Cambodunum - Nom d'une ville des Vindéliciens, aujourd'hui Kempten en Bavière. D'après G. Weber (2000), elle fut probablement la principale localité des Estions à l'époque romaine. Cette ville fut citée par Strabon (Géographie, IV, 6, 8) et Ptolémée (Géographie, II, 12) sous la forme Καμβόδουνον, Campoduno sur l'Itinéraire d'Antonin (237, 2 ; 250, 8 ; 258, 13), ou encore Camboduno sur la Table de Peutinger et Cambidano sur la Registre des Dignitaires. Enfin, deux inscriptions romaines la mentionnent sous les formes CAMBODVNO (CIL 03, 15162) et CAMB(ODVNO) (CIL 03, 5987 ; 17-04, 33). Ce toponyme est gaulois, on y reconnaît le terme cambo-, qui signifie "méandre / courbe", associé à -dunon "forteresse / fort".

Le noyau urbain de Cambodunum fut édifié sur la rive droite de l'Iller, au niveau du Lindenberg, une portion de la haute-terrasse dominant la rivière. Il fut installé au niveau d'un carrefour stratégique où convergeaient une voie venant du Danube, une autre venant d'Italie par Curia (Coire) et Brigantium (Bregenz), et une dernière venant de la province du Norique par Pons Aeni (Pfaffenhofen am Inn) et Abodiacum (Epfach||, Denklingen)..Les plus anciennes traces de construction découvertes remontent à l'époque de Tibère. La ville était alors construite en bois. À partir du règne de Claude, la ville fut construite en pierres et rapidement dotée de monuments publics, avec trois thermes, un forum et un praetorium, et des temples. À la vue du développement précoce et rapide du centre monumental de cette ville, G. Weber (2000) a émis l'hypothèse qu'elle fut la métropole de la province de Rhétie et Vindélicie à cette époque. Cette thèse demeure discutée, cependant il est généralement acquis que ce fut au cours de cette période que le territoire des Estions fut municipalisé, et reçut Cambodunum pour chef-lieu. Cette période correspond à l'apogée de la prospérité de cette ville.

La pression croissante des Alamans porta fortement préjudice à Cambodunum. Ainsi, après le règne d'Antonin le Pieux, les constructions nouvelles se firent plus rares sur le Lindenberg. À la fin du III^e s. ap. J.-C., Cambodunum fut transférée sur la rive gauche de l'Iller, au niveau du Burghlade, et fortifiée. La travaux de fortification conduisirent au démantèlement de la parure monumentale de la ville, qui se réduisit dés lors à ce seul castrum de 0,75 hectare, où fut cantonnée la légion III Italica. La castrum fut à son tour abandonné au début du V^e s.

Sources littéraires anciennes

Sources épigraphiques