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César engage une contre-offensive en reprend le commandement de ses légions (début 52 av. J.-C.)
 Après avoir organisé les défenses de la Gaule transalpine, César s'engagea en plein hiver à travers les Cévennes enneigées, pour attaquer les Arvernes sur leur territoire. Se pensant protégés par la neige et l'impraticabilité des pistes franchissant ces montagnes, les Arvernes (1) furent pris par surprise et incapables de faire face aux raids de la cavalerie romaine (César, Guerre des Gaules, VII, 8 ; Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11 ; Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de César, XXVI). Des messagers furent dépêchés de toute urgence auprès de Vercingetorix, alors que celui-ci était chez les Bituriges. Après quelques hésitations, celui-ci quitta le territoire des Bituriges afin de défendre ses compatriotes (César, Guerre des Gaules, VII, 8 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 33). Ayant anticipé les mouvements opérés par Vercingetorix, César confia le commandement des corps de cavalerie qui déferlaient chez les Arvernes et leurs voisins à Decimus Iunius Brutus Albinus. Aussi, il s'abrita derrière cet écran de fumée pour gagner par surprise Vienna (Vienne), puis le territoire des Lingons à travers celui des Éduens, afin d'y reprendre le commandement de deux de ses légions. Au-delà, le séjour de Vercingetorix chez les Bituriges faisait craindre à César le basculement des Éduens (2), ce qui aurait indéniablement compliqué toute tentative de reprise de contrôle de la Gaule. Le stratagème de César fonctionna admirablement, si bien qu'il put écrire à ses légions et les réunir auprès de lui (Guerre des Gaules, VII, 9).
Ayant pris en compte la réussite de l'opération lancée par César, Vercingetorix regagna le territoire des Bituriges, particulièrement menacé par les Romains, et attaqua le territoire des Boïens.
Notes
(1) Les rares indications laissées par César invitent à penser que ce furent les territoires des Gabales et surtout des Vellaves, qui furent touchés. Ces deux cités étaient situées entre celle des Helviens (d'où César s'est lancé) et celle des Arvernes. En outre, sachant que César a par la suite gagné Vienna (Vienne), il est fort probable que la haute-vallée de la Loire, sur le territoire des Vellaves, a été au coeur de la confrontation.
(2) César commença à se méfier des Éduens lorsque Vercingetorix fit campagne chez les Bituriges. En effet, le manque de témérité de la cavalerie éduenne fut perçue comme plus que suspecte par les Romains. Cette situation intervint probablement dans le cadre de la fin du mandat de Valetiacos, magistrat suprême des Éduens, qui fut très agitée. En effet, ce dernier ayant offert le pouvoir à son frère, Cotos, contrairement à tous les usages.
Sources littéraires anciennes
| César, Guerre des Gaules, VII, 8 : "Ces choses ainsi disposées, et Luctérios s'étant arrêté et même retiré parce qu'il crut dangereux de s'engager au milieu de ces différents corps de troupes, César se rendit chez les Helviens, quoique dans cette saison, la plus rigoureuse de l'année, la neige encombrât les chemins des Cévennes, montagnes qui séparent les Helviens des Arvernes. Cependant à force de travail, en faisant écarter par le soldat la neige épaisse de six pieds, César s'y fraie un chemin et parvient sur la frontière des Arvernes. Tombant sur eux au moment où ils ne s'y attendaient pas, parce qu'ils se croyaient défendus par les Cévennes comme par un mur, et que dans cette saison les sentiers n'en avaient jamais été praticables même pour un homme seul, il ordonne à sa cavalerie d'étendre ses courses aussi loin qu'il lui sera possible, afin de causer aux ennemis un plus grand effroi. La renommée et des courriers en informent bientôt Vercingétorix. Tous les Arvernes éperdus l'entourent et le conjurent de penser à leurs intérêts, de ne pas laisser ravager leurs propriétés, maintenant que toute la guerre s'est portée chez eux. Il cède à leurs prières, décampe, quitte le pays des Bituriges, pour se rapprocher de celui des Arvernes."
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| César, Guerre des Gaules, VII, 9 : "César ne s'arrêta dans le pays que deux jours, prévoyant le parti que prendrait Vercingétorix ; et il quitta l'armée, sous le prétexte de rassembler des renforts et de la cavalerie. Il laisse le commandement des troupes au jeune Brutus, et lui recommande de pousser en tous sens et le plus loin possible des partis de cavalerie ; il aura soin de ne pas être absent du camp plus de trois jours. Les choses ainsi réglées, il arrive en toute diligence à Vienne, sans y être attendu. Il y trouve la nouvelle cavalerie qu'il avait envoyée depuis plusieurs jours, et sans s'arrêter ni de jour ni de nuit, il se rend à travers le pays des Héduens chez les Lingons, où deux légions étaient en quartiers d'hiver : il voulait, si les Héduens avaient eux-mêmes des desseins contre sa personne, en prévenir l'effet par sa célérité. Arrivé chez les Lingons, il dépêche des courriers aux autres légions, et les réunit toutes avant que les Arvernes puissent être instruits de sa marche."
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| Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 33 : "A cette nouvelle, César revint dans la Gaule où il apprit que les Arvernes avaient envahi les terres des Bituriges n'ayant pu les secourir, parce que toute son armée n'était pas encore auprès de lui, il se jeta sur le pays de. Arvernes et les força de rentrer dans leurs foyers ; mais ne croyant pas avoir assez de forces pour les combattre il s'éloigna avant leur retour."
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| Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11 : "Aux jours de fêtes et dans les assemblées, quand il les voyait réunis en très grand nombre dans les bois, il les excitait par des paroles véhémentes à recouvrer leur ancienne liberté. César n'était pas là ; il levait alors des troupes à Ravenne. L'hiver avait accru la hauteur des Alpes, et les Gaulois pensaient que le passage était fermé. Mais immédiatement, à la première nouvelle du soulèvement, César, avec une heureuse témérité, franchit des montagnes jusqu'alors jugées inaccessibles, et par des routes et des neiges que nul homme n'avait foulées, il pénétra en Gaule avec quelques troupes légères. Il rassembla ses légions dispersées dans des quartiers d'hiver éloignés, et il se trouva au milieu de la Gaule avant qu'on ne craignît son retour à la frontière. Il attaque alors les principaux centres de la guerre ; [...]"
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| Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de César, XXVI : "Si le chef des Gaulois eût différé son entreprise, jusqu'à ce que César eût eu sur les bras la guerre civile, il n'eût pas causé à l'Italie entière moins de terreur qu'autrefois les Cimbres et les Teutons. César, qui tirait parti de tous les avantages que la guerre peut offrir, et qui surtout savait profiter du temps, n'eut pas plutôt appris cette révolte générale qu'il partit sans perdre un instant ; et reprenant les mêmes chemins qu'il avait déjà tenus, il fit voir aux Barbares, par la célérité de sa marche dans un hiver si rigoureux, qu'ils allaient avoir affaire à une armée invincible, à laquelle rien ne pouvait résister. Il eût paru incroyable qu'un simple courrier fût venu en un temps beaucoup plus long du lieu d'où il était parti, et ils le voyaient, arrivé en peu de jours avec toute son armée, piller et ravager leur pays, détruire leurs places fortes, et recevoir ceux qui venaient se rendre à lui ; [...]." |
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