Campagne de Quintus Fulvius Flaccus et Titus Manlius Torquatus contre les Boïens (224 av. J.-C.)

Espérant profiter de la profonde destabilisation des Boïens, après leur lourde défaite à Télamon (225 av. J.-C.) et le pillage de leur territoire par les troupes de Lucius Aemilius Papus (225 av. J.-C.), les consuls Quintus Fulvius Flaccus et Titus Manlius Torquatus lancèrent de nouvelles attaques contre leur territoire (224 av. J.-C.) (1). L'objectif des Romains n'était plus seulement de vaincre et de pacifier les Boïens, mais d'expulser tous les Gaulois de la plaine du Pô (Polybe, Histoire générale, II, 31).

Les désastres subis par les Boïens l'année précédente eurent des conséquences telles qu'ils furent incapables de faire face à l'expédition de Quintus Fulvius Flaccus et Titus Manlius Torquatus. En raison des intempéries et des épidémies qu'ils favorisèrent dans les rangs romains, les deux consuls se contentèrent de recevoir la soumission des Boïens, sans chercher à les expulser de leurs terres (Polybe, Histoire générale, II, 31).

Bien que Polybe (Histoire générale, III, 31) n'en dise rien, il est fort probable que les Romains confisquèrent des terres aux Boïens à l'issue de la campagne de 224 av. J.-C. Ce fut en effet sur des terres ayant appartenu à ce peuple que furent déduites les colonies latines de Placentia et de Cremona (printemps 218 av. J.-C.). Le territoire de Mutina (Modène) fut semble-t-il confisqué lui-aussi. C'est ce que l'on peut déduire du fait que lorsque les Boïens vinrent assiéger Mutina (été 218 av. J.-C.), Tite-Live indique qu'une garnison romaine y était basée (Histoire romaine, XXI, 25), tandis que Polybe qualifiait déjà cette ville de colonie (2) (Histoire générale, III, 40). Ces remarques sont d'autant plus importantes que les sources ne mentionnent aucun conflit ayant opposé les Boïens et les Romains entre 224 et 218 av. J.-C.

Notes

Sources littéraires anciennes