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Encyclopédie Celtique

Atuatuques / Aduatuques

Les peuples Celtes
Nom latin:Atuatuci / Aduatuci
Nom grec:Ἀτουατικοί
Etymologie:Ceux qui prophétisent / pratiquent la divination / ceux d'Atuatuca
Localisation:Dans les actuelles provinces de Hainaut, Namur et Brabant wallon (Belgique)
Capitale:? (citadelle de Namur ou Thuin)

Atuatuques / Aduatuques - Peuple de Gaule belgique qui ne nous est connu que par de rares mentions dans l'antiquité. Ils furent mentionnés pour la première fois par César, sous la forme Atuatuci et ses différentes déclinaisons (Guerre des Gaules, I, 4 ; 16 ; 29 ; 31), mais aussi Aduatuci et ses différentes déclinaisons (Guerre des Gaules, V, 27 ; 38 ; 39 ; 56 ; VI, 2 ; 33). Ces dernières attestations expliquent la raison pour laquelle le nom de ce peuple, souvent francisé en "Atuatuques", l'est parfois également sous la forme "Aduatuques". Dion Cassius, quant à lui, a livré une version hellénisée de cet ethnonyme, Ἀτουατικοί (Histoire romaine, XXIX, 3). Sur le territoire des Éburons, voisins des Atuatuques, César a mentionné une ville dénommée Aduatuca (également francisée en Atuatuca), sans que nous ne puissions préciser la nature précise du rapport entretenu par cette ville, avec ce peuple. X. Delamarre (2003) propose d'y reconnaître un composé en *ad-uatu-, avec le préfixe intensif ad-, associé à -uatu- qui signifie "prophétie / divination". Selon cette hypothèse, les Atuatuques pourraient avoir été "ceux qui prophétisent / pratiquent la divination", ou encore "ceux d'Aduatuca" (donc "ceux du lieu où l'on prophétise / pratique la divination"). Cet ethnonyme, s'expliquant par le gaulois, doit être mis en perspective avec l'origine exogène que leur prête César. Faute d'information supplémentaire, il n'est guère possible de dire s'il s'agît d'un auto-ethnonyme (impliquant une origine celtique), d'un hétéro-ethnonyme postérieur à leur installation, ou d'un ethnonyme dérivant d'un toponyme. Leur territoire était voisin de celui des Éburons (César, Guerre des Gaules, V, 27 ; 38) et de celui des Nerviens (César, Guerre des Gaules, V, 38 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 3), ce qui invite à localiser ce peuple dans l'ouest de l'ancien diocèse de Liège (avant 1559), au niveau des archidiaconés de Hainaut et de Brabant (actuelles provinces de Hainaut, Namur et Brabant wallon). Leur principal oppidum, dont le nom ne nous est pas connu, est communément situé au niveau de la citadelle de Namur (Province de Namur). Depuis quelques années émerge cependant une nouvelle possibilité, consistant à l'identifier au niveau l'oppidum du Bois du Grand Bon Dieu, à Thuin (Province de Hainaut).

Selon la tradition rapportée par César, les Atuatuques seraient un peuple établi tardivement en Gaule belgique, postérieurement à l'installation des Germains cisrhénans, dans le cadre de l'invasion des Cimbres et des Teutons. Teutons et Cimbres s'attaquèrent aux peuples belges, qui leur opposèrent une vigoureuse résistance vers 103 av. J.-C., avant de diriger leur ardeurs sur le sud de la Gaule, pour les premiers (103-102 av. J.-C.), ou de franchir le Rhin pour gagner l'Italie, pour les seconds (103-101 av. J.-C.). C'est dans ce cadre fort imprécis que les barbares laissèrent un contingent de 6000 hommes en arrière, sur les bords du Rhin, avec pour mission de garder les troupeaux et les bagages des troupes en marche. Les Atuatuques seraient les descendants de ce contingent. Après s'être éloignés des bords du Rhin, ils se seraient taillés un territoire et fixés, là où César les rencontra quelques décennies plus tard (Guerre des Gaules, II, 29).

Peu avant la guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.), les Atuatuques exerçaient leur domination sur les Éburons, lesquels leurs versaient un tribut. César indique aussi que le roi Ambiorix et son frère (Catuvolcos ?), furent contraints par les Atuatuques de leur livrer comme otages leurs fils respectifs, lesquels étaient retenus dans les fers (Guerre des Gaules, V, 27). Ces éléments tendent à indiquer qu'un conflit, alors récent, aurait opposé ces deux peuples, à l'issue duquel les Atuatuques en seraient sortis victorieux.

Par le jeu des alliances (ou des liens de dépendance), au cours de l'été 57 av. J.-C., les Atuatuques ont pris part au soulèvement des peuples belges et mobilisèrent pour l'occasion une armée de 19000 hommes (Guerre des Gaules, II, 4). Ils quittèrent leurs villes et leurs forts et ce ne fut qu'après avoir mis leurs femmes et enfants à l'abri de marais, qu'ils se mirent en route, si bien qu'ils ne parvinrent à rejoindre le reste de la coalition belge qu'après la bataille de la Sambre (Guerre des Gaules, II, 16 ; 29). Lorsqu'ils apprirent la défaite de leurs alliés, ils comprirent que les Romains ne tarderaient par à les attaquer, si bien qu'ils regagnèrent promptement leur territoire et se replièrent sur un unique oppidum, bien fortifié et aisément défendable. Les Romains ne tardèrent pas à venir les y assiéger (César, Guerre des Gaules, II, 29-33 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 3). Après quelques tentatives de sorties, alors que les Romains s'appétaient à prendre la ville d'assaut, ils déléguèrent des représentants à César, afin de négocier leur reddition. Il tentèrent de se jouer des Romains en semblant répondre à leurs exigences, espérant que ces derniers dégarnissent leurs positions, pour pouvoir les attaquer par surprise. Leur stratagème échoua. 4000 hommes furent tués lors de l'assaut donné sur les retranchements romains, puis, le lendemain, les Romains prirent d'assaut leur oppidum. Ayant trahi les conditions de paix déterminées avec César, celui-ci fit vendre les 53000 Atuatuques réfugiés dans la ville à l'encan (César, Guerre des Gaules, II, 33 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 3). Au terme de ce conflit, les Atuatuques furent considérablement affaiblis. De plus, ils perdirent le bénéfice du tribut que leur versaient les Éburons, après que César en ait délivré ces derniers, suite au ralliement de leur roi, Ambiorix (Guerre des Gaules, V, 27).

En 54 av. J.-C., après le massacre des troupes des légats Lucius Aurunculeius Cotta et Quintus Titurius Sabinus par les Éburons, Ambiorix se rendit chez les Atuatuques avec sa cavalerie, suivi par son infanterie, pour les convaincre de se soulever à leurs côtés (Guerre des Gaules, V, 38). Les Atuatuques se laissèrent persuader et, aux côtés des Éburons, des Nerviens et de leurs clients, attaquèrent le camp de Cicéron, mais ne parvinrent pas à le prendre (V, 39-48). Ces trois peuples sortirent relativement indemnes de ce conflit, si bien qu'à la fin du même hiver, César les a mentionné parmi les peuples ayant participé au soulèvement des Trévires (automne 54 - printemps 53 av. J.-C.) (Guerre des Gaules, V, 56). Bien que César ne le précise pas, il est fort probable qu'à la suite de la mort d'Indutiomaros (début 53 av. J.-C.), à l'instar des Éburons et des Nerviens, les Atuatuques quittèrent le territoire des Rèmes et regagnèrent leurs foyers sans dommage (Guerre des Gaules, V, 58). Sans attendre, les Trévires renouvelèrent les pactes les unissant à leurs alliés (début 53 av. J.-C.). Dés lors, Éburons, Ménapes, Nerviens, Germains cisrhénans et Atuatuques entamèrent des préparatifs pour affronter - de concert - les Romains (Guerre des Gaules, VI, 2). Conscient de l'ampleur que pourrait prendre ce soulèvement et suspectant la défection de certains peuples de la Gaule celtique, César hâta ses préparatifs et tenta de les prendre de vitesse (fin de l'hiver 53 av. J.-C.). Les sources sont muettes quant aux conditions de la capitulation des Atuatuques, cependant trois épisodes des campagnes menées entre le printemps et l'automne 53 av J.-C. pourraient y correspondre :

Immédiatement après l'assemblée des Gaules de Lutèce (printemps 53 av J.-C.), César lança des expéditions contre les alliés des Éburons (Nerviens et Ménapes), secondé par les Atrébates. Les Atuatuques furent-ils subjugués en même temps que les autres ?

Il est tentant de croire que les Atuatuques quittèrent le territoire des Rèmes après la mort d'Indutiomaros (début 53 av. J.-C.), mais les sources n'en disent rien (Guerre des Gaules, V, 58). Cette absence pourrait laisser envisager qu'ils seraient restés auprès des Trévires et donc, que leurs troupes auraient pu être vaincues avec ces derniers, par Titus Labiénus (printemps 53 av. J.-C.) ?

La dernière mention connue des Atuatuques remonte à la campagne d'extermination menée contre les Éburons (été-automne 53 av. J.-C.). A cette occasion, César indique que les Romains et leurs alliés, ravagèrent le territoire des Éburons voisins de celui des Atuatuques. Le fait que les Atuatuques ne subirent pas ces ravages implique qu'ils étaient déjà vaincus, ou ont réussi à négocier une reddition.

Après la guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.), les Atuatuques ne furent plus jamais mentionnés. Selon toute vraisemblance, dans la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C., le territoire des Atuatuques et ceux des Germains cisrhénans furent amalgamés pour constituer la cité gallo-romaine des Tongres.


César, Guerre des Gaules, II, 4 : "César leur demanda quels étaient les peuples en armes, leur nombre et leurs forces militaires. Il apprit que la plupart des Belges étaient originaires de Germanie ; qu'ayant anciennement passé le Rhin, ils s'étaient fixés en Belgique, à cause de la fertilité du sol, et en avaient chassé les Gaulois qui l'habitaient avant eux ; que seuls, du temps de nos pères, quand les Teutons et les Cimbres eurent ravagé toute la Gaule, ils les avaient empêchés d'entrer sur leurs terres. Ce souvenir leur inspirait une haute opinion d'eux-mêmes et leur donnait de hautes prétentions militaires. Quant à leur nombre, les Rèmes avaient à ce sujet les données les plus certaines, en ce que, unis avec eux par le voisinage et les alliances, ils connaissaient le contingent que, dans l'assemblée générale des Belges, chaque peuple avait promis pour cette guerre. Les Bellovaques tenaient le premier rang parmi eux par leur courage, leur influence et leur population : ils pouvaient mettre cent mille hommes sous les armes : ils en avaient promis soixante mille d'élite et demandaient la direction de toute la guerre. Les Suessions, leurs voisins, possédaient un territoire très étendu et très fertile ; ils avaient eu pour roi, de notre temps encore, Diviciacos, le plus puissant chef de la Gaule, qui à une grande partie de ces régions joignait aussi l'empire de la Bretagne. Galba était maintenant leur roi, et le commandement lui avait été déféré d'un commun accord, à cause de son équité et de sa sagesse. Ils possédaient douze villes, et avaient promis cinquante mille hommes. Autant en donnaient les Nerviens, réputés les plus barbares d'entre ces peuples, et placés à l'extrémité de la Belgique ; les Atrébates en fournissaient quinze mille ; les Ambiens, dix mille ; les Morins, vingt-cinq mille ; les Ménapes, neuf mille ; les Calétes, dix mille ; les Véliocasses et les Viromandues le même nombre ; les Atuatuques, dix-neuf mille ; les Condruses, les Éburons, les Caeroesi et les Pémanes, compris sous la dénomination commune de Germains, devaient en envoyer quarante mille."

César, Guerre des Gaules, II, 16 : "Après trois jours de marche sur leur territoire, César apprit de ses prisonniers que la Sambre n'était pas à plus de dix milles de son camp, que les Nerviens étaient postés de l'autre côté de cette rivière, et y attendaient l'arrivée des Romains ; ils étaient réunis aux Atrébates et aux Viromandues, leurs voisins, auxquels ils avaient persuadé de partager les chances de cette guerre ; ils attendaient encore des Atuatuques, déjà en route, un renfort de troupes ; les femmes et tous ceux que leur âge rendait inutiles pour le combat avaient été rassemblés dans un lieu dont les marais défendaient l'accès à une armée."

César, Guerre des Gaules, II, 29 : "Les Atuatuques, dont il a été parlé plus haut, venaient avec toutes leurs troupes au secours des Nerviens ; dès qu'ils apprirent l'issue de la bataille, ils rebroussèrent chemin et retournèrent chez eux. Ayant abandonné leurs villes et leurs forts, ils se retirèrent avec tout ce qu'ils possédaient dans une seule place, admirablement fortifiée par la nature. Environnée sur tous les points de son enceinte par des rochers à pic et de profonds précipices, elle n'était accessible que d'un côté, par une pente douce, large d'environ deux cents pieds, et ils avaient pourvu à la défense de cet endroit au moyen d'une double muraille très élevée, en partie formée d'énormes quartiers de rocs et de poutres aiguisées. C'étaient des descendants de ces Cimbres et de ces Teutons, qui, marchant contre notre province et contre l'Italie, avaient laissé en deçà du Rhin les bagages qu'ils ne pouvaient transporter avec eux, en confiant la garde et la défense à six mille des leurs. Ceux-ci, après la défaite de leurs compagnons, avaient eu de longs démêlés avec les peuples voisins, attaquant et se défendant tour à tour ; et, après avoir fait la paix, ils s'étaient, d'un commun accord, fixés dans ces lieux."

César, Guerre des Gaules, V, 27 : "On envoie pour les entendre C. Arpinéius, chevalier romain, ami de Q. Titurius, et un espagnol nommé Q. Junius, qui avait déjà rempli près d'Ambiorix plusieurs missions de la part de César. Ambiorix leur parle ainsi : " II sait qu'il doit beaucoup à César pour les bienfaits qu'il en a reçus ; c'est par son intervention qu'il a été délivré du tribut qu'il payait jusqu'alors aux Atuatuques, ses voisins ; il lui doit également la liberté de son fils et du fils de son frère lesquels, envoyés comme otages aux Atuatuques, avaient été retenus dans la captivité et dans les fers. Aussi, n'est-ce ni de son avis, ni par sa volonté qu'on est venu assiéger le camp des Romains : la multitude l'y a contraint ; telle est en effet la nature de son autorité que la multitude n'a pas moins de pouvoir sur lui que lui sur elle. Au reste, son pays ne s'est porté à cette guerre que dans l'impuissance de résister au torrent de la conjuration gauloise : sa faiblesse le prouve suffisamment, car il n'est pas si dénué d'expérience qu'il se croie capable de vaincre le peuple romain avec ses seules forces ; mais il s'agit d'un projet commun à toute la Gaule. Ce même jour est fixé pour attaquer à la fois tous les quartiers de César, afin qu'une légion ne puisse venir au secours d'une autre légion ; il était bien difficile à des Gaulois de refuser leur concours à d'autres Gaulois, surtout dans une entreprise où il s'agissait de recouvrer la liberté commune. Après avoir satisfait à ses devoirs envers sa patrie, il a maintenant à remplir envers César ceux de la reconnaissance. II avertit, il supplie Titurius, au nom de l'hospitalité, de pourvoir à son salut et à celui de ses soldats. De nombreuses troupes de Germains ont passé le Rhin ; elles arriveront dans deux jours. C'est à nous, Romains, de décider si nous ne voulons pas, avant que les peuples voisins puissent en être informés, retirer les soldats de leurs quartiers, pour les joindre à ceux ou de Cicéron ou de Labiénus dont l'un est à la distance d'environ cinquante mille pas, et l'autre un peu plus éloigné. II promet, il fait le serment de nous livrer un libre passage sur ses terres ; en le faisant, il croit tout à la fois servir son pays, que notre départ soulagera, et reconnaître les bienfaits de César ". Après ce discours, Ambiorix se retira."

César, Guerre des Gaules, V, 38 : "Enflé de cette victoire, Ambiorix se rend aussitôt avec sa cavalerie chez les Atuatuques, peuple voisin de ses états, et marche jour et nuit, après avoir ordonné à son infanterie de le suivre. Il leur annonce sa victoire, les excite à se soulever, passe le lendemain chez les Nerviens et les exhorte à ne pas perdre l'occasion de s'affranchir à jamais et de se venger sur les Romains des injures qu'ils en ont reçues ; il leur représente que deux lieutenants ont été tués et qu'une grande partie de l'armée romaine a péri ; qu'il ne sera pas difficile de détruire, en l'attaquant subitement, la légion qui hiverne chez eux avec Cicéron ; il leur offre son aide pour cette entreprise". Les Nerviens sont aisément persuadés par ce discours."

César, Guerre des Gaules, V, 39 : "Ayant donc sur-le-champ envoyé des courriers aux Ceutrons, aux Grudii, aux Lévaques, aux Pleumoxii, aux Geidumnes, peuples qui sont tous dans leur dépendance, ils rassemblent le plus de troupes qu'ils peuvent ; et volent à l'improviste aux quartiers de Cicéron, avant que le bruit de la mort de Titurius soit parvenu jusqu'à lui. Il arriva, ce qui était inévitable, que quelques soldats occupés à faire du bois pour les fascines, et répandus dans les forêts, furent séparés de leur corps par la soudaine irruption des cavaliers ennemis et enveloppés de toutes parts. Un nombre considérable d'Éburons, de Nerviens, d'Atuatuques ainsi que leurs alliés et auxiliaires, viennent ensuite attaquer la légion. Nos soldats courent sur-le-champ aux armes et bordent le retranchement. Ils eurent ce jour-là beaucoup de peine à résister à des ennemis qui avaient mis tout leur espoir dans la promptitude de leur attaque, et qui se flattaient, en remportant cette victoire, d'être désormais invincibles."

César, Guerre des Gaules, V, 56 : "Dès qu'il vit qu'on se ralliait à lui, que d'un côté les Sénons et les Carnutes étaient engagés par le souvenir de leur crime ; que de l'autre, les Nerviens et les Atuatuques se préparaient à la guerre, et qu'une foule de volontaires se réuniraient à lui sitôt qu'il aurait franchi les limites de son territoire, il convoqua un conseil armé, selon l'usage des Gaulois au commencement d'une guerre."

César, Guerre des Gaules, VI, 2 : "Après la mort d'Indutiomaros, dont nous avons parlé, les Trévires donnèrent le commandement à ses proches. Ceux-ci ne cessèrent de solliciter les Germains de leur voisinage, et de leur promettre des subsides : ne pouvant rien obtenir des nations voisines, ils s'adressèrent aux peuples plus éloignés. Ils réussirent auprès de quelques cités, se lièrent par des serments et donnèrent des otages pour sûreté des subsides. Ils associèrent Ambiorix à leur pacte. Informé de ces menées, et voyant que la guerre se préparait de toutes parts ; que les Nerviens, les Atuatuques, les Ménapes, ainsi que tous les peuples de la Germanie cisrhénane joints à eux, étaient en armes ; que les Sénons ne se rendaient point à ses ordres et se concertaient avec les Carnutes et les états voisins : que les Trévires sollicitaient les Germains par de nombreuses députations, César crut devoir hâter la guerre."

César, Guerre des Gaules, VI, 33 : "Partageant l'armée, il fait partir T. Labiénus, avec trois légions, vers l'Océan, dans le pays qui touche aux Ménapes ; il envoie C. Trébonius, avec le même nombre de légions, vers les contrées voisines des Atuatuques, avec ordre de les ravager. Il arrête de marcher en personne avec les trois autres, vers le fleuve de l'Escaut, qui se jette dans la Meuse, et de gagner l'extrémité des Ardennes, où il entendait dire qu'Ambiorix s'était retiré avec un petit nombre de cavaliers. Il annonce, en partant, qu'il sera de retour dans sept jours ; c'était l'époque où il savait qu'on devait distribuer les vivres à la légion qu'il laissait pour la garde des bagages. Il engage Labiénus et Trébonius à revenir le même jour, si l'état des choses leur permet de le faire, afin de se concerter de nouveau et de diriger la guerre d'après ce qu'on saurait des dispositions des ennemis."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 3 : "Sur ces entrefaites, les Aduatiques, voisins des Nerviens et qui avaient la même origine et la même audace que les Cimbres, s'étaient mis en marche pour les secourir ; mais prévenus par la défaite des Nerviens, ils rentrèrent dans leur pays et abandonnèrent toutes leurs places, à l'exception d'une seule, qui était la plus forte et où ils se retirèrent. César l'attaqua ; mais ils le repoussèrent pendant plusieurs jours, jusqu'au moment où il s'occupa de la construction des machines. Tant que les Aduatiques virent les Romains couper des pièces de bois et les assembler pour former des machines, ils plaisantaient, parce qu'ils n'en connaissaient pas l'usage ; mais lorsqu'elles furent achevées et qu'on y eut amené, tous les côtés, des soldats pesamment armés, les barbares, qui n'avaient jamais rien vu de pareil, furent frappés de stupeur. Ils envoyèrent une députation à César pour demander la paix, firent porter à ses soldats tout ce dont ils avaient besoin et jetèrent du haut des murs une partie de leurs armes. Puis, ayant vu ces machines dégarnies de soldats et remarquant que les Romains s'abandonnaient à la sécurité qu'inspire la victoire, ils se repentirent de leur démarche, reprirent leur audace et firent une sortie, pendant la nuit, dans l'espérance de les surprendre et de les tailler en pièces. Mais ils allèrent donner contre les avant-postes ; car César veillait constamment à tout, et leur tentative échoua. Aucun de ceux qui échappèrent à la mort n'obtint grâce : ils furent tous vendus."


Sources:
  • X. Delamarre, (2003) - Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 440p.
  • V. Kruta, (2000) - Les Celtes - Histoire et dictionnaire, Laffont, Paris, 1020p.
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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