : Probus (v. 232-282), Dioclétien (v. 245-313) dont un officier, Caraucius en 286, obtiendra quelques victoires ; Constantin (272-337) proclamé empereur romain en 306 par les légions de Bretagne ; puis ses successeurs...

En 367, les Saxons qui, jusqu’ici ne menaient que des coups de main, attaquèrent en masse et vinrent ajouter leurs ravages à ceux de l’alliance des Irlandais, Pictes et des Scots, mais encore avec les troupes non romaines de la frontière qui désertèrent. Causant un désastre majeur : l’armée romaine fut défaite devant Londinium (Londres). En conséquence, le dispositif des côtes fut reconsidéré. Stilicon, nouveau maître de l’Occident renforcera à nouveau les dispositifs défensifs lors d’une inspection en 396.

On sait aussi qu’au moment de la rédaction de la Notitia dignitatum omnium Occidentis, les fortifications de ce limes maritime tiendront toujours et se retrouveront nommées (littus saxonicum ou litoris saxonici per Britanniam... ).

Coupé du continent après l'invasion germanique en Gaule en 406, l'île de Bretagne connut successivement trois usurpateurs en une période de temps très courte. Informés de cette incurie, les Saxons se ruèrent pour y créer progressivement un nouveau royaume. L'historien grec Zosime dans son Historia Nova, VI, 5, (d'après Patrick Galliou, "L'Armorique romaine", 1984) écrira alors :

— « Les barbares habitants au-delà du Rhin attaquèrent en masse de tous côtés, ce qui détermina les habitants de la Bretagne et certaines des nations de la Gaule à se révolter contre l'autorité romaine et à vivre indépendants, sans obéir plus longtemps aux lois romaines...
Les Bretons prirent les armes et, bravant les dangers pour assurer leur propre indépendance, libérèrent les cités des Barbares qui les menaçaient. De même, toute l'Armorique et d'autres provinces gauloises ayant imité les Bretons, se mirent en liberté, chassant les magistrats romains et établissant un gouvernement à leur guise
. »

Quant à la durée de cette organisation politique romaine, qui valut aux Brittons romanisés, le nom de « Brittons subromains » :

J.-Y. Marin a écrit:Les Romains à la mer, les Saxons à la guerre

IIIe-Ve siècles

Quelques vestiges de l’organisation politique romaine demeurèrent chez les Bretons en lutte contre les Saxons, comme le mentionne la Vita de saint Germain d’Auxerre qui se rendit dans l’île en 419. L'on apprend que les Saxons opèrent des razzias jusqu'aux portes de Londres. Lors d'une seconde visite entre 440 et 444, la situation semble encore plus précaire encore, et même la venue du saint ne redonne courage aux Bretons. De nombreux signes indiquent que c’est au milieu du Ve siècle que la décomposition de l’administration est consommée et que les derniers contacts avec le continent cessent définitivement pour les Bretons.


Vikings, Angles et Saxons, Jean-Yves Marin, Historia spécial n° 16, 1992, 144 pages, pp. 16-19.

Angus Konstam, dans son Atlas historique du monde celte, de préciser :

Angus Konstam a écrit:L’île de Bretagne vandalisée

On sait peu de choses des premières décennies post-romaines, les auteurs romains ne commentant plus les nouvelles politiques dans l’île. L’évêque saint Germain d’Auxerre rapporta deux visites qu’il fit dans l’île en 428-429 et en 445-446. Au cours de sa première visite, la vie semblait se poursuivre comme au temps des Romains. Puis la région fut gouvernée par un grand roi (superbus tyrannus) nommé Vortigern, ce qui signifie « chef suprême ». Élu en 445, il fit appel aux Saxons pour vaincre les Pictes et les Écossais. L’évêque prit part à une grande bataille (la victoire Alleluia). Pour saint Germain, il s’était agi d’une véritable lutte contre chrétiens et païens.

[…] Vers 450, les mercenaires jutes de Vortigen se mutinèrent. Les Jutes dévastèrent des régions du sud-est de l’île de Bretagne, et Vortigen dut faire appel à Hengist, un chef anglo-saxon. Pour le remercier il lui donna le contrôle du Kent. Bien que les Jutes aient été battus, les Saxons s’allièrent avec eux. Dans des annales celtes plus tardives, Vortigen apparaît comme une traître pour s’être rapproché de ses ennemis, mais les faits ne lui avaient pas laissé le choix.


Atlas historique du monde celte, Angus Konstam, Maxi-livres, 2002, 194, pages, p. 123.


Deux questionnements :

Au contraire des raids de piraterie plus ou moins massifs menés sur les côtes des mers du Nord, plusieurs troupes auxiliaires d'au-delà du Rhin (saxonnes, lètes franques, bataves… ), alliées à Rome, faisaient déjà partie intégrante de l'échiquier militaire dans l'Empire romain et étaient appelées sur le théâtre des conflits ou assuraient diverses tâches de pacification. Selon la Notitia dignitatum tam civilium quam militarium, in partibus Orientis (fin du IVè siècle), mais sans en préciser la durée de l’engagement, un corps saxon servait au Moyen-Orient dans les Limitanei – Alae XXXII. Dux Foenicis. Ala prima saxonum, aile de cavalerie servant auprès du duc de Phénicie (Liban) à Verofabula.

Première question

Diverses sources, plus ou moins fiables et précises, font état de troupes saxonnes qui furent d’abord "invitées" par les Romains dans l'île de Bretagne ; puis après leur départ en 410, durant les premières années ou décennies, pour lutter auprès des Bretons eux-mêmes pour lutter contre d’autres Saxons, Pictes et Scots venus d'Irlande… Qu'en est-il vraiment ? Par exemple sur le site suivant : :?

gjaldershorn.wikidot.com/ a écrit:La Conquête de Bretagne par les Anglo-Saxons

http://gjaldershorn.wikidot.com/la-conq ... glo-saxons

les Romains, alors maîtres de la Bretagne, proposent un foedus aux Saxons, leur attribuant, en échange de leurs services de mercenaires, les rivages est de l'actuelle Angleterre.

Deuxième question

Qu'elle est l'incidence sur la démobilisation et le désarmement probables des troupes auxiliaires saxonnes, mais surtout bretonnes, dans l'armée romaine ? Il s'avère que certaines troupes étaient très attachées à leurs officiers supérieurs avec qui ils avaient fait leurs preuves et n'hésitaient pas un seul instant à leur obéir et les servir dans leurs ambitions et gloires éphémères. :?

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Messagede Agraes » Dim 25 Jan, 2009 14:17

Diverses sources, plus ou moins fiables et précises, font état de troupes saxonnes qui furent d’abord "invitées" par les Romains dans l'île de Bretagne ; puis après leur départ en 410, durant les premières années ou décennies, pour lutter auprès des Bretons eux-mêmes pour lutter contre d’autres Saxons, Pictes et Scots venus d'Irlande… Qu'en est-il vraiment ?


On a notion de troupes germaniques servant dans l'armée des Bretagnes, notamment des Alamans qui épaulèrent la montée au pouvoir de Constantin Ier, ce donc bien avant 410.
Mais à ma connaissance pas de foedus avec les Saxons à l'époque romaine à proprement parler. Il a été suggéré que le litus saxonicum portait un tel nom parce que défendu par des troupes saxonnes, et non construit pour repousser les pirates saxons. Le rôle réel de cette structure défensive est en tout cas beaucoup débattu de nos jours, même si on peut estimer qu'il fut pluriel...

Qu'elle est l'incidence sur la démobilisation et le désarmement probables des troupes auxiliaires saxonnes, mais surtout bretonnes, dans l'armée romaine ? Il s'avère que certaines troupes étaient très attachées à leurs officiers supérieurs avec qui ils avaient fait leurs preuves et n'hésitaient pas un seul instant à leur obéir et les servir dans leurs ambitions et gloires éphémères.


Faut il encore qu'il y ai eu démobilisation ! En Gaule toujours le célèbre témoignage de Procope montre que les unités assignées à la garde des frontières au moins se retournent vers de nouveaux maîtres, en l'occurrence les Armoricains et les Francs.

"Il se trouvait alors que les Arborykhes (Armoricains) étaient devenus les soldats des Romains. Les Germains (Francs), voulant faire des sujets de ces voisins qui avaient rejeté leur ancienne forme de gouvernement, les pillèrent d'abord, puis, poussés par l'amour de la guerre, marchèrent en masse contre eux. Les Arborykhes, montrant leur valeur et leur dévouement pour les Romains, se conduisirent en braves dans cette guerre et les Germains, n'ayant pu les vaincre par la force, voulurent s'en faire des amis et des parents par alliance. Ces propositions, les Arborykhes les accueillirent volontiers, car ils étaient chrétiens les uns et les autres : ainsi réunis en un seul peuple ils arrivèrent à un haut degré de puissance."

"D'autres soldats des Romains avaient été postés aux extrémités du pays des Galli pour les garder. Ces soldats, ne pouvant revenir vers Rome, et ne voulant cependant pas céder à leurs ennemis qui étaient ariens (les Wisigoths), se donnèrent, avec leurs étendards militaires et la terre qu'ils avaient longtemps gardée pour les Romains, aux Arborykhes et aux Germains. Ils transmirent à leurs descendants, qui aujourd'hui encore les gardent avec respect même en mon temps, toutes les coutumes de leurs pères qui furent ainsi préservées. Car même maintenant, on les reconnait clairement comme appartenant aux légions dont ils faisaient partie autrefois, et ils apportent leurs propres étendards quand ils arrivent au combat, observant toujours les lois de leurs pères. Ils gardent le costume des Romains, en tout jusqu'aux chaussures elles-mêmes."

Procope de Césarée, Bellum Gothicum, V, 12, 16-18.
http://letavia.canalblog.com
Letavia - Troupe de reconstitution des Bretons armoricains aux alentours de l'an 500.

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