http://forum.arbre-celtique.com

Forum consacré à l'étude de la civilisation celtique

Vers le contenu


Recherche avancée

  • Menu
  •  Index du forum Index
     FAQ FAQ
     M’enregistrer M’enregistrer
     Se connecter Connexion
  • Liens
  •   L'Arbre Celtique
      L'encyclopédie
      Forum
      Charte du forum
      Le livre d'or
      Le Bénévole
      Le Troll
  • Annonces

  • Gaule
    Orient
    Express
  • Publicités
  • Recherche Google
  •  Google

  • Index du forum ‹ La civilisation celtique antique ‹ Histoire / Archéologie
  • Modifier la taille de la police
  • Imprimer le sujet
  • FAQ
  • M’enregistrer
  • Se connecter

L'Etain : question et hypothèse

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

Répondre
110 messages • Page 4 sur 8 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8

Cassiter

Messagede ejds » Ven 02 Sep, 2005 11:23

Turlututu...!! Allez Tecto, au boulot, encore quelques coups de pioche !! :lol::wink:

Le commerce de l’étain… : un "serpent de mer" ?
Il y avait également des mines de cuivre dans la région gasconne ; quant à l’étain, il était si abondant en Grande-Bretagne que l’île porta durant toute la période antique le nom d’île Cassitéride (cassiter était en grec le nom de l’étain) ; le centre de son commerce remontant à la plus haute antiquité, se trouvait dans l’île de Wight.

Les Gaulois, par Régine Pernoud, Le temps qui court, Éditions du Seuil, 1961, p. 98.

Les maîtres du métal

L’étain ou cassitéride, complément indispensable du cuivre dans la fabrication du bronze, est surtout abondant en Grande-Bretagne, et son commerce a donné dès le Hallstatt une grande richesse aux princes implantés au point de passage obligé ou aux points de rupture de charge.
L’oppidum de Vix (Côte-d’Or), avec ses riches tombes dont la plus célèbre est celle d’une femme enterrée avec son char, ses bijoux, et un cratère de 1.65 m de haut fabriqué en Grande Grèce, montre les bénéfices que pouvaient tirer ces seigneurs des droits de péage et d’escorte.

Cependant en Gaule, l’étain existe en Armorique et en Limousin, et y est exploité intensément. Pour obtenir le métal, une simple réduction par calcification dans un four à charbon de bois suffisait. Le lingot obtenu était alors vendu comme celui de cuivre aux artisans fondeurs.

J.P. Guillaumet, Historia-spécial, n° 2, 1989, p. 44.

Comme on peut le constater les centres de production de l’étain sont multiples. Il devient difficile d’étudier les origines précises de l’étain, les routes empruntées, les quantités fluctuantes exportées, la durée d’exploitation des mines, la nécessité pour l'île Bretagne d’exporter vers le continent en échange d’autres produits...
Il se peut aussi que l’on soit passé d’une modeste production néolithique avec mélange de cuivre et d’étain sur place comme par exemple ces fameuses « haches de guerre » en bronze, servant plausiblement de mesure ou monnaie d’échange à, graduellement, une industrie de masse d’exportation unique des lingots d’étain de l’ouest vers le monde méditerranéen. Trafic trouvant son apogée à l’approche de l’Empire romain.

Une étude particulièrement incisive et détaillée de 17 pages et qui a le mérite de tenter de remettre l’histoire de l’étain, de ses îles et de ses mines à leurs places.
Un aperçu : :shock: :?

Le commerce de l'étain en Gaule préromaine :
un "serpent de mer" ? ...


Conscients ou négatifs vis-à-vis de ces secrets, les historiens et les archéologues contemporains ont, depuis longtemps, essayé de percer le mystère des sources occidentales de l’étain antique. Ce ne fut pas sans difficulté. Car la publicité que les Romains donnèrent à leur découverte, une fois les Cassitérides atteintes, n’est, malheureusement pas passée à la postérité. Compte tenu de la localisation des deux finistères majeurs susceptibles de correspondre aux sources antiques de l’étain occidental, l’Armorique et la Cornouailles (Britannique), le débat prit rapidement l’allure d’une allure d’une inégale compétition franco-britannique dans laquelle S. Lewuillon 44 a retrouvé la trace des batailles du XIXe et du XXe siècles ainsi que des nationalismes réciproques. Et là, il faut bien dire que l’avantage, si l’argument d’autorité 45, ou du nombre d’adhérents à une opinion, a une signification, resta toujours au monde britannique.

N’y avait-il pas, dans cette affaire, un élément exaltant pour un empire soucieux de retrouver dans son passé un reflet de sa réussite maritime contemporaine ? Et les mines de Cornouailles ne faisaient-elles pas figure dans le même temps de l’une des plus grandes exploitations mondiales ? Pour toutes ces raisons, la conclusion de la meilleure étude britannique, celle de T. Rice Holmes, fut largement reprise : les Cassitérides n’étaient autres que les îles Britanniques et ce terme avait fini par s’appliquer à la Cornouailles et aux îles Scilly 46.

[…] Il en résulta entre géologues et philologues une incompréhension qui dure encore, les archéologues ayant pris le relais des premiers et parlant désormais, à propos des Cassitérides, à la suite de P.-R. Giot, « d’un grand serpent de mer pour les journalistes archéologiques en mal de copie ».

44. S. Lewillon, "Polémique et méthode. A propos d'une question historique : pour les îles Cassitérides" DHA; 6, 1980, p. 236 et suiv.
45. Celui-ci est, souvent, tout simplement l’argument du nombre. Claude Mossé parle des « thèses communément admises de l’origine essentiellement britannique de l’étain antique ».
Cl. Mossé, « Les sources de l’étain occidental », Annales ESC, 25, 1970, p. 1313-1314; voir les critiques de S. Lewuillon, art: cit., p. 239-240.
46. T. Rice Holmes, Ancient Britain and the invasion of Julius Caesar, Oxford, 1907, 497-498.


La Gaule et ses mythes historiques : de Pythéas à Vercingétorix
Roman Danièle et Roman Yves, Éditeur L'Harmattan, 1999, p. 73, 75.

e.
Avatar de l’utilisateur
ejds
Membre actif
 
Messages: 1724
Inscription: Dim 06 Avr, 2003 13:52
Haut

cuivre

Messagede ejds » Mar 13 Sep, 2005 9:13

Mines de cuivre

LES MINES D'HEPHAÏSTOS
Documentaire de Gerhard Thiel

Pleins feux sur la préhistoire de la métallurgie, quand l’âge du cuivre succède à celui de la pierre. C’est sans doute en Mésopotamie que sont apparus les premiers forgerons.

http://www.arte-tv.com/fr/semaine/244,b ... =2005.html

Vers 5 000 avant J.-C., des paysans de Mésopotamie découvrent d’étranges pierres d’un vert scintillant : il s’agit de cuivre natif (ou brut) qu’ils commencent à marteler pour décorer des masques mortuaires. Plus tard, d’autres hommes constatent que ce minerai fond à la chaleur du feu et le travaillent pour en faire des objets utilitaires, des bijoux, des sceptres et même des armes – qui s’avèrent décevantes à l’usage, car trop molles !

Bientôt, l’exploitation du minerai de cuivre se systématise, ainsi qu’en atteste l’antique gisement du Wadi Araba, situé dans l’actuelle Jordanie. L’utilisation du cuivre se répand ensuite dans les Balkans et dans le reste de l’Europe vers 3 000 avant J.-C. Les communautés qui fondent le métal et le vendent s’enrichissent.

À côté du mobilier funéraire en or, les archéologues ont exhumé de magnifiques objets en cuivre, notamment à Varna, sur la mer Noire, dans la grotte de Nahal Mishmar, en Israël, et à Arslan Tepe, en Turquie.

Ce documentaire retrace toute l’épopée de ces premiers forgerons, et montre comment la plupart des mines de cuivre fonctionnent jusqu’au début de l’Empire romain. Avec la découverte du bronze, qui associe le cuivre à l’étain, s’ouvre une ère technologique nouvelle. Cette matière première beaucoup plus résistante permet de fabriquer des armes redoutables et des équipements solides. D’où les expéditions guerrières qui s’ensuivent conduisant à l’asservissement de peuples entiers.

ARTE / ZDF, Deutschland 2005.

Le glorieux Âge du cuivre de Varna

Le premier or du monde

Il y a environ 4600 ans avant notre ère, une mystérieuse civilisation s'installe sur les rives de lacs voisins de la mer Noire — tout près de l'actuelle ville de Varna. Cette culture de Varna connaîtra un développement culturel et technologique sans précédent pour l'époque. Ce sont d'abord d'admirables poteries, des idoles en os et en pierre, et des outils de cuivre qui en révèlent l'existence.

Puis, une découverte fortuite, si stupéfiante que son annonce fera le tour du monde. À quelques kilomètres de Varna, se trouve une nécropole (cimetière) contenant les objets d'or les plus anciens jamais découverts à ce jour. Entre 4600 et 4200 ans avant notre ère, bien avant la Mésopotamie ou l'Égypte des pyramides, l'orfèvrerie a débuté sur les rives de la mer Noire, dans la Bulgarie actuelle.

L'étude des quelque 300 sépultures de la nécropole de Varna I démontre, à l'Âge du cuivre, l'existence d'une société fortement hiérarchisée. Les plus riches tombes renferment des diadèmes et des sceptres en or, des haches et pointes de javelot à fort poids de cuivre, des parures raffinées, des céramiques finement décorées. De très nombreuses parures en coquillages témoignent aussi de l'existence d'échanges avec le Sud, puisque les mollusques en question vivaient alors en Méditerranée.


A suivre sur Varna, l'or des Thraces:

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 8947#38947

e.
Avatar de l’utilisateur
ejds
Membre actif
 
Messages: 1724
Inscription: Dim 06 Avr, 2003 13:52
Haut

Messagede ejds » Mer 24 Mai, 2006 10:19

Pour revenir à cette longue et mystérieuse route de l’étain qu’il fallait parcourir par mer, par fleuve et, ou, à cheval en 30 jours : :?:shock:

geocities.com a écrit:La route de l'étain:

http://www.geocities.com/lanecki_fr/ariolica/route.html

Image

Tout le monde connaît certainement le grammairien latin Sextus Pompeius Festus qui, vers le IIè siècle, écrivit son De Signifatione Verborum ou "Signification des mots"; ou encore l’historien latin du IVè siècle Rufius Festus Avienus et son Ora maritima ou encore son Orbis terrae, "tour de la Terre", mais qui connaît les mésaventures du non moins célèbre docteur Festus ?! :?

Tambour battant, les voici contées en 1840 par Toepffer (inventeur de la bande dessinée cocardienne et auteur "cocassien", mais à classer tout de même parmi ceux de la "foiràtoutourien") : :D

R. Toepffer a écrit:Image

Deux siècles après que le philosophe Descartes eut parcouru le grand livre du monde et peu avant que le savant Cosinus n’entreprenne, avec les malheurs que l’on sait, de visiter la planète, le docteur Festus, ayant hésité entre l’âne et le cheval et, finalement, choisi un mulet, se met en route pour son ‘voyage d’instruction’.

Voici le récit cocasse et mouvementé, de ses périgrinations …



LIVRE PREMIER.

I. Ce fut par un temps radieux que le docteur Festus mit ses gants de peau de daim pour commencer son grand voyage d’instruction. Le gant de la main gauche peta au moment où le pouce en forçait les parois ; aussitôt le docteur Festus en tira un présage, selon la pratique des anciens dans laquelle il était très-versé.

En effet, le docteur Festus savait tout ce qui s’apprend au moyen des livres, qu’il lisait dans vingt-deux langues, à l’instar de Pic de la Mirandole. Il ne lui manquait donc plus, pour mourir parfaitement savant, que d’avoir vu le monde, et c’est ce qui le porta à entreprendre son grand voyage d’instruction.

Ce projet datait de treize mois, et le docteur serait parti immédiatement après l’avoir formé, sans un doute qui le prit au sujet de l’âne et du cheval, à savoir lequel lui était préférable à enfourcher pour courir le monde : car il craignait la voiture, en ce qu’elle est sans emploi pour passer les rivières ; et le bateau, en ce qu’il est le plus mauvais véhicule connu, en terre ferme.

Le cheval le tentait, soit parce qu’il avait lu l’article de Pline, soit parce qu’il possédait dans son écurie une haute jument poulinière ; d’autre part, l’âne l’attirait, soit que cet animal lui parût plus philosophique, soit encore parce qu’il avait dans son écurie un magnifique âne de Provence.

Toutefois, dans l’un et dans l’autre il redoutait la fougue des passions, le manque d’usage et le dérangement des mœurs. Il resta donc en état de doute pendant treize mois, au bout desquels, étant entré un soir dans son écurie, il y trouva un fort joli petit mulet.


II. Ce phénomène le frappa. Il y vit une invitation surnaturelle à enfourcher un mulet pour son grand voyage d’instruction, et, sortant de l’état de doute, il se décida à attendre quatre ans encore, pour laisser grandir le mulet jusqu’au jour radieux où nous voici arrivés.

Les gants mis, le docteur enfourcha, tout en pensant en lui-même qu’il penchait en faveur des Réalistes contre les Nominaux ; après quoi, sur de nouvelles réflexions, il pencha en faveur des Nominaux contre les Réalistes, et s’en allait oscillant de l’esprit et de l’épine, sur son mulet, lequel avait le trot dur, défaut qu’il tenait de son père. […]

Voyages et aventures du docteur Festus
Rodolphe Toepffer, Union Générale d’Éditions, 1963, 128 pages, pp. 11-12.

Tout cela pour en venir au temps qui passe, les consternantes velléités, difficultés à raisonner et à réaliser concrètement des projets et qui nous font tourner en bourriques. Les mules et mulets étant plus adaptés aux longues marches dans les terrains accidentés,surtout à faire découvrir ou redécouvrir ce superbe texte déniché par Patrice : :wink:

Patrice a écrit: Je viens de lire un petit texte marrant sur des demi-chevaux: des mules gauloises:

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 3947#13947

Claudien, Idylles, VIII, Sur les mules de la Gaule, trad. V. Crépin.

Voyez, au bord du Rhône impétueux qui les a nourries, ces bêtes qui, dociles au commandement du maître, se laissent atteler à volonté ou errent en liberté, voyez comme elles règlent leur allure suivant les différents cris qu'il pousse, et prennent juste le chemin où sa voix les dirige. Encore qu'il n'y ait pas de rênes pour gêner leurs marches, et qu'aucun joug ne pèse sur leur tête, elles obéissent néanmoins comme si elles en portaient, et insensibles à la fatigue, elles tendent attentivement l'oreille aux sons articulés par le muletier barbare. Même loin de leur maître, elles obéissent à ses ordres. La langue de l'homme leur tient lieu de frein. Elle les rassemble lorsqu'elles se sont écartées, les disperse quand elles sont rassemblées, les retient si elles se pressent trop, ou hâte au contraire leur course. Leur crie-t-il à gauche, elles prennent la gauche? Change-t-il de ton, elles se dirigent à droite. Ce sont des esclaves sans chaînes, la liberté ne les rend pas indépendantes, même sans entraves elles restent encore soumises. Bien appariées, sous leur pelage brun, elles tirent avec ensemble des chariots sonores. Et vous vous étonnez que la voix d'Orphée ait apprivoisé les bêtes sauvages, quand quelques mots gaulois mènent aisément ces animaux!

Pour mémoire, Claudien écrit à la fin du IVe-début du Ve siècle.

e.
Avatar de l’utilisateur
ejds
Membre actif
 
Messages: 1724
Inscription: Dim 06 Avr, 2003 13:52
Haut

Messagede ejds » Dim 27 Jan, 2008 12:36

:( Faisant de la mythique route de l’étain britannique une bien petite et faiblarde promenade de santé, Art rediffuse cet après-midi, pour ceux qui ne l’aurait pas vu hier soir : :shock:

arte.tv a écrit:L'apogée de l'âge du bronze - Le triomphe du négoce en Méditerranée

Un documentaire de Franz-Leopold Schmelzer et Gerhard J. Rekel

La découverte récente d'une épave au large de la Turquie a montré que les échanges commerciaux et les innovations technologiques fleurissaient plus d'un millénaire avant notre ère.

http://www.arte.tv/fr/connaissance-deco ... 71746.html

L'épave d'Uluburun, gisant par 40 m de fond au large de la Turquie, ne contenait pas moins de vingt mille pièces de toutes sortes : amphores géantes portant le sceau de Néfertiti, précieuses céramiques de Mycènes, ivoire d'éléphant, perles d'ambre, scarabée en or et objets de culte d'origines diverses, mais aussi de nombreux lingots de cuivre et d'étain. Jamais les archéologues ne s'étaient trouvés devant une telle variété d'objets et de matières premières.

Dix années d'innombrables plongées et de fouilles patientes ont permis de reconstituer non seulement la maquette du navire qui transportait ce trésor, mais aussi d'établir des comparaisons avec d'autres sources documentaires, comme celles de la cité d'Ugarit, et de confirmer la richesse des échanges commerciaux et culturels dans le bassin méditerranéen à cette époque du bronze tardif.

Rediffusions : 27.01.2008 à 14h00

Suivi sous le marteau d’Héphaistos (Vulcain), le dieu laid et difforme de la forge : :shock:

arte.tv a écrit:Terra X : Les mines d’Héphaïstos

La vie quotidienne à l’âge du cuivre

Pleins feux sur la préhistoire de la métallurgie, quand l'âge du cuivre succède à celui de la pierre. C'est sans doute en Mésopotamie que sont apparus les premiers forgerons.

http://www.arte.tv/fr/connaissance-deco ... 69090.html


e.
Avatar de l’utilisateur
ejds
Membre actif
 
Messages: 1724
Inscription: Dim 06 Avr, 2003 13:52
Haut

l'étain: question et hypothèse

Messagede Guy » Dim 27 Jan, 2008 19:49

Bonjour à tous,
nouveau sur le site je parcours le forum au hasard et tombe sur les questions relatives à la metallurgie. Il me semble qu'il ne faut pas perdre de vue que sur notre bonne planète on ne trouve de métaux purs que ceux dont la réactivité chimique est faible. Ainsi, on trouve fréquemment des pépites d'or mais jamais de pépites d'argent. De même trouver du cuivre ou de l'étain à l'état pur me parait très difficile voire utopique. Il y a donc bien de la part des premiers metallurgistes une réelle découverte: la réduction par le feu des oxydes metalliques. De même parler d'acier au début de l'age du fer me semble être un abus de language; selon le type de combustion, le métal obtenu devait osciller entre la fonte et le fer, bourrés d'inclusions diverses qui, de toute façon devaient rendre le métal obtenu particulièrement fragile.Quant à l'aluminium, métal très réactif, il a fallu attendre l'utilisation de l'éléctricité pour en avoir une production industrielle.
cordialement
Guy
 
Messages: 2
Inscription: Mer 02 Jan, 2008 19:06
Haut

Re: l'étain: question et hypothèse

Messagede Alexandre » Dim 27 Jan, 2008 20:19

Guy a écrit:Il me semble qu'il ne faut pas perdre de vue que sur notre bonne planète on ne trouve de métaux purs que ceux dont la réactivité chimique est faible.

Le vrai critère est la température de réduction de l'oxyde ou du sulfure naturel : plus il faut chauffer haut, plus tard s'est fait le découverte.
Guy a écrit:Ainsi, on trouve fréquemment des pépites d'or mais jamais de pépites d'argent. De même trouver du cuivre ou de l'étain à l'état pur me parait très difficile voire utopique.

C'est faux : on trouve de l'argent, du cuivre, du platine, et même du fer et du nickel natifs (météoritiques) : ils sont juste plus rares que l'or.

Guy a écrit:De même parler d'acier au début de l'age du fer me semble être un abus de language; selon le type de combustion, le métal obtenu devait osciller entre la fonte et le fer, bourrés d'inclusions diverses qui, de toute façon devaient rendre le métal obtenu particulièrement fragile.

Si ça avait toujours été le cas, la sidérurgie ne serait jamais apparue. En vérité, l'optimisation empirique des aciers s'est faite assez vite, tout simplement parce qu'avec les aciers, impureté n'est pas synonyme de fragilité. Sinon, à quoi bon mettre du charbon dans le fer...
Avatar de l’utilisateur
Alexandre
Membre actif
 
Messages: 2023
Inscription: Ven 28 Oct, 2005 0:14
Haut

Messagede Pierre » Dim 27 Jan, 2008 21:05

Bonjour Guy, et bienvenue :wink:

Dommage, hier tu as probablement raté une émission sur Arté qui parlait du Calcholitique... 5000 av J.-C. l'homme utilisait déjà le cuivre, sans pour autant avoir réussi à obtenir la température de fusion du minerai de cuivre... Il n'a donc pu être trouvé qu'à l'état naturel... N'oublions pas que les volcans sont quelque part des hauts-fourneaux :wink:

Le fer pur, tiens beaucoup plus de l'élastique que de l'acier. Tout comme ce dernier qui à l'état pur tient plus de la porcelaine. La présence d'impuretés est en fait un vecteur de rigidité et de souplesse... Pour une bonne épée gauloise, il faut du "la" et du "contre-la" :wink:

L'électricité n'assure pas la production d'aluminium, mais permet simplement de l'isoler. De l'aluminium a d'ailleurs était découvert dans de nombreuses armes gauloises, mais ceci tient plus du fait qu'il était impossible de l'isoler, que d'une volonté des artisans...

@+Pierre
Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité :biere:
(outrecuidance sur commande uniquement)
Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
Avatar de l’utilisateur
Pierre
Administrateur
 
Messages: 6363
Inscription: Sam 30 Nov, 2002 2:13
Localisation: Pas de Calais
Haut

Messagede Guy » Dim 27 Jan, 2008 23:24

Bonsoir Pierre,
j'ai regardé avec attention le reportage sur ARTE mais il n'est pas précisé de quel minerai de Cu il s'agit et donc, la température de fusion reste une inconnue. A titre documentaire la température de fusion du Cu pur est de 1080°C, jolie performance à atteindre avec un feu de bois à l'air libre.
Je ne comprends pas bien votre remarque sur l'acier qui, à l'état pur, dites vous, est aussi fragile que la porcelaine. L'acier est en effet un alliage de fer et de carbone et non pas un élément chimique pur. Son utilisation pour réaliser des chambres à explosion comme dans les moteurs de voiture ou les armes à feu montre assez que sa resistance et sa résilience sont loin de celles de la porcelaine (montée en presion de quelques centaines à quelques milliers de bars en quelques millisecondes ou fractions de millisecondes). Les inclusions tel que silicium déforment la maille du métal et affaiblissent considérablement les caractéristiques mécaniques de l'acier.
Enfin pour se convaincre de la réactivité chimique du cuivre il suffit de laisser à l'air libre ou dans la terre un morceau de fil électrique dénudé(bien que ce ne soit pas toujours du Cu pur). Très vite il prend une belle teinte verte et "disparait" au fil du temps.
Quant à l'aluminium vos avez parfaitement raison sur le rôle de l'électricité mais c'est justement bien le rôle et le but de toute elaboration d'un métal à partir de son (ses) minerai que d'apporter de l'énergie pour le dégager des éléments indésirables (oxygène, soufre...).
cordialement
Guy
 
Messages: 2
Inscription: Mer 02 Jan, 2008 19:06
Haut

Messagede Pierre » Lun 28 Jan, 2008 0:33

Oui,

L'acier est un alliage, j'aurais du parler d'un mélange homogène :wink:

Une épée composée uniquement d'acier se briserait dès le premier choc... C'est pourquoi les Gaulois ne traitaient que la surface, le coeur étant de fer blanc. Plus tard ce sera le damassage qui alterne les couches de fer blanc et d'acier. L'acier est très résistant à la pression et à la friction, beaucoup moins à la traction, par contre il ne supporte pas la torsion, les chocs, et les vibrations... Le tout est de choisir le bon compromis en fonction de l'usage que l'on veut en faire :wink:

L'emission d'hier été très précise. Ils n'arrivaient a éléver la température que jusqu'au niveau de rendre le cuivre suffisamment malléable pour pouvoir le travailler succintement par martelage, la réduction du minerai est à ce niveau de température strictement impossible. Dans cette émission, j'ai trouvé particulièrement intéressants ces "fours à vent", et les changements de structure sociale consécutifs à l'apparition de la métallurgie...

@+Pierre
Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité :biere:
(outrecuidance sur commande uniquement)
Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
Avatar de l’utilisateur
Pierre
Administrateur
 
Messages: 6363
Inscription: Sam 30 Nov, 2002 2:13
Localisation: Pas de Calais
Haut

Messagede Sedullos » Lun 28 Jan, 2008 1:15

Salut, un exemple de bas fourneau pour réduction du minerai de fer expérimentation réalisée le 19 juin 2005 à Barret (16), par Pascal Renoux, Jean-Marc Debais et Jean-Claude Leblanc et al.

photos Gaulois d'Esse et gants de chantier Sedullos :lol:
Fichiers joints
reductionferbarretac01.jpg
Dernière édition par Sedullos le Lun 28 Jan, 2008 1:20, édité 1 fois.
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Avatar de l’utilisateur
Sedullos
Membre très actif
 
Messages: 5758
Inscription: Dim 01 Déc, 2002 0:36
Localisation: Charente (16)
  • Site Internet
Haut

Messagede Sedullos » Lun 28 Jan, 2008 1:16

après l'ouverture du four qui a fourni du fer, de la fonte, de l'acier et surtout beaucoup de scories
Fichiers joints
reductionferbarretac02.jpg
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Avatar de l’utilisateur
Sedullos
Membre très actif
 
Messages: 5758
Inscription: Dim 01 Déc, 2002 0:36
Localisation: Charente (16)
  • Site Internet
Haut

Messagede Sedullos » Lun 28 Jan, 2008 1:18

Pierre, il se forme parfois du damas naturel lors d'une réduction.

Une petite dernière :
Fichiers joints
reductionferbarretac03.jpg
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Avatar de l’utilisateur
Sedullos
Membre très actif
 
Messages: 5758
Inscription: Dim 01 Déc, 2002 0:36
Localisation: Charente (16)
  • Site Internet
Haut

Messagede Sedullos » Lun 28 Jan, 2008 1:28

J'ai oublié la sortie de la "loupe"
Fichiers joints
reductionferbarretac04.jpg
Chaud devant !
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Avatar de l’utilisateur
Sedullos
Membre très actif
 
Messages: 5758
Inscription: Dim 01 Déc, 2002 0:36
Localisation: Charente (16)
  • Site Internet
Haut

Messagede Sedullos » Lun 28 Jan, 2008 1:34

On part de ça, le minerai de fer concassé au marteau
Fichiers joints
reductionferbarretac00.jpg
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Avatar de l’utilisateur
Sedullos
Membre très actif
 
Messages: 5758
Inscription: Dim 01 Déc, 2002 0:36
Localisation: Charente (16)
  • Site Internet
Haut

Messagede Pierre » Lun 28 Jan, 2008 1:51

Salut Sed,

Je sais pour le damas (le charbon de bois, c'est du carbone), mais ce sont des cas accidentels, qui embarassaient plus l'artisan qu'ils ne le soulageaient. :wink:


En bibliographie pour les intéressés :

Le fer, sous la direction de Michel Mangin, Errance, Paris, 2004.

http://www.arbre-celtique.com/encyclope ... n-2947.htm

Et,

Mines et Métallurgies en Gaule à la fin des l'âge du fer et à l'époque romaine, C. Domergue, V. Sernells, B. cauuet, J.M. Pailler, S. Orzechowski, in Celtes et Gaulois l'archéologie face à l'histoire - La romanisation et la question de l'héritage celtique, CAE Bibracte, 2006.

Article plus succinct que le bouquin de M. Mangin, mais très intéressant et traitant de plusieurs métaux (or, argent, cuivre, fer, etc...). Et en plus cerise sur le gâteau, l'immense plaisir de découvrir le génie minier des Lémovices.

http://www.arbre-celtique.com/encyclope ... f-4236.htm

@+Pierre

:wink:
Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité :biere:
(outrecuidance sur commande uniquement)
Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
Avatar de l’utilisateur
Pierre
Administrateur
 
Messages: 6363
Inscription: Sam 30 Nov, 2002 2:13
Localisation: Pas de Calais
Haut

PrécédentSuivante

Répondre
110 messages • Page 4 sur 8 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8

Retourner vers Histoire / Archéologie

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 57 invités

  • Index du forum
  • L’équipe du forum • Supprimer les cookies du forum • Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB.biz


Accueil | Forum | Livre d'or | Infos Lègales | Contact 

IDDNSite protégé. Utilisation soumise à autorisationIDDN
Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105)