Devillius - 13599 - L'encyclopédie

Devillius - Anthroponyme celtique relevé sur des inscriptions provenant des provinces de Gaule narbonnaise et de Germanie supérieure. Ce nom s'explique par *deiuo- (> deuo-), qui signifie "dieu / céleste", associé au suffixe hypocoristique *-illo-. Ainsi, le composé *deiu(o)-illo-s peut se traduire par "le petit dieu" / "le petit divin" (Delamarre, 2003 ; 2007 ; 2019). La variantes masculines Devillus, Devilus et Divilus, mais aussi les variantes féminines Deivilla, Devila, Devillia, Divilia, et Divilla, sont attestées.

Dans la province de Gaule narbonnaise

Chez les Viennenses (Allobroges)

Deux personnes portant le gentile nomen "Devillius" sont mentionnées sur une inscription funéraire du milieu du II^e au début du III^e s. ap. J.-C., visible sur le mur latéral de l'église Saint-Marcel de Gières (Isère). D'après cette épitaphe, son auteur était le fils de Lucius Devillius Lucinus et le frère de Lucius Devillius Martianus.

Gières (CIL 12, 2269)
PERPETVAE AETERNITATI L(VCIO) DEVILLIO LVCINO PATR[I] ET L(VCIO) DEVILL[IO] MARTIAN[O] [F]R[ATRI

"À l'éternité perpétuelle. À Lucius Devillius Lucinus, son père, et à Lucius Devillius Martianus, son frère, [...]."

À Moirans (Isère), deux autres personnes portant le gentile nomen "Devillius" sont mentionnées sur une inscription funéraire du milieu du milieu du II^e au milieu du III^e s. ap. J.-C. En effet, Lutatia, la défunte, est mentionnée comme ayant été l'épouse de Publius Devillius Lucinus, et la mère de (Publius) Devillius Lutatius et Devillia Lucina.

Moirans (CIL 12, 2280)
D(IS) M(ANIBVS) // QVIETI AETERNAE LVTATIAE LICINIANI FILIAE MACEDONIAN(A)ES(!) P(VBLIVS) DEVILLIVS LVCINVS CONIVGI OPTIMAE ET SANCTISSIMAE ET DEVILLI LVTATIVS ET LVCINA MATRI KARISSIMAE

"Aux Dieux Mânes. Au repos éternel de Lutatia, fille de Licinianus, macédonien. Publius Devillius Lucinus, à la meilleure et plus sainte des épouses, et des Devilli Lutatius et Lucina, à leur très chère mère."

L. Wierschowski (2001) propose de mettre en relation ces deux inscriptions, mais aussi une troisième, provenant de Marigny-Saint-Marcel, en Haute-Savoie (CIL 12, 2498). De son point de vue, le (Publius) Devillius Lutatius de Moirans (CIL 12, 2280), serait le père du Lucius Devillius Lucinus de Gières (CIL 12, 2269). De même, Devillia Lucina de Moirans (CIL 12, 2280) serait la même personne que la Divilia Luciana de Marigny-Saint-Marcel (CIL 12, 2498).

Dans la province de Germanie supérieure

Chez les Mogontiacenses

Un certain Titus Devillius Victorinus fut l'auteur, en 205 ap. J.-C., à Mayence (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), d'une inscription votive dédiée à la Maison divine et au Génie d'une des centuries de la légion XXII Primigena Pia Fidelis (CIL 13, 6710 ; CSIR-D-02-03, 85).

Mayence (CIL 13, 6710 ; CSIR-D-02-03, 85)
IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) I(OVI) O(PTIMO) M(AXIMO) ET GENIO |(CENTVRIAE) VAL(ERI) ALEXANDRI T(ITVS) DEVILLIVS T(ITI) IMMVNIS FIL(IVS) AVRELIA VICTORINVS C(VSTOS) A(RMORVM) LEG(IONIS) XXII PR(IMIGENIAE) P(IAE) F(IDELIS) D(E) S(VO) P(OSVIT) IMP(ERATORE) ANTONINO II ET GETA CAES(ARE) CO(N)S(VLIBVS)

"En l'honneur de la Maison divine et au Génie de la centurie de Valerius Alexander. Titus Devillius Victorinus, fils exempté de Titus, de la tribu Aurelia, gardien du magasin d'armes de la légion XXII Primigena Pia Fidelis, à ses frais a posé (ce monument), l'empereur (Marcus Aurelius Severus) Antoninus (2^e consulat) et le César (Lucius Septimus) Geta étant consuls (1)."

(1) 205 ap. J.-C.