Gaulois assiègent Cremona [printemps -200] - 12350 - L'encyclopédie

Immédiatement après la destruction de Placentia, les Gaulois firent route vers Cremona (Crémone), autre colonie romaine installée sur le territoire des Boiens en 218 av. J.-C., qu'ils espéraient prendre dans la foulée. Les habitants de Cremona apprirent suffisamment tôt ce qui arrivait à la colonie voisine, si bien qu'ils eurent le temps de se préparer à subir un siège. Ils eurent également de déléguer des représentants à Ariminum, auprès du préteur de Gaule cisalpine, Lucius Furius Purpureo (Tite Live, Histoire romaine, XXXI, 10). Arrivant sur place, les Gaulois ne purent pas emporter la ville aussi facilement qu'ils l'escomptaient et furent contraints d'assiéger la ville.

A ce stade, les Romains furent dans l'incapacité de réagir. En effet, lors des comices organisés pour l'année 200 av. J.-C., Lucius Furius Purpureo fut nommé préteur de Gaule cisalpine (Tite Live, Histoire romaine, XXXI, 4). Au cours des comices de l'été 200 av. J.-C., Lucius Furius Purpureo fut confirmé à ce poste, mais reçut l'ordre du sénat de licencier les vétérans. En contrepartie, il ne reçut que 5000 soldats alliés latins du consul auquel échut le gouvernement de l'Italie, Caius Aurelius Cotta (Tite Live, Histoire romaine, XXXI, 8). Compte-tenu de la situation, Lucius Furius Purpureo écrivit au sénat pour l'instruire de la situation et notamment du fait qu'il lui serait impossible de sauver la colonie de Cremona assiégée par 40000 Gaulois, à la tête de seulement 5000 soldats (Tite Live, Histoire romaine, XXXI, 10).

Tite Live, Histoire romaine, XXXI, 10 : "Ils (les Gaulois) livrèrent cette ville (Placentia) au pillage et dans leur fureur ils la brûlèrent en grande partie ; puis laissant à peine deux mille hommes au milieu de ses ruines fumantes, ils traversèrent le Pô et marchèrent sur Crémone pour la piller. Les habitants apprirent le désastre de leurs voisins assez à temps pour fermer leurs portes et disposer des soldats le long des remparts ; ils étaient décidés à soutenir un siège avant de se laisser forcer et comptaient faire prévenir le préteur romain. L. Furius Purpurio commandait alors la province : conformément aux ordres du sénat, il avait licencié toute son armée, à l'exception de cinq mille alliés latins, avec lesquels il s'était établi à proximité de la province, dans les environs d'Ariminum. Il écrivit au sénat pour l'informer de l'agitation qui régnait dans le pays : " Des deux colonies, disait-il, qui avaient échappé au fléau dévastateur de la guerre punique, l'une avait été prise et saccagée par les ennemis, l'autre était assiégée ; son armée était trop faible pour sauver la colonie ; l'essayer c'était jeter ses cinq mille hommes sous le fer de quarante mille Gaulois, car tel était le nombre des insurgés ; c'était vouloir augmenter par un grand désastre l'insolence d'un ennemi déjà si fier d'avoir ruiné une colonie romaine. ""