Intaranum - Localité mentionnée à trois reprises sur l'une des bornes milliaires d'Autun (II^e s. ap. J.-C.), le long d'une voie allant d'Augustodunum (Autun) à Autessiodurum (Auxerre). Il s'agît de l'actuel Entrains-sur-Nohains (Nièvre), où d'importants vestiges gallo-romains ont été mis au jour. Son nom s'explique par enter- / entar-, qui signifie "entre", associé à un suffixe latinisé, dérivant du gaulois -ãna "marais" (Dauzat & Rostaing, 1989). Le composé *entar-ãna peut donc se traduire par "entre les marais" (Cf. entarabo-, "entre les eaux" > "île fluviale"). Cette étymologie s'applique d'ailleurs parfaitement à la géographie des lieux, puisque ce site semble s'être initialement développé entre les zones humides bordant le cours du Nohains et de son affluent, le Trélon (Devauges, 1988). Notons d'ailleurs que G. Taverdet (1987) rapproche le nom du Nohain, du gaulois *nauda, qui signifie "prairie marécageuse".

Différents travaux plaident pour reconnaître en Intaranum, la métropole pré-romaine des Aulerques Brannovices, peuplade gauloise, cliente des Éduens, uniquement mentionnée par César (Devauges, 1988 ; Goudineau & Peyre, 1993 ; Thévenot, 1988). Selon les défenseurs de cette thèse, cette peuplade occupait la région comprise entre Intaranum et Autessiodurum (Auxerre). Suivant cette hypothèse, le pagus, puis la cité des Autissiodurenses, trouveraient donc leur origine dans cette peuplade. Notons cependant que cette thèse ne repose sur rien de probant, et que plusieurs autres territoires sont suspectés avoir été celui des Aulerques Brannovices, sans plus de preuves.

Intaranum était un vicus étendu sur près de 70 ha à son apogée (120 ha en incluant les sanctuaires), qui s'est développé aux I^er et II^e s. ap. J.-C. grâce à l'exploitation du minerai de fer et à la présence de plusieurs forges. Au cours du II^e s. ap. J.-C., cette activité a cessé et les forges ont laissé place à des maisons, dont certaines étaient richement ornées (peintures murales, jardins à péristyle, statues, etc.). Aussi, ce vicus disposait d'une véritable parure monumentale, avec des sanctuaires périphériques, des installations balnéaires, un théâtre et une place monumentale à portique (Meissonnier, 1980 ; 2013 ; Devauges, 1988 ; Gaëtan, 2010 ; Venault, 2013).

Sources épigraphiques