Devillia - 13594 - L'encyclopédie

Devillia - Anthroponyme celtique relevé sur des inscriptions provenant des provinces de Gaule belgique et de Gaule narbonnaise. Ce nom s'explique par *deiua- (> deua-), qui signifie "déesse / céleste", associé au suffixe hypocoristique *-illa. Ainsi, le composé *deiu(a)-illa peut se traduire par "la petite déesse" / "la petite divine" (Delamarre, 2003 ; 2007 ; 2019). La variantes masculines Devillius, Devillus, Devilus et Divilus, mais aussi les variantes féminines Deivilla, Devila, Divilia et Divilla, sont attestées.

Dans la province de Gaule belgique

Chez les Trévires

Sur une inscription funéraire datant de 175 à 250 ap. J.-C., découverte à Neumagen-Dhron (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), une personne de ce nom est mentionnée. D'après cette épitaphe, Devillia était la fille d'Amillo, et la femme de Ollognatius Secundus (fils de Marcus Ammutius Ollognatus et d'Atussia Anna).

Neumagen-Dhron (CIL 13, 4159)
D(IS) M(ANIBVS) M(ARCVS) AMMVTIVS OLLOGNATVS SIBI ET ATVSSIE ANNE |(OBITAE) CONIVGI ET OLLOGNATIO SECVNDO FILIO ET VXORI EIVS DEVILLIA AMILLO PI[

"Aux Dieux Mânes. Marcus Ammutius Ollognatus, pour lui-même et pour Atussia Anna, son épouse décédée, et à Ollognatius Secundus, son fils, et à la femme de ce dernier, Devillia, fille d'Amillo […]."

Dans la province de Gaule narbonnaise

Chez les Viennenses (Allobroges)

Trois des attestations de cet anthroponyme provenant du territoire de la colonie des Viennenses, ont été découvertes à Grenoble (Isère). Dans ces différents cas, il s'agît de citoyennes romaines mentionnées sur des inscriptions funéraires communément datées du I^er s. ap. J.-C..

Grenoble (CIL 12, 2241)
DEVILLIAE ATTICAE FLAMINICAE HEREDES

"A Devillia Attica, flaminique. Ses héritiers (ont fait ce monument)."

Grenoble (CIL 12, 2270)
D(IS) M(ANIBVS) ET MEMORIAE AETERNAE DEVILLIAE ATILIAE L(VCIVS) LEPID[I]VS BASILAEVS CONIVG(I) KAR(ISSIMAE) PONEND(VM) CVRAV(IT) ET SVB ASC(IA) DEDIC(AVIT)

"Aux Dieux Mânes et à la mémoire éternelle de Devillia Atilia, Lucius Lepidius Basilaeus, à sa très chère épouse, a pris soin de poser (ce monument) et l'a dédié sous l'ascia."

Grenoble (CIL 12, 2271)
D(IS) M(ANIBVS) DEVILLIAE CATVLLINI FIL(IAE) TITIOLAE BAEBIVS GRATINVS ET BAEBIA GRATINA MATRI PIENTISSIMAE

"Aux Dieux Mânes de Devillia Titiola, fille de Catullinus. Baebius Gratinus et Baebia Gratina, à la plus affectueuse des mères."

À Moirans (Isère), une certaine Devillia Lucina est mentionnée sur une inscription funéraire du milieu du milieu du II^e au milieu du III^e s. ap. J.-C., comme ayant été la soeur de (Publius) Devillius Lutatius, et la fille de Publius Devillius Lucinus et de Lutatia, la défunte. De l'avis de L. Wierschowski (2001), Devillia Lucina pourraît être la même personne que la Divilia Luciana mentionnée sur une inscription de Marigny-Saint-Marcel, en Haute-Savoie (CIL 12, 2498).

Moirans (CIL 12, 2280)
D(IS) M(ANIBVS) // QVIETI AETERNAE LVTATIAE LICINIANI FILIAE MACEDONIAN(A)ES(!) P(VBLIVS) DEVILLIVS LVCINVS CONIVGI OPTIMAE ET SANCTISSIMAE ET DEVILLI LVTATIVS ET LVCINA MATRI KARISSIMAE

"Aux Dieux Mânes."
"Au repos éternel de Lutatia, fille de Licinianus, macédonien. Publius Devillius Lucinus, à la meilleure et plus sainte des épouses, et les Devilli Lutatius et Lucina, à leur très chère mère."