|
Des Gaulois transalpins font irruption en Vénétie (186 av. J.-C.)
 A la fin du consulat de Spurius Postumius Albinus et Quintus Marcius Philippus (186 av. J.-C.), peu avant la tenue des élections pour l'année 185 av. J.-C., 12000 Gaulois firent irruption dans le nord-est de la Vénétie, dans l'espoir de s'y installer. Selon Tite-Live, ils ne se montrèrent pas hostiles, mais étaient décidés à construire une ville, dans le secteur où les Romains déduisirent la colonie d'Aquileia quelques années plus tard (Histoire romaine, XXXIX, 22 ; 45 ; 55). Le même auteur indique qu'ils furent contraints de quitter leurs foyers pour gagner de nouvelles terres où s'installer, en raison de la surpopulation, du manque de terres et de la disette (Histoire romaine, XXXIX, 54).
Les rares informations communiquées par Tite-Live ne permettent pas de localiser précisément la région d'où venaient ces Gaulois. Le fait qu'ils soient apparus seulement en Vénétie (Histoire romaine, XXXIX, 22) et y aient fait irruption par des défilés des Alpes inconnus des Romains (Histoire romaine, XXXIX, 45), invitent à croire qu'ils étaient voisins des Alpes orientales. Compte-tenu de ces quelques éléments, on peut subodorer qu'il ait pu s'agir de Carniens (1).
Les Romains dépêchèrent des ambassadeurs au-delà des Alpes pour dénoncer cette installation dans la patrie d'origine des Gaulois. Les personnalités rencontrées déclinèrent avoir commanditer cette initiative (Histoire romaine, XXXIX, 22). Ce conflit territorial dura un certain temps et ne fut finalement solutionné qu'en 183 av. J.-C..
(1) Un court passage tiré de la Histoire naturelle de Pline semble d'ailleurs le confirmer, puisque Aquileia y est située dans la Carnorum [...] regio "région des Carniens" (Histoire naturelle, III, 127).
| Julius Obsequens, Livre des prodiges, LVI : "Sous les consuls Sp. Postumius Albinus et Q. Marcius Philippus. Le sacré novemdial fut encore célébré, à cause d'une pluie de pierres tombée clans le Picénum, ainsi qu'à l'occasion de l'apparition, en divers endroits, de feux célestes qui avaient effleuré et brûlé les vêtements de plusieurs personnes. La foudre frappa le temple de Jupiter au Capitole. En Ombrie, il se trouva un enfant de 12 ans demi-mâle, dont les aruspices ordonnèrent la mort. Les Gaulois ayant franchi les Alpes pour entrer en Italie, en furent chassés sans combat."
|
| Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 22 : "La même année les Gaulois transalpins passèrent en Vénétie et, sans y exercer aucun ravage, aucun acte d'hostilité, ils choisirent, non loin de l'endroit où se trouve aujourd'hui Aquilée, un emplacement propre à bâtir une ville. Rome envoya des ambassadeurs au-delà des Alpes pour se plaindre de cette invasion ; on fit répondre " que cette émigration n'avait pas eu lieu d'après l'assentiment de la nation et qu'on ignorait ce que les Gaulois faisaient en Italie "."
|
| Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 45 : "Les Gaulois transalpins avaient, comme on l'a dit plus haut, pénétré en Italie par des défilés jusqu'alors inconnus et ils bâtissaient une ville sur le territoire où se trouve aujourd'hui Aquilée."
|
| Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 54 : "[...] Ces barbares se soumirent à l'arrivée du consul ; ils étaient au nombre de douze mille, armés pour la plupart de tout ce qu'ils avaient pu enlever dans les campagnes. Ce ne fut pas sans peine qu'on parvint à leur faire livrer ces armes ainsi que tous les autres effets qu'ils s'étaient procurés par le pillage ou qu'ils avaient apportés avec eux. [...] Ils exposèrent que l'excès de la population en Gaule, le manque de terres et la disette les avaient forcés à franchir les Alpes pour chercher ailleurs un établissement ; qu'ayant trouvé un lieu désert et inculte, ils s'y étaient fixés sans faire tort à personne ; qu'ils avaient même commencé la construction d'une ville, preuve suffisante qu'ils n'avaient aucune intention hostile ni contre les cités, ni contre les terres du voisinage ;" |
|
Espace Découverte
[ monts et montagnes ]
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation